vendredi, 17 février 2012
La parabole de l'ivraie et du bon grain
La tentation est parfois forte de vouloir quitter l'Eglise pour mieux adhérer à Jésus. Or, une juste connaissance de notre propre personne nous donne de voir en nous du bien et du mal, de l'ivraie et du bon grain, soit la présence de la grâce à côté du péché.
Une vision équilibrée de la réalité nous pousse à constater que l'ivraie et le bon grain, bien que de nature totalement différente, grandissent ensemble. Le Christ est solidement humain, tout en étant Fils de Dieu. Sa vision qu'il veut nous partager est réaliste. Un caractère naïf ne verra que le bon grain, un tempérament pessimiste ne verra que l'ivraie.
Le Cardinal Journet, amoureux de la sainteté de l'Eglise, comme un fiancé envers sa jeune fiancée, place les frontières de l'Eglise dans notre propre coeur. Ce qui est bon en nous est donné par la grâce de Dieu. Ce qui est mauvais, de l'ordre du péché, n'appartient pas à l'Eglise catholique, mais au démon en tout premier lieu. Le théologien allemand Karl Rahner s'est trompé: l'Eglise n'est pas pécheresse. L'Eglise est cette immense gerbe de bon grain, et le champ est celui du monde, alors les pécheurs appartiennent à l'Eglise, mais pas leurs péchés. L'ivraie ne fait pas partie de la sainte Eglise.
Aussi pourquoi s'étonner que le mal envahisse encore l'Eglise, au point de nous faire douter ? Or la foi banni le doute. Déjà Sainte Catherine de Sienne constatait: : "La cour de Notre Saint-Père me semble parfois un nid d'anges, parfois un repaire de vipères".
Le diable cherche à nous séparer de l'Eglise en brouillant et faussant notre regard.
Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu (13,24-30)
Il leur proposa une autre parabole : «Il en va du Royaume des cieux comme d'un homme qui a semé du bon grain dans son champ. Pendant que les gens dormaient, son ennemi est venu ; par-dessus, il a semé de l'ivraie en plein milieu du blé et il s'en est allé.
Quand l'herbe eut poussé et produit l'épi, alors apparut aussi l'ivraie. Les serviteurs du maître de maison vinrent lui dire : "Seigneur, n'est-ce pas du bon grain que tu as semé dans ton champ ? D'où vient donc qu'il s'y trouve de l'ivraie ?" Il leur dit : "C'est un ennemi qui a fait cela." Les serviteurs lui disent : "Alors, veux-tu que nous allions la ramasser ?"
"Non, dit-il, de peur qu'en ramassant l'ivraie vous ne déraciniez le blé avec elle. Laissez l'un et l'autre croître ensemble jusqu'à la moisson, et au temps de la moisson je dirai aux moissonneurs : ramassez d'abord l'ivraie et liez-la en bottes pour la brûler ; quant au blé, recueillez-le dans mon grenier."
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