mardi, 03 janvier 2012
Vincent Pellegrini: Interview de Charles Morerod
Interview.
Nous avons rencontré à la veille de Noël Mgr Charles Morerod, dominicain et nouvel évêque du diocèse de Lausanne, Genève, Fribourg.
Vincent Pellegrini
Mgr Morerod, je me suis laissé dire que vous aviez des origines valaisannes…
Oui, par ma grand-mère paternelle, une Abbet de Chemin-Dessus. Et j’ai eu comme parrain le chanoine Jean Brouchoud de l’Abbaye de Saint-Maurice qui est décédé l’an dernier.
Avez-vous encore des contacts avec le Valais ?
Oui, notamment car j’aime venir skier à Crans-Montana, à Verbier et aux Crosets. J’ai d’ailleurs déjà réservé des jours dans mon agenda pour pouvoir faire du ski.
Mgr Morerod, pouvez-vous nous parler des Noëls de votre enfance ?
Pour être franc je dirai: sapin, crèche et cadeaux.
Et comme évêque, comment passerez-vous ce Noël?
Je célébrerai la messe de minuit à Genève et la messe du matin de Noël à la cathédrale de Fribourg.
Quel est pour vous le message de Noël?
C’est Dieu fait homme pour que nous soyions avec Lui.
Selon un sondage de l’Institut Link en Suisse, seuls 22,1 % des gens considèrent que l’histoire du Christ s’est déroulée dans le détail telle que le décrit le récit biblique. Si on rapporte cela à Noël…
Même si l’on discute les détails en invoquant les genres littéraires on doit admettre que Noël est historique. Jésus est né, il est né d'une Vierge (ce qui a déjà frappé les imaginations sur le moment), et dans des conditions matérielles difficiles.
Vous avez choisi comme devise «Pour moi vivre c’est le Christ », pourquoi ?
C’est un passage tiré de Saint Paul et je me rattache à cette expérience qu’il a eue: rencontrer le Christ et être saisi par Lui. Dès ce moment, on veut être avec Lui pour toujours.
Qu’y a-t-il de représenté sur votre blason?
Il y a les trois armoiries diocésaines de Lausanne, Genève, Fribourg que j’ai complétées par une croix dominicaine.
Il n’y a plus d’évêque auxiliaire à Lausanne depuis longtemps suite au départ de Mgr Bürcher. Quand en nommerez-vous un autre? Le ferez-vous rapidement?
Je ne sais pas. La coutume ne demande pas un évêque auxiliaire (c'est le pape qui nomme).
Quel est le chantier sur lequel vous allez travailler tout de suite?
Beaucoup de gens ne savent plus ce qu’est le christianisme. Ils critiquent sans connaître. L’évêque doit annoncer la foi et enseigner une grande partie de sa vie.
Participez-vous toujours, côté Vatican, aux discussions avec Ecône?
Non, car les débats théologiques sont terminés et nous avons en plus pour recommandation de ne pas faire de commentaires sur ce sujet.
Vous voulez lancer un site internet pour les gens. En quoi cela consistera-t-il ?
Il me faut trouver des collaborateurs pour élaborer et suivre ce site où les gens pourront poser des questions. L’idée m’est venue d’une paroisse réformée de Suisse romande qui renvoyait à un site québécois protestant très bien fait. Les gens pouvaient y poser des questions sur la foi et les questions religieuses. Il faut que le diocèse fasse quelque chose de semblable pour sa visibilité. Il faut trouver les gens pour répondre à toutes les questions qui peuvent être posées par les paroissiens. Mon vœu est que les répondants soient théologiens et philosophes afin qu’ils puissent répondre de manière très prudente et précise.
Des choses vont-elles changer dans la formation des futurs prêtres de votre diocèse?
Je fais tout à fait confiance au supérieur du séminaire.
Il y a eu des polémiques, avant votre arrivée, au sujet du regroupement des 256 paroisses dans 52 unités pastorales.
Je vais commencer par faire un bilan. Mais on a peu de prêtres et si l’on veut des liturgies dignes il faut rassembler les paroisses. Cela me permet aussi de rencontrer un moins grand nombre d’interlocuteurs que s’il faut passer de paroisse en paroisse et faire un véritable marathon. L’unité pastorale facilite les choses mais de toute façon une planification pastorale est en cours.
Vous avez dit dans une interview que la force de l'Eglise c'était sa différence.
Qu'avezvous voulu dire par là ?
Quand on va à l'église, on y cherche Dieu. C'est-à-dire un infiniment grand. Si l'Eglise se contentait d'offrir ou d'approuver ce qu'on trouve déjà partout, pourquoi y aller?
Comment faire éclore un plus grand nombre de sacerdotales?
Expérience faite dans plusieurs pays industrialisés, il y a des vocations là où on se réjouit de la vocation du prêtre, en claire et simple adhésion à ce que l'Eglise propose comme la vie d'un prêtre. Il faut dire que c'est beau d'être, que ça a un sens de donner totalement sa vie, et qu'ainsi on peut apporter une très grande aide aux autres.
Biographie
Naissance le 28 octobre 1961 à Riaz (Fri) et collège à Bulle. Maturité en 1981.
Novice dominicain en 1983 et profession solennelle en février 1987. Ordination à la prêtrise le 30 avril 1988 à Genève.
Licence de théologie à l’Université de Fribourg en 1987, suivie du doctorat en théologie en 1993.
Mgr Morerod a aussi été diacre puis vicaire de la paroisse Saint Paul à Genève et aumônier de l’Université de Fribourg.
Licence en philosophie à l’université de Fribourg en 1996. Professeur à l’Université de Fribourg en théologie fondamentale. Et doctorat de philosophie en 2004 à l’Institut catholique de Toulouse.
Depuis 1997, rédacteur de l’édition française de la revue Nova et Vetera. Professeur à la prestigieuse Université pontificale Saint-Thomas d’Aquin (Angelicum) à Rome. Il en devient le recteur en 2009.
Mgr Morerod a été professeur invité de plusieurs autres universités. En 2002, il est devenu membre de la Commission Internationale Anglicane-Catholique Romaine (ARCIC). Il est aussi membre de la commission mixte internationale pour le dialogue théologique entre l’Eglise orthodoxe et l’Eglise catholique romaine.
En 2009, Charles Morerod devient secrétaire général de la Commission Théologique Internationale et Consulteur à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi.
Le 11 décembre 2011, consécration comme évêque du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg.
19:26 | Lien permanent | Commentaires (1) | | |
Commentaires
Je ne crois pas, mais je partage ces idees
Écrit par : write my essay | mercredi, 04 janvier 2012
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