lundi, 12 mars 2012
Deux petits pas sur le sable mouillé
ANNE-DAUPHINE JULLIAND
Auteur de "Deux petits pas sur le sable mouillé"
à Fribourg, Eglise St-Michel,
le 26 avril, 20h00
à Sion, Collège des Creusets,
le 27 avril, 20h15
«Je sais désormais qu’il n’y a pas de petite vie»
J’ai commencé à pleurer à la page 15 et je n’ai plus guère arrêté. Bon, pas à chaque page: j’étais dans le train et on a sa fierté. De temps en temps, je posais le livre pour respirer et intérioriser ce témoignage, plus bouleversant encore qu’un film comme Intouchables dont on connaît le succès mérité sur nos écrans.
Le récit d’Anne-Dauphine Julliand a pour titre Deux petits pas sur le sable mouillé: les pas de sa fille Thaïs, pas encore deux ans, dont un pied tournait curieusement vers l’intérieur. Il faudra quelques mois pour connaître la vérité: Thaïs souffrait d’une maladie génétique mortelle. Le lecteur, lui, sait dès les premières pages que le bout de chou qui trotte et papote en faisant la joie de ses parents et de son grand frère est condamné à mort. Une mort très douloureuse par atrophie progressive du système nerveux.
Page après page, nous la suivons dans ce qui est, objectivement, un calvaire. Et pourtant. Il y a un miracle dans ce livre: la mort annoncée et tout ce qu’elle implique – car Anne-Dauphine Julliand attendait un troisième enfant menacé lui aussi par la maladie –, cette histoire de mort, donc, déborde de vie et d’amour. Au point que sa mère, dans l’interview que nous publions aujourd’hui, peut dire: «Je pense que Thaïs a été une petite fille heureuse».
"Je me souviendrai longtemps de ces petits pas sur le sable."
Plus de 150’000 lecteurs ont acheté ce livre qui est devenu un phénomène d’édition en France et en Belgique. Si les médias romands en ont peu parlé encore (mais l’Echo l’a signalé cet automne déjà), il a trouvé son public ici aussi.
Certes, d’autres choses se passent dans le monde: des morts injustes et cruelles en Syrie, une crise qui menace les fondements de l’Union européenne, l’usure de nos vieilles sociétés. Mais j’ose dire qu’un tel livre est plus important encore. Combien, dans nos familles et au-delà, sont les personnes touchées par la maladie et la souffrance? Combien, en ce moment même, sont désemparés, voire désespérés?
Je me souviendrai longtemps de ces petits pas sur le sable. Ils nous disent que l’être le plus fragile peut réveiller ce qu’il y a de meilleur en nous. Qu’une bougie donne sa plus belle lumière au moment où elle s’éteint. Et que, dans la pire des situations, la vie peut être une chance. Comme dit l’auteure du livre dans une autre interview*: «Osez partagez les bonnes et les mauvaises nouvelles. Passez un coup de fil pour faire sentir que vous êtes là. On n’en fait jamais assez face à quelqu’un qui souffre».
Merci Anne-Dauphine Julliand et merci petite Thaïs. Là où tu es maintenant, je suis sûr que tu nous aides à avancer et à aimer.
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