Rien ne sert de courir, il faut partir à point

Suite à la polémique médiatique sur la seule levée de l'excommunication, on peut voir se dégager plus clairement une sorte d'attitude "néo-traditonnaliste", dotée d'un slogan:"nous ne changerons rien aux acquis de Vatican II". Elle consiste à cristalliser la situation présente. Ceci nous permet d'analyser plus finement une certaine sociologie "cléricale" qui lutte contre tout changement, toute réforme ou restauration et en fait tout nouveau départ. Cela a aussi nourri la polémique interne.

Encore une fois, dommage qu'il n'y ait eu que peu de monde pour conseiller la salle de presse du Vatican. Un "plan médiatique", des clefs d'explications et de lectures larges et amples auraient permis d'éviter des critiques acerbes envers la personne de Benoît XVI. Les médias travaillent sur le court terme, c'est leur logique naturelle mais aussi leur faiblesse. L'émotion étant aussi une technique de vente, ils courent parfois le risque de l'approximation alliée à un manque de recul. Benoît XVI est un marathonien et les médias des sprinters. Comme quoi, la fable de La Fontaine "la tortue et le lièvre" nous dit encore quelque chose. Le métier de journaliste a toutefois de beaux jours devant lui car il faudra toujours expliquer et mettre en perpective l'immédiat, mais avec professionnalité. Sinon les ventes vont baisser. Un minimum de connaissances et de bonne volonté auraient permis surtout de voir, comme annoncé dès le départ, que l'un des points saillants de ce pontificat est l'oecuménisme.

Le travail intense de Benoît XVI et ses fidèles collaborateurs, sur le plan oecuménique est impréssionnant. Une réintégration des évêques, prêtres et fidèles anglicans seraient sur le point d'être signée. L'annonce serait faite après Pâques, durant l'année Saint Paul, en cette basilique liée à l'Angleterre. En effet, avant le schisme d'Henri VIII (16ème siècle), la basilique Saint Paul hors les murs était celle d'un ordre chevaleresque britannique.

Selon le journal australien "The Record", l'Eglise catholique serait en train de préparer à accueillir dans la pleine communion des fidèles de la Communion Trationnelle Anglicanne. Il s'agit d'un groupe de 500 000 âmes qui se sont détachées de la communion de l'Archévêque de Canterbury. Une figure juridique future pourrait être une Prélature personnelle. Après l'Opus Dei, une autre Prélature (non territorriale) serait ainsi sur le point de voir le jour.

P.S. Comme le pense l'Eglise, s'appuyant sur Léon XIII, les ordinations épiscopales et sacerdotales ne sont pas valides. L'Eglise devra donc ordonner ces ministres.