jeudi, 05 janvier 2012
Mgr Dominique Rey pour la liberté et la tolérance
Dans La Nef, Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon, revient s'exprime sur la liberté des catholiques et la tolérance:
"Certains s’étonnent des réactions des catholiques, taxés «d’ultra-conservateurs» ; comme si à la limite, on voulait interdire aux chrétiens offensés, d’user de la même liberté d’expression pour se défendre, que celle dont ont bénéficié les artistes pour créer et exposer leurs œuvres, à renfort de subventions publiques, en oubliant au passage le principe de la sacro-sainte tolérance.
[L'Eglise] se doit d’exprimer publiquement sa réprobation face au lynchage dont la figure du Christ fait l’objet. Elle doit user dudroit légitime de se défendre que lui reconnaît la loi, quand on porte atteinte à la liberté de croire. Ce droit de protestation est un devoir moral en particulier vis-à-vis de ceux qui ont pu être blessés et choqués. Ce droit fait même partie des conditions d’exercice d’un authentique dialogue de l’Eglise avec la culture contemporaine.
Certains invoquent pieusement que la prière est la réponse la plus pertinente face à l’offense et à l’opprobre qui maintiennent encore le Christ en agonie. L’auto-censure ne serait-elle pas le meilleur parti pour éviter la surenchère médiatique et paradoxalement, de faire de la pub à nos détracteurs ? Cependant,le silence de la Croix n’est pas le seul « lieu théologique » qui justifierait notre abstention, face à l’invective et à la profanation. En effet, le silence de la Passion s’efface au matin de Pâques devant la joie de l’attestation. Pierre, Paul et Barnabé eurent le courage, au cœur de l’épreuve qui devait les conduire à la mort, d’ouvrir la bouche pour défendre le Christ, malgré les représailles. Cette confession de foi relève du même registre que l’expérience artistique. Elle expose une vérité qui nous rejoint au plus intime, et qui nous dépasse car elle nous excède.
Entre le mutisme inhibé et la réplique doloriste ou agressive,l’Eglise doit articuler une parole critique par rapport à l’intolérance de ceux qui se moquent, et une parole prophétiqueen regard des attentes spirituelles d’une société où la consommation tient lieu d’espérance et d’exutoire, et qui prétend se passer de transcendance. [...]"
11:16 | Lien permanent | Commentaires (4) | | |
Commentaires
On n' en attendait pas moins de Mgr Rey, qui nous propulse vers "le Haut".
La religion a toujours été un sujet majeur de l'art, donc à part.
"l'enchantement de la création humaine peut conduire à la contemplation de Dieu", déclare Benoît XVI.
La création artistique n'est pas une simple photocopie sociologique. L'art est une forme de communication, un moyen pur et simple de propagande, d'où la théorie de l'art engagé. Ce qui se vit dans le monde artistique avec assez d'acuité pour déceler comment les artistes d'aujourd'hui expriment leur vie spirituelle, vide de sens spirituel dans le cas qui nous occupe.
Le langage des artistes est un langage qui heurte, dérange, qui nous déporte. La question est de savoir si cette oeuvre est belle, mais ce qu'elle dit de l'homme.
Quand on analyse la création artistique chez la plupart des artistes, on trouve qu'ils menaient surtout une vie déséquilibrée. La névrose est souvent la conséquence du surmenage, du snobisme, de la drogue, de l'absence de discipline chez les artistes, voir l'absence de DIEU.
L'explication sociologique consiste à ne voir dans l'art que l'écho de la conscience collective d'une société.
Nietzsche, par exemple, tend à dire que la création dépend des 3 M : le milieu, le moment, la mode. L'artiste reçoit un conditionnement lié à son milieu. Il subit la pression de l'actuel, du moment historique où il écrit, où il peint. Il est aussi victime des effets de mode et des courants de pensée de son époque. Une oeuvre est toujours un miroir de son époque. L'art s'adresse au public, donc à d'autres hommes.L'acte de concevoir quelque chose de neuf par rapport à ce qui existe déjà.C'est un acte d'émancipation de l'individu par rapport à la société dans laquelle il appartient.
Une force non identifiée intervient dans l'acte créatif.....
Serait-ce les forces du mal? Dans ces actes de créations dont on nous parle, le Christ est crucifié à plusieurs reprises.
Nous vivons dans une société où la violence, le mal est constamment présent. N'ajoutons pas de la violence à la violence, surtout quand il s'agit soit disant de "divertissement"! Ces spectacles ne sont pas capables d' élever l'âme, il la broie et c'est la descente en enfer....
Ecoutons les forces de Dieu:
Combien de fois, alors, les expressions artistiques peuvent être des occasions de nous rappeler Dieu, pour aider notre prière ou encore la conversion du coeur!
Benoît XVI
Écrit par : Elisabeth | jeudi, 05 janvier 2012
En effet, on pourrait dire que s'en prendre à l'image sacrée de Jésus est une tentation de facilité pour de l'art à très bon marché. Or Dieu est source de Beauté, et l'Eglise dans l'histoire laisse une belle trace dans l'histoire de l'art.
Écrit par : Dominique Fabien | jeudi, 05 janvier 2012
Bien sûr, l’Église est pour la "liberté et la tolérance" tant que celles- ci s'expriment à son bénéfice, nettement moins lorsqu'elles s'exercent à son détriment... Comme toutes les chapelles.
Écrit par : Acquarius | vendredi, 06 janvier 2012
La tolérance est un terme profane. L'Eglise parle alors de bienveillance, ou de l'amour, ou de la charité. Et la plus grande charité est celle de la vérité. Certes, les chrétiens portent ce trésor dans des vase d'argiles. Aussi, je peux comprendre votre point de vue. Bien à vous.
Écrit par : Dominique Fabien | vendredi, 06 janvier 2012
Les commentaires sont fermés.