lundi, 12 octobre 2009
Aimer les journalistes et prier pour eux!
Reconnaissance d´un miracle attribué à l’intercession d’un journaliste
Pas décisif sur la voie de la béatification de Manuel Lozano Garrido
ROME, Lundi 12 octobre 2009 (ZENIT.org) - La Commission de cardinaux de la Congrégation pour le culte divin a reconnu le 29 septembre un miracle attribué à l'intercession de Manuel Lozano Garrido, surnommé « Lolo », membre de l'Action catholique espagnole, journaliste bien que paraplégique, et devenu aveugle à la fin de sa vie.
Il s'agit d'un pas décisif sur la voie de la béatification, qui n'attend plus que l'approbation par Benoît XVI du décret reconnaissant le miracle requis pour que le « journaliste en fauteuil roulant » soit élevé à la gloire des autels.
Le pape lui-même a déjà reconnu, le 7 décembre 2007, ses « versus héroïques » par la publication du décret le déclarant « vénérable » et reconnaissant que « la maladie était la cause de sa sanctification, la souffrance était sa chaire ».
Le cas en examen est celui d'un enfant de deux ans, qui avait la rougeole. La maladie avait dégénéré rapidement en péritonite, comme l'a expliqué à ZENIT le postulateur de la cause de béatification, le père Rafael Higueras.
L'enfant a été opéré, mais au bout de quelques jours, la maladie a dégénéré en iléus paralytique, ce qui a nécessité une nouvelle intervention, durant laquelle on lui a coupé plus de vingt centimètres du péritoine, malgré son jeune âge. La situation s'est à nouveau aggravée jusqu'à ce que se produise une colique fécaloïde.
Le père Higueras a révèlé que « l'enfant était passé de quatorze à sept kilos, et ne réagissait pas aux traitements antibiotiques, pourtant très lourds. Survint alors un épisode de septicémie à pseudomonas. On ne pouvait raisonnablement s'attendre qu'à la mort imminente. Au moment de la fin, on a posé le crucifix de Lolo sous son oreiller, et la guérison s'est produite ».
Ce cas a été examiné et approuvé par la commission scientifique de médecins de la Congrégation pour les causes des saints et, un mois plus tard, par une commission de théologiens de cette même Congrégation.
Journaliste et mystique
Lolo est né en 1920 à Linares (Espagne). C'est également là qu'il est décédé, le 3 novembre 1971. Dans sa jeunesse, Lolo devient membre de l'Action catholique, dont il sera un membre actif, et où il occupera divers postes de responsabilité.
Le P. Higueras souligne que « son amour pour l'Eucharistie et pour Marie, qui devait le marquer toute sa vie », commence déjà à s'enraciner en lui.
A 16 ans, en pleine persécution religieuse en Espagne, il est désigné pour apporter clandestinement la communion, ce qui lui vaut d'être emprisonné. Parmi les plus grands souvenirs de bonheur de sa vie, il évoque celui d'avoir passé la nuit du Jeudi Saint, aux côtés d'autres compagnons, à adorer le Seigneur dans le Saint-Sacrement, que sa petite soeur Lucy, avait réussi à lui passer en cachette, dissimulé dans un bouquet de fleurs.
« Cependant, dès son adolescence, la vocation de Lolo était le journalisme », reconnaît le père Higueras. Lorsque la maladie et l'invalidité totale bouleversent sa vie, de son fauteuil roulante il devient un écrivain et un journaliste prolifique : neuf livres et des centaines d'articles de presse, « qui sont pour lui la voie de son zèle évangélique ».
« Sa maison devient un centre d'orientation, de joie et de vocation pour de très nombreux jeunes, et un centre d'apostolat des malades : avec des monastères contemplatifs et des malades incurable, il fonde une œuvre pieuse, Sinaï, des groupes de prière de religieuses contemplatives et de malades qui prient pour les catholiques engagés dans les médias.
Il a vécu cloué sur son fauteuil roulant pendant plus de 28 ans. Les neuf dernières années de sa vie, il était aveugle. D'un minuscule mouvement, il pouvait actionner avec son pouce la commande d'un magnétophone sur lequel il dictait ses livres et ses pensées, que Lucy, sa sœur et sa secrétaire, transcrivait ensuite.
Selon le postulateur, « la figure de cet homme de Dieu, cet homme simple, constitue un puissant phare pour des jeunes en quête de lumière ; pour des journalistes et des écrivains qui voudraient mettre l'Evangile au centre de leurs travaux ; pour les laïcs qui peuvent voir comment le travail ordinaire de tous les jours peut être source de sanctification, avec la force de l'Eucharistie et l'aide de la Sainte Vierge Marie ; pour les malades qui souffrent et peuvent voir en lui un malade qui a fait de sa souffrance un chemin de sanctification et d'apostolat ; pour l'Action catholique qui peut se réjouir de voir que tant de fruits mûrs ont poussé et se sont sanctifiés dans ses rangs ».
Le postulateur explique que Lolo était un authentique mystique. « Seul un homme, qui vit en Dieu et de Dieu, peut laisser les précieuses lignes de l'écrivain passionné qu'il était, jeune et ardent, mû par la foi et par l'évangile de Jésus ».
« La Sainte Mère l'Eglise pourra se réjouir de présenter au monde des fils de la maturité de Lolo : qui est jeune parmi les jeunes, joyeux dans la douleur ; qui est malade, qui prend sa croix et éprouve la joie d'être, comme Marie, aux pieds de Jésus crucifié ; laïc qui vit son Baptême avec une exigence apostolique ; écrivain et journaliste qui surmonte ses immenses limites dans la jubilation de communiquer sa foi, sa joie et son espérance ».
Jesús Colina
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