La Légion du Christ et Maciel Martial: Aimer la vérité

Actuellement en Allemagne, j'ai l'occasion d'écouter les nouvelles à la Radio Suisse Romande (RSR1) et voir le 19.30 de TSR1 sur Internet. Je n'apprécie pas vraiment l'attitude de croisade anti-médias et les attaques contre les journalistes. C'est sans doute subjectif et partiel. Ceci dit, il est impossible de ne pas voir un anticatholicisme hélas fort répandu. Benoît XVI n'a pas vraiment bonne presse; c'est un euphémisme. Il devient peut-être héroïque de se déclarer en sa faveur. La vérité a toujours un prix, sa valeur est si préciseuse.

L'histoire de l'Eglise catholique semble être une succession d'abus, passant des croisades à la violence, à la guerre, de l'Incquisition à la torture, du colonialisme en Amérique latine à la destruction de la culture indienne. Bref, les catholiques sont souvent en procès, comme responsables de tant de maux.

Il serait très long d'étudier en détails ces caricatures et ces stéréotypes. Ce sont souvent des  demi-mensonges et parfois des calomnies. Mais une attitude fondamentale de base me parait avant tout nécessaire. Aimer la vérité. Un catholique (j'aime ce mot car il définit une large ouverture d'esprit ainsi qu'une religion et une foi ouverte pour tous) aime avant toute chose la vérité. La foi est certaine et vrai: nous croyons en l'Eglise, une, sainte, catholique et apostolique. Cette dernière a 2000 ans d'histoire et personne n'a pu encore la détruire. Le Cardinal Journet a une phrase lumineuse: "l'Eglise est sainte, mais non sans pécheurs". Jean Paul II a tenu en l'an 2000, à purifier la mémoire historique par la repentance et le pardon. L'Eglise a prié pour ses enfants pécheurs qui ont fauté durant l'histoire et laissé une trace noire et obscure, au lieu de la lumière de la sainteté. Aimer la vérité d'où qu'elle vienne, qu'elle soit favorable à "l'Eglise" ou défavorable. Un chrétien n'a pas peur de la vérité, car elle éclaire et rend libre. Je me souviens du Père Emonet, professeur de philosphie au Collège Saint Michel de Fribourg disant un jour: "je ne suis pas la pensée de Saint Thomas,d'Aquin, car c'est Thomas le maître, mais parce que je sais et pense librement qu'il dit vrai".

La "récente" affaire du fondateur des Légionnaires du Christ illustre mon propos. Maciel Martial, homme pourtant zélé, a vécu une double vie et a trompé son monde. C'est certes un choc qui demande un certain temps pour être digéré et accepté. Mais là encore, il n'y a que la vérité qui sauve.

Tout comme Jean Paul II, Benoît XVI est un roc, un homme certes timide, mais fort de l'amour de la vérité. Il est très courageux et ne craint jamais les insultes, les polémiques, les malentendus, pour suivre sa conscience et le Bon Pasteur.  Il n'a pas peur. Sa devise est très belle: "coopérateur de la vérité". N'oublions pas son chemin de croix en 2005, alors que Jean Paul II tenait la croix dans sa chapelle, presque en agonie: "que de sa salissures dans l'Eglise... comme une barque qui prend l'eau".

La vérité: l'Eglise est sainte, mais les catholiques portent cette vérité dans des vases d'argiles. D'ailleurs, avant chaque messe, nous le reconnaissons: "je confesse.. que j'ai péché.... ". Nous le disons tous, Pape, évêques, prêtres.. tous. Sainte Thérèse d'Avila le disait avec conviction: "l'humilité, c'est la vérité".

Aussi, les athés attendent parfois beaucoup des chrétiens, car au fond, ils aimeraient croire. La foi est une grâce tellement merveilleuse et extraordinaire, qu'elle fascine et attire. Mais si ces mêmes athés découvrent l'hypocrisie, le mensonge, la manipulation, l'étouffement des affaires, le manque de liberté et de clarté, alors ils se ferment à la grâce. Ils ont, hélas, dramatiquement raisons et parfois par notre propre faute.

Aussi, reconnaissons que la vérité est toujours du côté des saints et des saintes. Ce sont eux qui éclairent d'une lumière de vérité, les tragédies de l'histoire du monde. Et, les saints et les saintes, ils sont légions.