Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mercredi, 15 janvier 2014

Le Salon Beige avoue être maurassien II

salonbeige678.jpgI. Lien

J'ai reçu un certain nombres de mails ce dont je suis très reconnaissant. 

Je peux toutefois maintenir cette affirmation, que je suis toutefois prêt à rectifier si le Salon Beige écrit noir sur blanc que Maurras ne peut en aucun cas être proposé comme un maître ou un modèle politique aux Veilleurs. 

L'enseignement social chrétien

Les laïcs suivent le parti politique et les idées politiques en suivant leur conscience, en toute liberté. Toutefois, le communisme, le nazisme .... les idées de Charles Maurras ne font pas parti de la doctrine sociale de l'Eglise.

Pour ceux qui douteraient que les idées de l'Action Française demeurent non-conformes à l'enseignement social chrétien, un confrère m'a envoyé ce qui suis (voir ci-dessous). Notons qu'il ne s'agit nullement d'une levée de la condamnation des idées politiques, mais de la possibilité d'imprimer à nouveau un journal, car les rédacteurs se sont soumis à la décision romaine, par obéissance.

Aussi, la doctrine politique de Maurras reste incompatible avec le christianisme. Quant à Charles Maurras, l'Eglise l'a confié, comme tout un chacun, à la Miséricorde divine. S'il s'est converti en son temps, alors ce fut une grande joie au ciel et dans l'Eglise. La vérité et la Miséricorde sont substantiellement unies. 

Pie XII n'a pas reconnu l'Action Française

Il s'agit bien de la levée de la prohibtiion de la publication du journal, mais nullement de la reconnaissance des  idées politiques de Charles Maurras. Nuances !

Voici maintenant le Décret du Saint Office levant la prohibition du journal l’Action Française, daté du 5 juillet et promulgué par Pie XII le 10 juillet :
 
« Mercredi 5 juillet 1939
Par décret du 29 décembre 1926 de cette même Suprême Sacrée Congrégation du Saint Office, le journal L’Action Française, tel qu’il était édité alors, fut condamné et inséré à l’Index des livres interdits, en considération de ce qui y était écrit, en ces jours-là particulièrement, contre le Saint-Siège et contre le Souverain Pontife lui-même.
Cependant, par lettre remise au Souverain Pontife Pie XI le 20 novembre 1938, le Conseil de direction de ce journal se soumit, et présenta une demande en vue de lever la prohibition du journal, demande qui fut soumise à l’examen de cette S. Congrégation.
Et récemment le dit Conseil, renouvelant sa demande, donna ouvertement de louables marques de respect envers le Saint-Siège, réprouva les erreurs et fournit des garanties concernant la révérence due au Magistère de l’Eglise, par lettre du 19 juin 1939 adressée au Pape Pie XII heureusement régnant ; le texte en est reporté dans l’Annexe I.
C’est pourquoi, lors de l’assemblée générale de la Suprême Sacrée Congrégation du Saint Office du mercredi 5 juillet 1939, les Éminentissimes et Révérendissimes Seigneurs Cardinaux chargés de protéger les choses concernant la foi et les mœurs, ayant entendu les Éminentissimes et Révérendissimes Seigneurs Cardinaux de la France, ont établi ce qui suit :
Du jour de la promulgation de ce Décret, l’interdiction de lire et de posséder le susdit journal L’Action Française est levée, restant interdits les écrits recensés JUSQUE ICI dans l’Index des livres interdits ; cependant cette Suprême Sacrée Congrégation n’entend porter aucun jugement sur les choses concernant les préférences strictement politiques, ni sur les finalités que se propose ce journal dans son combat politique, du moment qu’elles ne s’opposent pas à la loi morale ; et ce doit être bien compris.
L’idée est la suivante : restant sauf ce que le Saint-Siège a souvent proposé, tant concernant la distinction des choses religieuses vis-à-vis des affaires purement politiques, tant concernant la sujétion des affaires politiques à la loi morale, et tant concernant les principes et les responsabilités transmis pour promouvoir et protéger l’action catholique, on recommande instamment aux Révérendissimes Ordinaires de France de veiller à faire observer ce qui a déjà été statué en la matière par la Conférence des Cardinaux et Archevêques de 1936, et que reporte l’Annexe II.
Et le jeudi suivant, le 6 du même mois de la même année, Sa Sainteté Pie XII, Souverain Pontife de par la Divine Providence, au cours de l’audience habituellement concédée à l’Excellentissime et Révérendissime Assesseur du Saint Office, a approuvé la résolution des Éminentissimes Pères telle qu’elle lui a été rapportée, il l’a confirmée et a ordonné de la publier.
Donné à Rome, au Palais du Saint Office, le 10 juillet 1939.
Romulus Pantanetti, Notaire de la Suprême et Sacrée Congrégation du Saint Office. »

