lundi, 13 juillet 2015
Crucifix reçu par le Pape: oeuvre de protestation marxiste
A la lecture des propos du Saint-Père; je rectifie mes propos:
le Pape n'a pas dit "non esta bien eso" - cela n'est pas bien - en voyant le crucifix. Il a dit qu'il ne savait pas que cette croix, un marteau et une faucille, était une création du Père Espinal.
Il n'a donc pas été offensé, mais surpris. Le Pape considère qu'il s'agit d'une oeuvre de protestation qui est a replacé dans les années 1980, avec l'analyse marxiste de la théologie de la libération.
François garde ce crucifix comme un souvenir de son confrère assassiné, sacrifice exemplaire.
A bord de l'avion papal - le 13/07/2015 à 18:06:00 Agence I.Media
Le pape François ramène au Vatican le ‘crucifix communiste’ offert par Evo Morales
Dans l’avion qui le ramenait d’Asunción (Paraguay) à Rome (Italie), le pape a confié aux journalistes que le crucifix en forme de faucille et de marteau que lui avait offert le président bolivien n’était “pas une offense“, le 12 juillet 2015. Le pape, qui a reconnu sa “surprise“ lorsqu’il a reçu ce cadeau des mains d’Evo Morales quelques jours plus tôt à La Paz (Bolivie), a assuré qu’il appartenait à “l’art de la contestation“ et avait ramené avec lui au Vatican cette réplique d’un crucifix imaginé par le père jésuite Luis Espinal (1932-1980).
© L'Osservatore Romano
Voici la réponse du pape :
“J’étais curieux, je ne connaissais pas cet objet et je ne savais pas non plus que le père Espinal fût un sculpteur, et aussi un poète. Je l’ai su ces jours-ci. Je l’ai vu et il s’est agi pour moi d’une surprise. Deuxièmement, on peut qualifier cela comme le genre de l’art de la contestation. Par exemple, il y a quelques années, à Buenos Aires, avait eu lieu l’exposition d’un sculpteur (León Ferrari, ndlr), bon, créatif, un Argentin, désormais mort. C’était l’art de la contestation. Je me souviens d’une œuvre : un Christ crucifié sur un bombardier qui piquait vers le sol. C’était une critique du christianisme allié à l’impérialisme qu’est le bombardier.
Premièrement, donc, je ne savais pas. Deuxièmement, je qualifierais cela d’art de la contestation qui, dans certains cas, peut être offensif. Dans certains cas !
Troisièmement, et ça c’est un cas concret : le père Espinal a été tué en 1980. C’est une époque où la Théologie de la libération avait de nombreuses ramifications et l’une d’entre elles était l’analyse marxiste de la réalité. Le père Espinal appartenait à cette branche. Ça je le savais parce que j’étais le recteur de la Faculté de théologie et on parlait beaucoup de cela, des diverses ramifications et de ceux qui les représentaient. La même année, le supérieur général de la Compagnie de Jésus, le père Arrupe, fit une lettre à toute la compagnie sur l’analyse marxiste de la réalité dans la théologie pour arrêter un peu cela… en disant ‘cela ne va pas, ce sont des choses différentes, cela ne va pas, ce n’est pas juste’. Et quatre ans plus tard, en 1984, la Congrégation pour la doctrine de la foi publie un premier petit document, la première déclaration, sur la Théologie de la libération, qui la critique. Puis viendra un second document qui ouvre les perspectives plus chrétiennes. Je simplifie un peu.
Faisons l’herméneutique de cette époque : Espinal est un enthousiaste de cette analyse de la réalité marxiste mais aussi de la théologie qui utilise le marxisme. Il a alors créé cette œuvre. Les poésies d’Espinal sont aussi de ce genre de la contestation. Mais, c’était sa vie. C’était sa pensée. C’était un homme particulier avec tant de génialité humaine et qui luttait, lui, en toute bonne foi. En faisant une herméneutique de ce genre, je comprends cette œuvre, et pour moi ce n’est pas une offense. J’ai dû faire cette herméneutique et je vous le dis pour qu’il n’y ait pas d’opinions erronées.
Si je l’emmène avec moi ? Oui, je l’emmène avec moi“.
I.MEDIA
19:12 | Lien permanent | Commentaires (7) | | |
Commentaires
Quelle honte....les dizaines de millions de morts et les rescapés du goulag remercient l'excentrique Pape François. ...que le temps est long depuis le 13 mars 2013
Écrit par : stanislav | lundi, 13 juillet 2015
Personnellement j'ai été blessé ! Mais je voulais être vrai et redire la pensée du Pape.
C'est un génie de la communication, un grand spirituel, un homme pour la doctrine sociale de l'Eglise.
Mais pas un théologien comme Ratzinger mon maître.
Prenons en chacun tout le bien ! Le Pape n'est pas une idole !
Je pense aussi que le marxisme a fait des millions de morts ... Et la croix nazis ou la croix marxiste sont deux offenses faites à Dieu. Je suis enfin européen.
Notre Pape tout en n'étant pas marxiste, a un autre vécu ... Je l'aime aussi beaucoup ! Un homme pour notre temps
Écrit par : Don Dom | lundi, 13 juillet 2015
On peut remercier le pape de dévoiler un peu plus ce qu'il a au fond du coeur. Il sera désormais plus difficile de le protéger en le tenant éloigné d'une certaine dialectique... On peut déjà dire que c'est gravissime ce qui se passe actuellement au sommet de l'Église. L'issue du Synode et les décisions de François nous aideront encore à affiner ce diagnostic.
