samedi, 21 mars 2009
Pourquoi en veut-on à Benoît XVI ?
Ceci n'est qu'un essai avec quelques lignes saillantes et non exhaustives, pour décrire des tendances.
- l'équipe des communicateurs (quelque peu sur la droite) qui entourent le Pape n'est pas à la hauteur. Les couacs sont survenus après le changement à la tête de la salle de presse advenu en juillet 2006. Ratisbonne est venu juste après... C'est un point faible. Elle manque de rapidité et de professionalité. Cela explique quelque peu la crise que nous vivons. Quand une personne boite, a une fragilité à un genoux, cela continuera de boiter tant que le genou ne se remet pas. Depuis Ratsisbonne, cette fragilité n'aide pas et reproduit plus ou moins le même shéma. Vu que ce pontificat est sous "attaques", (sans imaginer un complot!!) le Pape doit être entouré (non parce qu'il est seul, ou travaille seul), mais pour avoir une équipe médias à la même hauteur que lui. (Si seulement l'équipe d'Obama travaillait pour mettre plus en valeur son message.... )
* la première section de la Secrétairie d'Etat du Vatican qui a en main la salle de presse (sans avoir étudié la communication) a par deux fois modifié les paroles de Benoît XVI dans l'avion: une fois dans le voyage au Brésil, lorsque le Pape a parlé en faveur de la béatification de Mgr Romero ( cela a été supprimé... ) ; une seconde fois vers l'Afrique en supprimant des mots (même si la substance du message reste la même)... Pardon, mais ce n'est pas sérieux: nous avons les traductions de Radio Vatican (détentrice des droits), mais encore celles de la salle de presse et du VIS (Vatican Information Service) qui sont en substances les mêmes, mais pourquoi la "voice", la voix même du Pape dans l'avion ne fait pas foi ? Comme si le Pape ne savait pas communiquer. Or, Benoît XVI est très bon, voir excellent et pas gaffeur du tout.
Remarquons tout de même la qualité de leur diplomatie. Mais, désolé, s'ils sont très bons diplomates, ils ne connaissent pas pour autant la communication.
- Ces vrais propos se confirment par la voice, les vrais propos sont clairs, précis, doux, sans condamnation et la Secrétairie d'Etat se trompe en voulant les modifier. Cette manie est néfaste; comment vouloir éclairer avec une bougie éteinte la clarté de Benoît XVI ? C'est ce comportement des "petits chefs" de communication qui doit changer. Ils ne répandent hélas que trop de fumée alors que le Pape donne la lumière. Le Pape n'a pas besoin d'être protégé (contre-lui-même ?? un jésuite américain le prétend ) mais entouré, soutenu et au besoin défendu. Ces modifications provoquent le flou, car elles sont en fait la source des infos médias. Tout passe par la Salla Stampa qui est en quelque sorte la mamelle des journalistes. Aussi laissons Benoît XVI parler et s'exprimer et soyons au service de sa parole, pour être des vrais et autenthiques porte-parole; c'est incroyable, ils deviennent les portes-confusions... ; Ce Pape n'a pas de porte-parole car il parle très bien tout seul. Il veut (et il a raison) parler directement aux personnes. Benoît XVI s'explique par Benoît XVI. Pouquoi les catéchèses du mercredi attirent les foules et ne provoquent pas de malentendus ? Car le service de presse n'est pas là et les gens écoutent le Pape directement, le comprennent comme des grands.
- Radio Vatican ( qui est la détentrice des droits sur la parole du Pape ):
"Direi che non si può superare questo problema dell’Aids solo con soldi. Sono necessari, ma se non c’è l’anima che li sappia applicare, non aiutano, non si può superare con la distribuzione di preservativi: al contrario, aumentano il problema".(l'argent est au pluriel en italien, soldi)
"Je dirais que nous ne pouvons pas résoudre ce problème du sida seulement avec de l'argent. L'argent est nécessaire, mais s'il n'y a pas l'âme qui sache l'utiliser, cela n'aide pas, on ne peut pas résoudre ce problème avec la distribution de préservatifs: au contraire, il augmente le problème".
(on peut certes dire autrement la même chose; - il faut toujours un contexte, pour une petite phrase; - aussi: l'argent, pourtant nécessaire, sans âme n'aide pas à dépasser ou résoudre le problème du sida, cet argent qui distribue des préservatifs augmente au contraire le problème. Il est vrai aussi que les préservatifs ne sont pas sûrs à 100% et induisent à garder le même comportement; l'Eglise dit, avec bien d'autres, que ce comportement doit changer).
- Il faudrait mettre un vrai patron pour coordonner tous les services des médias du Saint-Siège: CTV centre de télé du Vatican, Radio Vatican, VIS (service mail), site www.vatican.va (à développer!), Osservatore Romano, Youtube, Salle de presse et Conseil pontifical pour les communications sociales, nommer une équipe de conseils en communication pour tous le Saint Siège, avec un porte parole (une femme ?) pour le Saint Père. Mais le Pape parle très bien seul. Enfin décentraliser parfois la communication sur les diocèses en donnant les infos avant et en interne pour impliquer les évêques diocésains. Il faut finalement une stratégie ou ce qu'on appelle aussi du "public relations".