Commentaires

Puisqu'au départ votre intervention avait pour objectif non de disserter sur la doctrine de Maurras (que vous semblez ranger au côté du nazisme et du communisme, ce qui est un peu fort) mais de placer la salon beige dans la poubelle des blogs nauséabonds au motif qu'ils le qualifient de "maître", il serait intéressant de faire l'analyse du billet que vous mettiez en lien dans votre premier article. Leurs déclarations, les citations qu'ils font de leur "maître" sont-elles doctrinalement erronées? Sont-ils sans nuance? Je sais qu'on est à l'air de la communication, mais il ne suffit pas de coller des étiquettes pour disqualifier une pensée, il peut y avoir des distinctions, des mises en perspective et des objections partielles. Je pense par ailleurs que nous, Suisses, sommes assez mal placés pour comprendre le contexte politique francofrançais.

Écrit par : ph. martin | mercredi, 15 janvier 2014

J'ai eu la grâce de vivre une année en France puis 3 ans à Saint Louis des Français à Rome. Enfin mon papa est né en France à Bordeaux. Finalement l'enseignement social chrétien est universel. Maurras ne saurait être un maître politique, malgré sa mort chrétienne qui me console.

Écrit par : Don Dom | mercredi, 15 janvier 2014

Je n'ai pas de sympathie pour Maurras, que je connais assez mal et qui ne m'intéresse pas particulièrement, par contre - j'y reviens - je respecte l'action du salon beige, que vous avez traité de "maurrassien" avec le discrédit que cela entraîne visiblement dans votre esprit. Or Maurras reste une référence dans le débat politique français, marqué au début du XX et encore aujourd'hui par de féroces luttes entre laicistes et catholiques. Qu'une frange de ces derniers invitent à relire Maurras dans le contexte contemporain ne signifie pas forcément une nostalgie du passé et la volonté de réitérer les mêmes excès qui ont conduit à la condamnation de l'action française a l'époque. Laissons leur au moins le bénéfice du doute et saluons leur volonté de faire connaître aux jeunes générations des références, pas forcement irréprochables sous tous rapports, qui ont marqué l'histoire récente et permettent de s'interroger sur les rapports actuels de l'Église et de l'État. N'est ce pas mieux que les discours lénifiants et candides, le racollage idéologique de certaines minorités influentes au point de susciter des lois iniques, ou le crétinisme mercantile dans lequel nous sommes generalement plongés et qui sert le régime oligarchique en place? Mieux vaut faire revivre un débat à distance Maurras Maritain pour notre édification que consommer de l'info formatée et regarder passer les trains.

Écrit par : ph. martin | mercredi, 15 janvier 2014

Je vous en prie, pourquoi réitérez-vous votre "condamnation" du Salon Beige ? Des extraits publiés, rien n'est contraire à la Foi et aux mœurs , selon mon humble avis.

Je tiens simplement à faire remarquer qu'à mon sens le grand mal politique actuel est le manque de vision d'avenir et d'idées politiques cohérentes de nos dirigeants. Et justement Charles Maurras a fait part de ses idées politiques, dont certaines considérations sont toujours d'actualités et seraient bonnes à appliquer, en ce sens elles pourraient être sources d'inspirations pour les Veilleurs, et au-delà.

