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mercredi, 05 août 2009

Benoît XVI et le Dalai Lama

images-1.jpegUne intervention radiophonique, très révélatrice et intéressante, de l'abbé François Xavier Amherdt sur la visite actuelle du Dalai Lama en Suisse dont un courte question sur la médiatisation de Benoît XVI peut être entendue sur le site de la RSR. Le professeur de pastorale de l'Université de Fribourg avoue une petite jalousie envers le traitement médiatique réservé au Dalai Lama.

Il est vrai que j'aime aussi beaucoup la personne même du Dalai Lama. Il est charismatique, médiatique et sympathique.

Il faut malheureusement en convenir, l'image de Benoît XVI en Suisse Romande n'est hélas pas bonne. On retient de lui sa vision conservatrice, voire intégriste, ou encore son étroitesse d'esprit (Benoît 13 et 3). Très rapidement dit, trois grosses crises de communication ont contribué à renforcer cette image: la polémique de Ratisbonne en 2005 avec ses propos sur l'islam, la levée des excommunications d'Ecône et ses propos sur le préservatif vers l'Afrique.

Mais est-ce la réalité ?

A mon humble avis, pas vraiment. Trois raisons parmi d'autres, exprimées très rapidement et sans trop de nuances afin d' être bref et synthétique, veulent sonner comme une invitation à retenir quelques idées phares:

- l'opinion publiée n'est pas l'opinion publique.

Les médias contribuent largement à brosser ce portrait de notre Pape. On ne peut pas prendre comme unique référence les titres des journaux ou des nouvelles pour se faire une idée de l'opinion d'une société. C'est un phénomème trop complexe. Retenons aussi que de temps en temps le bien ne fait pas de bruit.

- la spirale du silence entraîne les pro-Benoît XVI à un certain silence.

La sociologue Elisabeth Noëlle-Neumann a formulé la théorie de la spirale du silence. Il devient aujourd'hui courageux de se montrer en faveur de Benoît XVI et ceux qui le sont n'osent pas le dire publiquement de peur d'être isolés. L'opinion public n'est pas définissable, mais elle est comme la pression atmosphérique. Elle pèse sur notre esprit et nos pensées.

- l'agenda setting est le vrai pouvoir des médias.

Le Pape dit une quantité d'autres choses. Retenir que ces trois gros éléments pour dresser son portrait est forcément caricatural et contribue à la formation de stéréotypes. Bien d'autres événements ne sont pas mis en lumière et restent dans l'ombre de l'opinion public. Tout récemment, le meurtre de deux israëeliens durant une manifestation pour l'homosexualité a retenu l'attention alors que les graves persécutions des chrétiens par certains musulmans au Pakistan sont totalement passées sous silence. Les audiences du Pape à Rome attirent plus de 20 000 personnes tous les mercredis. La Suisse Romande, si proche de Rome, peut parfois vouloir l'ignorer.

- la formation de nos amis journalistes sur l'Eglise catholique est quelque fois trop superficielle. Commenter le sport ou la politique demande des larges et sérieuses connaissances. Il serait ainsi hautement souhaitable et profitable à l'ensemble de cette digne et noble profession de parvenir au même degré de professionnalité lorsqu'il s'agit tout simplement de l'Eglise.

- enfin, il est vrai que nos agents pastoraux sont en majorité "contre" Benoît XVI. Là aussi, un effort d'information et de formation est à faire. Cela permettrait d'avoir des gens capables de répondre avec sérieux et professionnalité aux différentes questions légitimes que tous le monde se pose. Le complexe anti-romain, définit par Hans Urs Von Balthasar comme une maladie de l'esprit, nous coupe hélas de l'universalité et aussi d'une largeur, d'une hauteur et d'une profondeur de vue et vient dès lors inévitablement à manquer.

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Il est intéressant de savoir que mondialement, l'Eglise catholique et le Pape en particulier jouissent d'une énorme crédiblité médiatique, morale et spirituelle (notamment dans toute l'Amérique et l'Afrique). Aussi, c'est bien l'Eglise catholique qui est jalousée pour sa capacité d'atteindre l'intériorité des gens comme aucune autres institutions au monde. Cela n'est pas pour rien que la Chine censure le site du Vatican www.vatican.va. Elle sait et connaît la douce puissance pacifique que contient le Message de l'Evangile.

 

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