mercredi, 15 juillet 2009
Le Cardinal Maradiaga
Les médias n'ont pas tant de pouvoir pour imposer leurs idées mais bien plus d'imposer un orde du jour; ils ont entre leurs mains l' agenda setting. Ils peuvent donc mettre aussi "la pression". Benoît XVI n'est vraiment pas dans le vent des médias occidentaux. Peut-être que cela ne le préoccupe pas trop, car les fidèles le comprennent très bien. Il leur parle directement. A mon avis, toutefois, la communication est sans doute un point faible de ce pontificat avec le manque de lisibilité et de clarté de la salle de presse du Saint Siège.
Or, il me semble voir naître une situation "bis" avec la fin du pontificat de Jean Paul II. Suite à sa chute, la santé de Benoît XVI devient subitement et d'avantage un enjeu central. En ce moment, on spécule sur le successeur de Benoît XVI... Le Cardinal Maradiaga est déjà sur scène.
Lu en avril 2008 sur le Figaro :
“Les cardinaux ne font officiellement pas campagne. Mais depuis l’élection de Benoît XVI, ils se montrent encore plus discrets et surtout attentifs à ne pas heurter le Saint-Siège, très vigilant quant à leurs faits et gestes et aux contenus de leurs écrits. L’un d’entre eux vient cependant de «sortir du bois». Le cardinal hondurien Oscar Rodriguez Maradiaga, 66 ans, archevêque de Tegucigalpa, président de la Caritas internationalis, l’une des plus puissantes institutions catholiques, pourrait bien s’affirmer comme l’une des figures de proue des cardinaux «en vue». Un rôle qui était dévolu naguère au cardinal Carlo Maria Martini, ancien archevêque de Milan. Mais ce jésuite âgé de plus de 80 ans ne peut plus participer à un conclave.
Dans un livre récemment paru en France*, le cardinal Maradiaga imagine une papauté qui sortirait d’Europe. Ce «papamobile» qui jure qu’il se refuse «à laisser cette idée polluer» ses pensées, considère que le futur chef de l’Église pourrait venir du tiers-monde et plus particulièrement d’Amérique latine, où vit la moitié des catholiques.Un pape «qui porte les préoccupations du tiers-monde» aurait «une faculté de dialogue pour peser sur les négociations Nord-Sud», juge cet homme très estimé dans les instances internationales (FMI ou OMC) qui est déjà intervenu à Davos. Rodriguez Maradiaga ne cache pas qu’il regrette «l’ethnocentrisme» de Rome qui a conduit par exemple à une condamnation «sans nuances» d’une théologie de la libération où lui observait de réels fruits pastoraux, dans des assemblées pas forcément politisées. Personnage populaire, connu pour son goût pour les vols en hélicoptère et son amour de la bossa-nova, mais aussi pasteur rigoureux doctrinalement, Oscar Rodriguez Maradiaga dit que le futur Pape devra être «un homme du XXIe siècle» qui mettra «en phase tradition et innovation». Une manière de dessiner un autoportrait ?
* Cardinal Oscar Rodriguez Maradiaga, De la difficulté d’évoquer Dieu dans un monde qui pense ne pas en avoir besoin, entretiens avec Éric Valmir, Robert Laffont,
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