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mercredi, 07 mars 2012

Patrice Favre est du genre vraiment apaisant

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Echo Magazine

J’ai été étonné et gêné de retrouver des relents de cette théorie qui fait l’objet de contestations justifiées, notamment dans les milieux catholiques», écrit le chanoine Claude Ducarroz sur son blog.

 

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Action de Carême Campagne d’un «mauvais genre»?

Le matériel fourni par Action de carême dans sa campagne dénonce les inégalités sexuelles. Mais la notion de «genre» sent le soufre.

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La campagne commune d’Action de carême et de Pain pour le prochain a rapidement chauffé les sites et les blogs de Suisse romande. Si personne ne conteste la nécessité de combattre la faim en instaurant plus d’égalité entre hommes et femmes (voir en page 16 et 17), le matériel destiné aux paroisses et aux fidèles a choqué. Il invite par exemple les enfants de 3 à 7 ans à colorier des pandas, des pieuvres et des hippocampes pour découvrir «que d’autres systèmes d’organisation familiale que celui dans lequel ils vivent sont possibles». Le but étant de «déconstruire le modèle familial actuel, nucléaire et patriarcal».

 

Cette documentation théologique évoque longuement le «concept genre» bien connu des féministes américaines (qui parlent de gender) et discuté en France voisine, à propos des manuels scolaires.


«J’ai été étonné et gêné de retrouver des relents de cette théorie qui fait l’objet de contestations justifiées, notamment dans les milieux catholiques», écrit le chanoine Claude Ducarroz sur son blog. Plus sévère, le Père Nicolas Buttet, modérateur de la fraternité Eucharistein, parle «d’un autogoal dans un match où les idéologies marquent déjà suffisamment de buts sans qu’on leur en donne gratuitement».

 

Il ne fait pas la vaisselle

Caustique, le professeur de théologie morale à Fribourg Thierry Collaud s’étonne qu’Action de Carême ait «oublié la mante religieuse dont le mari ne fait pas la vaisselle et pour cause!». Les critiques les plus dures sont venues de Choisir la vie, une association romande engagée contre l’avortement, et de son président Olivier Dehaudt.


Les lecteurs intéressés trouveront sur le site www.cath.ch les échos d’un débat qui a pris un tour enflammé. C’est que les enjeux sont énormes: en poussant jusqu’au bout l’idée que la différence homme-femme est d’abord culturelle (donc fabriquée), on va très loin. Benoît XVI, avant son élection, avait dénoncé «une anthropologie qui a inspiré en réalité des idéologies qui promeuvent par exemple la mise en question de la famille composée d’un père et d’une mère ainsi que la mise sur le même plan de l’homosexualité et de l’hétérosexualité».


Jean-Claude Huot, secrétaire romand d’Action de Carême, a très vite réagi. Dans un communiqué daté du 20 février, il rappelait que «l’utilisation de l’approche genre par Action de Carême touche à la question sociale... Action de Carême n’entre dans aucune théorie ou idéologie qui irait au-delà».


De fait, la qualité du travail fourni sur le terrain par Action de Carême est largement reconnue. On regrettera d’autant plus que son argumentation ait puisé dans les idées à la mode alors que les évangiles et la tradition chrétienne offrent largement de quoi valoriser la dignité de la femme et son rôle social. En ce sens, les réactions soulevées par cette campagne n’auront peut-être pas été inutiles.

Patrice Favre

 

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