- mais cela n'explique de loin pas tout. On ne peut pas demander à la presse non-catholique d'être d'accord avec le Pape. Elle a son autonomie propre. On peut exiger par contre une plus grande professionalité dans la transmission des propos du Pape. Par exemple, on ne peut pas dire que le Pape a dit que l'usage des préservatifs empiraient les choses. Non. Le Pape demande de changer les moeurs qui engendrent cette terrible maladie. Or la diffusion des préservatifs par de puissants moyens financiers n'aident pas à changer, cela revient à dire: "continuez mais protègez-vous." Aussi, laissons la liberté aux gens. Personne n'est obligé d'être d'accord avec l'Eglise, même si son message est la meilleure solution et tout à fait crédible. C'est un fait que l'Eglise a réussi en Afrique à diminuer cette tragédie. Aimant tous les hommes, l'Eglise ne peut se résoudre à leur malheur. Enfin, croyons-nous vraiment qu'une personne va subitement obéir au Pape, en ne mettant pas un préservatif ( car le Pape l'aurait interdit ), alors que l'acte commis n'est en tout premier lieu pas en accord avec son enseignement ?
- je viens de parler avec des amis africains qui se plaignent des critiques de quelques évêques européens, dont des français. Au moins, bien de nos frères aînés Juifs (pour d'autres motifs ?) et certains évêques africains soutiennent désormais le Pape. Le racisme ou le soit disant "côté extrême-droite presque nazi de Ratzinger" sont alors plus notablement offensants et mensongers. Ceux qui révaient d'un Pape africain pour changer la doctrine ne pourront plus invoquer non plus cet argument trompeur. Nous, les européens fatigués de la foi qui nous a formés, voulons coloniser les autres, par l'argent, avec nos catégories et nos problèmes.
- enfin, le problème est avant tout interne à l'Eglise. Pendant le pontificat du Pape précédent, certains théologiens espéraient un changement après le "vieux" Jean Paul II. Pour eux, l'élection de Ratzinger fut une énorme déception, un vrai désaveu! Pourtant la foi nous enseigne que le Pape est un choix de Dieu. Il suffit d'analyser les propos d'après Conclave de certains prêtres, d'évêques européens et de théologiens (France-Suisse-Allemagne-Autriche...) pour s'en apercevoir. Hans Küng lui avait laissé un peu de temps. Or il voit justement que rien n'a changé dans l'enseignement de l'Eglise. Henri Tincq, ancien du journal Le Monde, avait dressé l'agenda du nouveau Pape dans un "fameux" éditorial. Or, l'Eglise continuera à enseigner et annoncer la personne du Christ. Alors, ils espèrent que ce pontificat soit une parenthèse pour changer les choses par la suite. La crise interne est très forte en Occident, surtout de la part ces tenants de la théologie de la rupture qui tapent... du pied.
Pour comprendre les origines de ce pontificat, nous pouvons relire le Concile Vatican II (non pas le trois), deux Compendiums et lire sereinement trois livres clefs dont un discours :
- compendium du catéchisme de l'Eglise catholique
- compendium de la doctrine sociale
- discours du Pape à la Curie romaine du 22 décembre 2005 (pas un hasard qu'il s'adresse à son entourage).
- Entretien sur la foi, de 1984, avec Vittorio Messori, éd. Fayard.
- Le sel de la terre, de 1997, avec Peter Seewald, éd Flammarion/Cerf
- Voici quel est notre Dieu, de 2000, avec Peter Seewald, éd Plon/Mame.
citation: "La misère n'est pas produite par ceux qui éduquent les hommes à la fidélité et à l'amour, au respect de la vie et au renoncement, mais par ceux qui nous détournent de la morale et qui ont une conception purement mécanique de l'homme : le préservatif leur semble plus efficace que la morale, mais si l'on croit qu'on peut remplacer la dignité morale de l'homme par les préservatifs, en vue de rendre la liberté de l'homme non dangereuse, alors on a déjà fondamentalement déshonoré l'homme et on produit exactement ce qu'on dit vouloir éviter : une société égoïste où chacun veut vivre sa vie sans assumer aucune responsabilité". (donc rien de neuf dans les déclarations du Ratzinger sauf qu'il est désormais Pape et que le Sidaction médiatique (journaliste d'Antenne 2 et AFP viennent de la France) est pour bientôt)
Ayons confiance, car le livre de Jésus de Nazareth s'est vendu à plus de 200 000 exemplaires en Allemagne, alors que ces même livres ne se vendaient que très peu auparavant. Puis l'opinion publique n'est pas l'opinion publiée. Nombres de chrétiens, d'hommes et femmes de bonne volonté aiment ce Pape doux, humble, vrai et sincère. Il n'est plus Ratzinger, mais le Vicaire du Christ. Cet homme de 82 ans, est un marathonien, tout comme l'Eglise qui existe depuis 2000 ans, malgré les péchés et les erreurs des chrétiens. L'Eglise catholique est très influente, vive et jouit d'un grand prestige mondial, malgré ces problèmes. L'Esprit Saint la guide et la protège.
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