Pourquoi mentionnez-vous le communisme et le nazisme ? Je ne comprends pas comment pouvez-vous utiliser ce type d'arguments qui, je m'excuse, trahissent d’emblée le manque d'arguments du contradicteur !

Je suis tout comme vous bien peiné de l'éloignement de la Foi de cet homme. Cependant cela nous empêche-t-il de considérer la valeur des écrits de cet homme ? De plus nous autres catholiques avons un rôle à jouer dans cette affaire : n'est-ce pas notre comportement, nous qui prêchons à toutes les sauces la Charité et l'humilité, qui éloignent ces gens de l’Église. Le seul reproche à faire dans ce genre de situation est pour nous-mêmes ! Saint Benoît dans l’énumération des degrés de l'humilité le mentionne très bien :
"L’onzième degré d’humilité est lorsqu’un Moine étant obligé de parler, il le fait sans rire ; mais avec douceur, humilité et modestie tout ensemble ; qu’il s’explique en peu de mots et de bon sens ; et que le ton de sa voix n’est point élevé ; se souvenant qu’il est écrit : Un homme sage dit en peu de paroles ce qu’il."
Et de conclure : "Enfin, lorsque le Moine aura passé par tous ces différents degrés d’humilité, il arrivera à cet amour de Dieu".

Et pour reprendre le texte que vous avez publié, pourquoi ne mettez-vous pas en gras :
"cependant cette Suprême Sacrée Congrégation n’entend porter aucun jugement sur les choses concernant les préférences strictement politiques, ni sur les finalités que se propose ce journal dans son combat politique, du moment qu’elles ne s’opposent pas à la loi morale" ?

Aussi cette attaque en deux temps du Salon Beige me laisse-t-elle perplexe (j'ai l'impression que l'argument que vous donnez ici n'est qu'un prétexte, le mot "avoue" sonne faux !). N'avons-nous pas un combat à mener tous ensemble ? Avec ces annonces concernant l'euthanasie ou la fin des cotisations familiales, une invention de patrons catholiques soucieux de mettre en œuvre la doctrine sociale de l’Église, pouvons nous nous permettre de nous donner des coups de cette façon ?

Écrit par : J.M. | mercredi, 15 janvier 2014

Pourquoi ne pas lire le Cardinal Journet ? Et Jacques Maritain ? Je n'ai critiqué personne mais si le Salon Beige est content de recommander Charles Maurras alors qu'ils assument. Pour eux ce n'est pas une infamie d'êtres maurassien alors pourquoi serait-ce une insulte ? Je dis avec raison que cela n'est pas conforme à l'enseignement social chrétien. C'est simple.

Écrit par : Don Dom | mercredi, 15 janvier 2014

Maurras a pris toute sa doctrine sociale dans La Tour du Pin, un des inventeurs, avec de Mun et quelques autres royalistes, de la doctrine sociale de l'Eglise. Donc il n'y a pas à opposer ce qui vient de la même source. L'Eglise a commis un excès de pouvoir - qui a justement scandalisé le vrai catholique Bernanos - en condamnant, pour des raisons politiques (aveuglement de Rome sur le réarmement de l'Allemagne) un journal politique qui lui paraissait belliciste, gênant son "deuxième ralliement", et dont les grandes signatures comme Maurras et Bainville était agnostiques ou comme Daudet divorcé-remarié (la belle affaire !) écrivant des romans alors réputés pornographiques (ha! ha !). S'il y avait eu un motif de condamnation valable cela aurait été l'antisémitisme, mais manque de chance, là aussi ce sont de bons assomptionnistes qui avaient converti Maurras à l'antisémitisme de La Croix (un antisémitisme absent chez Bainville et répudié par Daudet sur le tard)... La condamnation de l'AF, une grosse bêtise morale, que sa levée tardive de 1939, ne répare pas, l'Action française isolée des chrétiens s'étant entre-temps encore enfoncée dans sa folie d'avoir raison contre tout le monde, qui ne pouvait déboucher que sur un bel aveuglement à son tour...

Écrit par : Frédéric | mercredi, 15 janvier 2014

Les commentaires sont fermés.