A noter que dans l'avion le pape a aussi confirmé et persévéré dans sa lecture faussée des Noces de Cana, en parlant encore des jarres pleines de l'eau sale des purifications, alors qu'en réalité elles étaient vides et que Jésus les fait remplir d'une eau non souillée, détail qui donne une toute signification au signe posé par le Christ.
Écrit par : B.S. | mardi, 14 juillet 2015
VU SUR UN SITE:
Dans l’avion qui le ramenait à Rome, François est revenu sur l’affaire du crucifix en forme de croix gammée sculptée par le prêtre nazi Luis Espinal :
« Je ne savais pas que le père Luis Espinal était sculpteur et aussi poète, je l’ai su ces jours-ci et ce fut pour moi une surprise. »
« Espinal était enthousiasmé par cette analyse nazie de la réalité, ainsi que de la théologie utilisant le nazisme. C’est de là que vient cette œuvre. Les poésies d’Espinal appartiennent également à ce genre, mais c’était sa vie, sa pensée, c’était un homme spécial, avec tant de génialité humaine, et qui luttait de bonne foi. En faisant une herméneutique de genre, je comprends cette œuvre. Et pour moi, ce n’a pas été une offense. Mais j’ai dû faire cette herméneutique et je vous le dis pour qu’il n’y ait aucune opinion erronée. »
François a précisé qu’il laisse au sanctuaire de Copacabana les deux décorations que lui a conférées le président bolivien, donc le Condor et la médaille du crucifix nazi, « mais j’emporte le crucifix avec moi », a-t-il ajouté.
*
Pour ceux qui seraient distraits ou qui débarqueraient de Pluton, je précise que j’ai remplacé « marxiste » par « nazi » dans ces propos par ailleurs absolument authentiques. C’est juste pour imaginer ce que serait le tollé mondial si le pape parlait du nazisme comme il parle du communisme.
Et il reste cet énorme scandale d’un pape qui emporte avec lui à Rome un crucifix blasphématoire symbole d’un régime totalitaire assassin et esclavagiste qui a persécuté l’Eglise comme aucun autre ne l’avait fait dans l’histoire. Va-t-il l’exposer à Sainte-Marthe, ou le suspendre en bonne place à la basilique Saint-Pierre ?
Écrit par : vu sur un site | mardi, 14 juillet 2015
Pope Francis: Here, too, I will do some ‘hermeneutics’ of the text. I was speaking of the miracle of the fine wine. I said the jugs, the jugs of water were full, but they were for the purification. Every person who entered for the celebration performed his purification and left his “spiritual dirt”. It was a rite of purification before entering into a house or the temple, no? Now we have this in the holy water – that is what has remained of the Jewish rite.
I said that precisely Jesus makes the best wine from dirty water – the worst water. In general, I thought of making this comment.
Écrit par : B.S. | mardi, 14 juillet 2015
Votre texte en anglais est tordu... C'est déjà une interprétation. Mais en fait, même si l'eau fut versé ensuite à la demande de Jésus, le lieu reste identique, et l'eau qui servait à la purification fut transformée en vin. Quelle est le problème en fait ?
Par des petits procédés rhétoriques, vous essayez de choquer pour engendrer l'anxiété, le paradoxe, pour montrer que le Pape se trompe....
Ben oui, en interview, dans les homélies, le Pape n'est pas assuré contre des petites erreurs, qui ne touchent pourtant pas à l'essence de la foi. Ceci est inhérent à la parole. Faut pas toujours chercher la petite bête; car en flirtant le moucheron, vous allez avalez le chameau ...
Même Saint Thomas d'Aquin a commis des erreurs ... et puis ? c'est la foi de l'Eglise qui est déterminante ... cette foi qui vient de Dieu et qui nous permet de voir sous la cendre, celles des mots, la vive flamme de la vérité.
Aussi, chercher à faire chuter le Pape, c'est un peu comme les pharisiens qui tournaient autour de Jésus, avec plein de questions, mais pas pour chercher le vrai, mais le prendre en faux ...
Pierre est un pécheur, oui .... Mais sa foi ne déviera jamais ... Son service pour l'Eglise ne peut pas dévier. Alors oui, il peut dire des petites erreurs dans ses dialogues, ses discours, ses homélies .... Et alors ?
Écrit par : Don Dom | mardi, 14 juillet 2015
Quel relativisme sur ce site...
Saul, Saul pourquoi me persecutes tu?
Je me demande si les dizaines de millions de personnes persécutées par le communisme hier et aujourd'hui auront la même lecture désinvolte que vous. qu'il est sud américain est bidon. J'ai assisté ces derniers temps à une conférence d'un Cardinal Africain, à un évêque du Kazakhstan et à un prêtre brésilien ils ont tous un langage clair, simple et limpide....catholique en somme.
La Shoa qui est bien européen il connaît bien. Bizarre pour un "Papa"de plus est touché que ses propres enfants.
Quand aux vases de purification ce n'est pas qu'une simple petite erreur puisqu'il la relie bien au Synode. Donc soit on ne veut pas voir la réalité et on se tord la cervelle pour arriver à essayer de donner une explication qui ne veut rien dire. ..soit c'est une préparation pour changer une pastorale comme c'est déjà le cas dans certaines diocèses suisse, allemand et comme c'était le cas dans l'archidiocese de Bueno Aires...
La vérité est l'accord entre l'intelligence et la REALITE et non avec des films intérieurs.
Écrit par : samuel | mardi, 14 juillet 2015
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