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dimanche, 01 février 2009

Le Rabbin Giuseppe Laras s'exprime

Voici les propos du "chef" des rabbins d'Italie (par Paolo Rodari, vaticaniste)

"le voyage du Pape en Terre Sainte est encore loin"

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- Rabbin Giuseppe Laras, hier le Pape a exprimé sa solidarité aux juifs en condamnant aussi le négationnisme et le réductionnisme. Sont-ce des mots suffisants pour calmer les polémiques surgies après la révocation de l'excommunication aux lefebvristes et à l'évêque négationniste Richard Williamson ?
- Les mots du Pape doivent être accueillis avec soulagement parce qu'ils réaffirment une prise de distance importante par rapport à Williamson et, en même temps, une ferme condamnation de la Shoah. Disons que ce sont les mots que tous les juifs désirent entendre.

- Mais ces mots sont-ils suffisants pour vous ?
- Oui, même si ils auraient dû être prononcés plus tôt. Si le Pape avait parlé avant , si le timing du Vatican avait été meilleur, beaucoup de polémiques n'auraient pas eu lieu. Ou, au moins, la polémique ne serait pas arrivée à ces sommets d'âpreté. J'espère que dans le futur, cette erreur servira de leçon. Aussi parce que nous juifs, nous n'aimons pas intervenir sur ces thèmes.

- Cependant immédiatement après la sortie du décret d'excommunication et la montée des polémiques sur Williamson, le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi, est intervenu…
- Il est évident que cela ne peut pas suffire que le père Lombardi explique que les deux choses - excommunication aux lefebvristes et négationnisme de Williamson - sont distinctes. Vu l'énormité des déclarations de Williamson il fallait dire plus.

- Selon le Jérusalem Post le rabbinat d'Israël aurait décidé d'interrompre les rapports avec le Vatican. Ensuite cependant le directeur général du rabbinat, Oded Wiener, a dit que les mots du Pape sont un pas en avant. Que se passera t'il dans les rapports Vatican-Juifs ?
- Je n'ai pas de boule de cristal. Je crois qu'un certain mécontentement exprimé par le rabbinat est encore vivace. Personnellement, je suis solidaire avec le rabbinat, compte tenu que l'immense majorité de la population israélienne sur cet événement pense de la même manière que les rabbins de Jérusalem, c'est-à-dire considère que le Vatican a tenu une position contradictoire.

- À ce point, un voyage du Pape en Terre Sainte est-il encore concevable?
- Aujourd'hui je dis non. Je ne sais pas demain. Mais aujourd'hui je dis non.

- Pourquoi ?
- Il n'y a pas les conditions. Il y a trop d'irritation et trop de suspicion sur cet événement. Il faut laisser décanter un peu les choses avant de prendre une décision sur ce sujet. Il faut, en particulier, que le rabbinat d'Israël métabolise ce qui est arrivé.

- D'autres éclaircissements de la part du Pape ou du Vatican serviront-ils à quelque chose ?
- Je ne crois pas que d'autres mots soient nécessaires. Aussi parce que souvent, de nouveaux propos sur nous allument des nouveaux feux. Et sincèrement de nouveaux feux, on n'en sent vraiment pas la nécessité. Je crois plutôt qu'il est nécessaire de laisser passer un peu temps, oui. Au contraire, paradoxalement maintenant on aimerait un peu de silence.

- Selon vous, les lefebvristes ont le droit d'être dans l'Église ?
- Dans l'Église ils me semblent avant tout un corps étranger. Je voudrais dire qu'ils me semblent un cancer. Le Vatican souhaite qu'avec les lefebvristes on puisse arriver avec le temps à la pleine communion. Mais les lefebvristes la veulent-ils vraiment la pleine communion ? De toute façon tolérer la présence de quelqu'un comme Williamson est absurde. Comme il est absurde de cracher sur un crime terrible comme l'a été la Shoah. Je pense que si un homme en arrive à dire ce qu'a dit Williamson, cela signifie que dans son esprit, il y il a quelque chose terriblement mauvais, quelque chose qui me fait horreur.

- L'antisémitisme est un sentiment seulement propre à Williamson ?
- Je souhaite que oui. Même si dans la non acceptation du Concile Vatican II par les lefebvristes, il y a une aversion des nouveaux rapports avec les juifs ouverts par les conquêtes des conciliaires. Ce point ne doit pas être oublié. L'aversion lefebvriste à Vatican II a en soi des sentiments d'aversion aux nouveaux rapports Église catholique-monde juif.

29 janvier, 2009 Il Riformista

Commentaires: Je pense que le voyage se fera, car l'amitié avec les Juifs est trop profonde de la part du Pape et des catholiques. D'autres instances, en Israël notamment, souhaitent très certainement la visite du Saint Père. Le Saint-Siège est aussi un tout grand promoteur de paix dans toute la Terre Sainte.

Je ne comprends pas que nos amis Juifs n'acceptent qu'en partie les propos très clairs de Benoît XVI. Peut-être nous en veulent-ils pour quelques raisons, telles qu'une possible béatification du Pape Pie XII, ou pour la nouvelle prière du Vendredi Saint pour les Juifs ou encore les propos de Paix du Saint Siège quant à la récente guerre à Gaza ? Mais peut-on travailler en interne dans notre Eglise ? Est-il possible d'avoir, non seulement des chrétiens sans le péché répugnant d'antisémitisme, mais aussi des amis Juifs sans préjugés envers nous ?

 

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