mardi, 04 octobre 2011
Catherine Tissier en procès contre ACUT
Le délibéré est attendu le 24 novembre.
A l'origine de la procédure, Catherine Tissier, ancienne membre de l'Opus Dei (numéraire auxiliaire) contre l’Association de culture universitaire et technique (ACUT), qui gère l'Ecole technique privée d'hôtellerie Dosnon, dans l'Aisne. L'Opus Dei n'est pas en cause. Son avocat semble avoir une grande emprise sur Mme Tissier et la main mise sur le procès.
Ce dernier serait l’aboutissement de neuf ans d’enquête. L’abus de faiblesse et le défaut d’assistance à personne en danger n’ont pas été retenus par la juge d’instruction. Il reste des problèmes de droit du travail.
Après avoir passé son CAP, Catherine réside un an en Angleterre et devient majeure ; elle aurait alors déjà signé une lettre d’engagement à l’Opus Dei, avec des voeux de pauvreté, de chasteté et d'obéissance. A partir de là, Catherine Tissier aurait, durant 13 ans, nettoyé, rangé et servi tous les jours durant une douzaine d'heures, week-end compris. Elle n'aurait jamais pris de vacances, ni été valablement payée. « J’avais des fiches de salaire et un compte sur lequel mon salaire était versé. Mais mes responsables gardaient mes chéquiers et me demandaient de leur reverser la totalité de ce que j’avais gagné pour des frais d’hébergement, de pension, de bibliothèque ou tout simplement pour payer une facture qui m’était totalement étrangère ».
Catherine Tissier est devenue aide-soignante et s'est mariée.
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Après que les passions se soient calmées, quelques infos crédibles, à la source, pour entendre tous les sons de cloches, surtout que ces éléments ont passé souvent à la trappe.
Le site de l'Opus Dei en France
Le blog de la porte-parole de l'Opus Dei en France, Béatrice de La Coste
En vu du procès des 22 et 23 septembre dans lequel l’Opus Dei n’est pas appelée à comparaître mais au sujet duquel cette institution de l'Eglise Catholique est largement citée, Béatrice de La Coste, porte-parole de l’Opus Dei en France, souhaite une nouvelle fois s’exprimer:
"Catherine Tissier livre un témoignage qui exprime une souffrance. L’Opus Dei regrette les incompréhensions qui ont pu survenir et compatit à cette souffrance.
Je tiens cependant à souligner à nouveau que les allégations de Catherine Tissier concernant son expérience de vie n’ont pas été jugées recevables ni crédibles par le Tribunal de Grande Instance. Je m’étonne de voir la persistance de l’accusation à solliciter les médias sur la base de ces mêmes allégations, dans une démarche qui va à l’encontre de la décision de justice.
Je rappelle également qu’aucun engagement ne peut être pris au sein de l’Opus Dei avant l’âge de 18 ans. Pour faire partie de l’Opus Dei, les personnes ne contractent pas de vœux à la manière des religieux, mais s'engagent sur la foi des promesses de leur baptême chrétien.
Au sein de cette institution de l’Eglise Catholique, tous les fidèles ont la même vocation qui consiste à chercher à vivre sa vie quotidienne avec le Christ tout en vivant la fraternité et la solidarité. Toute profession est également respectée et considérée comme un chemin de sainteté.
Les membres de l’Opus Dei sont des adultes libres et responsables qui gèrent leur vie professionnelle, familiale et leurs ressources financières comme ils l’entendent, dans une totale liberté. De la même manière -mais est-il besoin de le dire-, une personne de l’Opus Dei choisit seule son médecin et consulte qui elle veut.
L’Opus Dei a pour seul but d’aider les personnes à s’approcher de Dieu et à le fréquenter dans leur vie quotidienne. Cela ne peut se réaliser que dans un contexte de grande liberté.
Des dizaines de milliers de personnes à travers le monde, heureuses dans leur engagement à l’Opus Dei, peuvent témoigner de la joie que leur apporte la formation chrétienne proposée.
Il arrive également que des personnes qui s’étaient librement engagées s’aperçoivent que la vocation à l’Opus Dei n’est pas leur chemin. Elles rompent alors leur engagement d’un commun accord avec l’Opus Dei et conservent le plus souvent des liens profonds d’amitié et d’estime."
Béatrice de La Coste
Paris, le 20 septembre 2011
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Carmina est membre de l’Opus Dei depuis plus de 40 ans. Elle a vécu avec Catherine Tissier plusieurs années. Elle a été blessée par les accusations injustes portées par cette dernière contre l’Opus Dei. Nous avons souhaité lui donner la parole aujourd’hui
Propos recueillis par le Service d’information et communication
Catherine Tissier a été membre de l’Opus Dei mais a souhaité ne pas poursuivre son chemin dans cette institution. Elle l’a d’ailleurs durement attaquée. Pourquoi acceptez-vous répondre aujourd’hui à nos questions ?
