dimanche, 18 septembre 2016
Mgr Lebrun à Assise avec le Pape François: 4 grâces à demander, avec le Père Jacques Hamel
En communion avec la rencontre d'Assise, le Pape invite à prier pour la paix §RV https://t.co/tDCIMWZMgD
— Vatican - infos (@news_va_fr) 18 septembre 2016
Le Pape François lors de l'Angélus
«J’invite les paroisses, les associations ecclésiales et les fidèles du monde entier», à prier pour la paix. «La guerre est partout, nous devons prier ensemble pour la paix».
«À l’exemple de Saint François, homme de fraternité et de douceur, a-t-il encore ajouté, nous sommes tous appelés à offrir au monde un témoignage fort de notre engagement commun pour la paix et la réconciliation entre les peuples».
Les rencontres d'Assise sont une série de rencontres interreligieuses ayant eu lieu dans la ville d'Assise en Italie, à l'invitation du pape.
Assise: être ensemble pour prier pour la Paix
La première rencontre a été la journée mondiale de prière ayant eu lieu le 27 octobre 1986, organisée par Jean-Paul II pour inviter toutes les grandes religions du monde à prier pour la paix.
Pour éviter tout relativisme et syncrétisme, le Cardinal Joseph Ratzinger précisait que nous pouvions certes pas prier ensemble, mais qu'ensemble nous pouvions tous prier pour la Paix.
Cette rencontre, manifestant une forme alors inédite du dialogue interreligieux, sera suivie d'une nouvelle journée de prière en 1993, une troisième se déroule en 2002, et une autre le 27 octobre 2011 avec Benoît XVI.
(Radio Vatican) L’archevêque de Rouen se trouve dans la cité du Poverello, Saint François d'Assise, invité par la communauté de Sant’Egidio pour ce rassemblement interreligieux auquel le Pape François se joindra mardi, trente années après la première rencontre avec Saint Jean-Paul II en 1986.
Ce dimanche, il s’est exprimé devant les délégations présentes à Assise.
«Je demande quatre grâces»
Voici le texte intégral de l'intervention de Mgr Dominique Lebrun :
«La Providence me conduit à Assise quelques semaines après l’assassinat du Père Jacques Hamel, à la fin de la messe, par deux jeunes hommes se réclamant de leur foi musulmane. Oui, l’esprit d’Assise est bien présent, et il porte du fruit un peu partout ! Mais voilà que le mystère du Mal semble nous submerger et venir troubler ce chemin.
Ici, je voudrais demander la grâce de continuer le chemin du dialogue, un dialogue qui soit plus fort et plus vrai, plus intérieur. Je demande quatre grâces :
Le pardon
1. Je demande à Dieu, par l’intercession de saint François et du père Jacques Hamel, la grâce du pardon. Pardonner les assassins ? Ce n’est pas si difficile de pardonner deux assassins, mais ceux qui les commanditent, les encouragent, les approuvent, cela est plus rude. Que la Parole de Jésus s’accomplisse : «Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font» (Lc 23;34).
Aimer ses ennemis
2. Lorsque des responsables de Daech sont tués par des bombardements, quelle est ma pensée : ils ont ce qu’ils méritent ? Ouf, en voilà quelques-uns d’éliminés ? Ou bien que va-t-il se passer pour eux en paraissant devant Dieu ? Suis-je capable de prier pour leur salut, de les aimer ? Je demande la grâce de les aimer comme des frères, c’est à dire de désirer les retrouver dans le Royaume des Cieux. Que la Parole de Jésus nous stimule : «Moi, je vous dis : aimez vos ennemis» (Mt 5;44).
Le martyr du Père Jacques Hamel
3. Le père Jacques appartient à la lignée des martyrs. Il est bienheureux, dit le Pape François. Il n’est pas encore béatifié. Je reçois des lettres qui le demandent. Certaines m’incitent à demander la dispense de cinq ans. Je demande la grâce que la reconnaissance du martyre ne soit pas une bannière levée pour combattre et condamner ; mais la joie de rendre grâce pour le don d’un prêtre qui a donné sa vie comme le Christ. Que la Parole de Jésus m’habite : «Dieu a envoyé son Fils unique… non pas pour juger le monde, mais pour que par Lui, le monde soit sauvé» (Jn 3;17).
Le dialogue avec les musulmans
4. Enfin, je demande la grâce d’un dialogue en vérité avec mes amis musulmans. Des questions se posent sur notre possible cohabitation. Dans la vie sociale et familiale, tout est-il compatible entre nos religions ? J’aimerais aussi interroger avec un infini respect ce qu’ils appellent leur soumission à un Dieu qui est au-dessus de l’humanité. Ce qu’ils perçoivent de Dieu n’est-il pas d’un tel absolu que toute réalité, même la vie humaine, n’aurait guère d’importance en comparaison ? Je voudrais, en même temps, témoigner de ma foi en Dieu qui s’est fait homme en Jésus : il est entré dans l’humanité, et ainsi dans ses limites. Quel beau mystère qui élève l’homme à la dignité divine et qui, en même temps, se mêle à son histoire chaotique.
Je demande ces grâces, non sans remercier déjà pour celles reçues depuis l’offrande de la vie du père Jacques Hamel. Qu’il suffise de souligner la visite rendue par de nombreux musulmans à nos assemblées dominicales le dimanche 31 juillet. C’était bien une famille rendant visite à une famille en deuil, et cela est bon. Nous sommes de la même famille humaine, promis donc à la même famille divine. Par Jésus le Christ.»
(CV-MA)
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