L'avenir du patron de la BNS fait toutes les Unes
Il est partout, Philipp Hildebrand, président de la Banque nationale suisse. Sa présence est proportionnelle à l'ampleur du scandale. On assiste à une déferlante d'images pour illustrer les articles de la presse alémanique: Hildebrand portant le noeud papillon; Hildebrand avec la cravate; Hildebrand et sa femme Kashya quand tout était encore calme; Hildebrand souriant avec Bill Clinton lors du WEF de 2010 à Davos. Et puis, en Une du Blick, Hildebrand, mine sévère et mains jointes, les yeux vers le ciel, comme s'il implorait une force supérieure. Comme titre le journal zurichois, il joue aujourd'hui sa tête. S'il ne trouve pas une contre-attaque convaincante dans la journée, alors il pourra faire une croix sur son poste. Le dessinateur du Tages-Anzeiger s'en donne aussi à coeur joie. Il illustre la Une du quotidien zurichois. On y voit Philipp Hildebrand, reconnaissable à sa coupe de cheveux. Le directeur est en train de brûler. Il tient un extincteur sur lequel est inscrit "transparence". Et plutôt que d'éteindre l'incendie de son costard, il est entrain de lire la notice d'utilisation. Alors si le Tages-Anzeiger, contrairement à la Basler Zeitung, ne réclame pas la démission du patron de la BNS, il nous présente son possible successeur. Il s'agit de Thomas Jordan, actuel numéro deux de la banque. Un homme capable et prêt pour la fonction.
source: tsr.ch
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Communication de crise
Aujourd'hui, il est impossible pour un homme public de se passer de spécialistes en communication. En tout temps, une entreprise ou une personne peuvent passer subitement par ce que les spécialistes appelent une crise. Notre culture est médiatique.
Le cas de Mr Hildebrand entre dans cette catégorie.
Première constatation, le temps grammatical utilisé par les médias est le conditionnel. Le monde médiatique est bel et bien un justicier si bien que même sans procès, même sans enquête, un soupçon devient un fait. Chacun de nous lit les grands titres, parfois sans approfondir. Aussi si dans nos discussions le thème de la Banque nationale suisse est abordé, le soupçon est immédiatement présent, car l'abondance des titres l'a fait en quelque sorte cristaliser, au point d'en devenir tenace. Coupable ou non, le doute est dans nos têtes. La crédibilité, base de la confiance, est touchée.
Seconde constatation, un homme public ne peut pas gérer seul sa communication. Il a besoin de conseillers professionels. Ils sont à même de l'informer en permanence du climat médias, de la "météo" de l'opinion public. Le but des photos est de montrer le riche Hildebrand alors que le commun des mortels se serrent la ceinture dans une crise économique. Lorsque la crise de communication survient , des décisions urgentes doivent être prises. Un principe de base absolu: ne jamais mentir, car la vérité est à la racine de la crédibilité.
Troisième constat, les médias parlent du "cas" Hildebrand, les autres personnages public également, et en ce cas précis, Mr Hildebrand ne s'est pas vraiment exprimé. Une telle crise exige la présence immédiate du chef, qui doit trouver impérativement un canal source et principal pour s'exprimer immédiatement. Un communiqué n'est pas suffisant, même les interventions de la femme de Mr Hildebrand ne suffisent pas. Seul l'intervention de Mr Hidlebrand pourrait calmer les eaux. Le temps fait son oeuvre et Mr Hildebrand devient alors suspect, car ce qui conçoit bien s'énonce clairement. Le délai parraît suspect, car les "spins doctors" pourraient préparer une réponse superficielle et trop travaillée.
Quatrième constat, Mr Hildebrand ne parlera que cet après-midi, ce qui est trop tard. Bien des titres évoquent son possible délit d'initié depuis quelque temps déjà. Une crise d'un telle ampleur requiert la rapidité, encore plus que par le passé. Avec numérisation de l'information, la communication moderne se joue à la minute. La rapidité est capitale. La lenteur ne fait "qu'infecter" d'avantage la plaie.
Voilà quelques éléments pour une affaire qui concerne la Banque nationale suisse, mais qui concerne bien des institutions ou des nombreuses entreprises, et également l'Eglise catholique. Comprendre vaut mieux que dénoncer ou se lamenter.
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