vendredi, 01 février 2013
L'abbé Nicolas Glasson: être prêtre est passionnant!
Supérieur du Séminaire Saint Charles à Givisiez et vicaire épiscopal pour la partie germanophone du canton de Fribourg, l'abbé Glasson est aussi docteur en théologie avec une thèse sur la Cardinal Journet.
Rencontre
Monsieur l'abbé Glasson, je suis un jeune homme qui entend résonner l'appel du Seigneur, que me conseillez-vous ?
Je vous encouragerais à vivre pleinement votre de foi dans votre état de vie et en y mettant tout votre cœur. Je vous encouragerais à participer régulièrement à l’Eucharistie, à recevoir le sacrement du pardon, à prier quotidiennement, et à avoir une activité « caritative », un service que vous rendriez gratuitement dans votre paroisse ou dans votre lieu de vie.
Je vous conseillerais ensuite à discerner votre vocation avec un père spirituel, quelqu’un à qui vous puissiez confier votre questionnement. L’expérience montre que, très souvent, si nous restons seuls avec les grandes questions de notre vie, nous n’avançons pas dans le discernement.
Dorénavant, nous avons une maison des Séminaires avec le diocèse de Sion et LGF. De quoi s'agit-il ?
Il s’agit de la réunion des Séminaires du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg et du diocèse de Sion. Les évêques ont choisi cette solution afin que chacun d’eux puisse rester responsable de la formation de ses séminaristes. Concrètement nous habitons sous le même toît, vivons un programme commun (déjà initié ces dernières années par une collaboration régulière entre les deux Séminaires) tout en gardant des spécificités propres à chaque diocèse. Le noviciat des chanoines du Grand Saint Bernard et l’Année de discernement habitent aussi avec nous.
Combien de jeunes sont actuellement en formation ?
Pour notre diocèse nous avons huit.
Quel est le cursus de formation ?
Le candidat dont le dossier est accepté entre d’abord en année de discernement. Viennent ensuite cinq ans de Séminaire et d’études de théologie. Durant ce temps, en plus de la formation théologique, le séminariste reçoit une formation humaine, spirituelle et pastorale. Le candidat entre ensuite en stage pastoral en paroisse et est ordonné diacre, puis prêtre au cours de cette année.
Pourriez-vous nous présenter les discernants actuels ?
Il n’y a pas un « type » de discernant contemporain, et c’est heureux ! Ils sont en moyenne peut-être plus âgés qu’auparavant, mais ce n’est pas une règle absolue. Ils viennent de formations et de milieux très différents. Tous ont en principe eu une vie de foi en famille, même s’ils l’ont éventuellement abandonnée pendant une période de leur vie.
Tous aussi ont fait une expérience profonde de Dieu, ce qui a mis en route leur questionnement vocationnel. Il n’y a qu’un seul réseau vocationnel « identifiable » dans notre diocèse : c’est la garde suisse pontificale. Sur huit candidats, trois sont d’anciens gardes suisses.
Quel est le rôle, la missio du chanoine Paul Frochaux (curé de la cathédrale) au Séminaire ?
L'abbé Paul Frochaux est « père du Séminaire », c’est-à-dire qu’il fait partie du Conseil du Séminaire qui traite les dossiers de candidatures et accompagne les séminaristes durant leur temps de formation pour les présenter à l’ordination. Pour ce faire il est important que chaque père du Séminaire ait un contact régulier avec les séminaristes et les discernants : l’abbé Paul le fait en donnant des cours de psalmodie, de chants, de solfège, mais aussi des enseignements pastoraux. Il organise aussi des visites culturelles pour les séminaristes et nous accueille régulièrement dans l’une ou l’autre de ses paroisses.
Quelle est l'identité d'un prêtre dans notre diocèse ? les qualités requises ou qui doivent être acquises pour servir dans le sacerdoce ?
C’est une vaste question ! Hier comme aujourd’hui et comme demain le prêtre, dans son ministère, rend présent le ministère du Christ pour les hommes. Pour accomplir ce ministère aujourd’hui je pense qu’il faut acquérir un équilibre humain à toute épreuve, ce qui n’est pas facile ! Il faut apprendre à être très souple et disponible dans la vie quotidienne ; nous vivons une période où tout bouge et change vite : il faut pourvoir vivre avec une grande liberté si on ne veut pas subir son existence !
Il est nécessaire pour le prêtre d’aujourd’hui d’être profondément enraciné dans la foi et de prendre conscience que cet enracinement est vivant et doit grandir au cœur même des difficultés et des grands questionnements qu’il traverse. Enfin il faut aimer les gens et ne pas être un handicapé de la relation et de ses propres manières de fonctionner. J’expérimente tous les jours qu’il n’est pas facile d’être prêtre diocésain aujourd’hui, mais c’est passionnant !
Propos recueilli par l'Abbé Dominique Fabien Rimaz (pour Paroisses Vivantes)
13:39 | Lien permanent | Commentaires (0) | | |
Les commentaires sont fermés.