Je ne conteste pas qu'elle ait vécu une période difficile et qu'elle ait souffert. En même temps, j'éprouve aujourd’hui le besoin de parler car ce que disent Catherine Tissier et ses parents est faux. Cela ne correspond pas à la réalité et donc à la vérité. Vous comprendrez que ces attaques contre des personnes de l'Opus Dei me fassent mal. Je trouve cela injuste. Cela fait plus de 40 ans que je suis dans cette institution et je ne peux laisser dire autant de choses fausses sans réagir, même si je compatis sincèrement à sa souffrance personnelle.
Elle dit avoir été exploitée. Qu’en était-il en réalité ?
J’ai habité avec elle pendant plusieurs années et j’étais la responsable du foyer où elle habitait à l’époque. Je peux vous dire que la réalité est là encore très différente de ce qu’elle évoque. Catherine Tissier suivait un horaire aménagé : se levait très souvent tard, faisait une bonne sieste et se couchait très tôt. Elle avait peu de résistance physique et je le savais. Ma vocation me pousse à vivre la fraternité, l’attention envers chacun. En tout cas, c’est comme cela que j'essaye d'orienter ma vie et je me suis efforcée de vivre cela aussi vis-à-vis de Catherine.
Est-ce qu’un horaire et des charges de travail trop lourdes lui étaient imposés ?
Ce n’était pas le cas. Le métier de l'hôtellerie est plutôt exigeant, c'est vrai, et suppose d'ordinaire un certain rythme de travail, mais dans son cas c'était plutôt « un travail tranquille » à faire la plupart du temps assise : elle cousait et parfois aidait à repasser du linge.
Etait-elle libre de voir sa famille ? quelles étaient les relations qu’elle entretenait avec ses parents ?
Bien sûr et de toute façon, elle était majeure et faisait ce que bon lui semblait. Elle avait des relations un peu complexes avec ses parents. Parfois cela se passait bien et parfois elle était mal à l’aise avec eux et je l’encourageais beaucoup à aller les voir.
Est-il vrai qu’elle était obligée de consulter un médecin de l’Opus Dei ? En tant que responsable du foyer où elle habitait l’avez-vous obligée à prendre des neuroleptiques comme elle dit ?
Là encore, cela m’attriste parce que c’est totalement faux. Evidemment Catherine Tissier a toujours été libre de voir les médecins qu'elle voulait et d’ailleurs, elle a consulté de nombreux médecins. Si elle voyait, parmi d’autres, un médecin qui par ailleurs était père de famille et membre de l’Opus Dei, c’est qu’elle avait une grande confiance en lui et cela, elle me l’a confié.
Elle prenait d’elle-même les traitements que les médecins lui donnaient, je ne me suis jamais occupée de ses médicaments et jamais de ma vie je n’ai conseillé à qui que ce soit de prendre des neuroleptiques!
Pouvez-vous nous confirmer qu’en tant que responsable vous lui preniez tout l’argent de son compte en lui demandant de signer des chèques en blanc ?
Non, je ne peux pas le confirmer car c’est faux. Elle disposait de son salaire et payait tous les mois une pension à l’association gestionnaire de la maison dans laquelle elle vivait et qui correspondait à un loyer et aux frais de nourriture. Pour le reste, elle gérait comme elle l’entendait. Je ne lui ai jamais demandé de signer des chèques en blanc.
Comment était la vie avec elle ? Avez-vous des anecdotes de « petits évènements quotidiens » qui vous auraient marqués ?
Je me souviens d'elle comme d'une personne douce et délicate de santé. Elle était très douée de ses mains et faisait facilement des « choses manuelles » pour les autres. Elle s’intéressait à la vie des « peoples » qu’elle lisait dans des news magazines et elle aimait la raconter aux autres. Je me souviens aussi que lorsqu’il y avait des tensions avec sa famille, elle se renfermait en elle-même et montrait un état de grande fatigue.
Comment expliquez-vous son attitude vis à vis de l'Opus Dei ?
Elle aurait pu quitter la prélature de façon simple, tout le monde aurait compris. Il me semble qu’un élément extérieur a dû entrer en ligne de compte car Catherine a été très heureuse dans sa vocation, elle aimait l’Opus Dei. C’était plutôt une personne gaie. Je ne m’explique pas aujourd’hui son agressivité.
Paris, le 14/09/2011
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