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mercredi, 19 novembre 2008

Prier pour l'IRAK

 

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Irak : Il faut aider la société « à se libérer de la violence »

Intervention de Mgr Sleiman à Chypre

ROME, Mercredi 19 novembre 2008 (ZENIT.org)

En Irak, il faut aider la société « à se libérer de la violence », demande l'archevêque de Bagdad des Latins, Mgr Jean Baptiste Sleiman, qui a participé à la Rencontre de Sant'Egidio des religions pour la paix , à Chypre, avec d'autres représentants religieux de l'Irak.

A Nicosie, l'archevêque catholique de Bagdad a condamné une politique qui continue à parler un langage de violence en disant : « Même si les attentats ont diminué, la violence est toujours présente. Les voitures piégées reviennent toujours à des moments politiques importants. Les chrétiens deviennent des monnaies d'échange dans la lutte pour le pouvoir ».

L'archevêque de Bagdad des Latins a fait observer que d'autres Irakiens, d'autres rites, confessions ou religions, ont également participé à cette rencontre de Sant'Egido à Chypre : un évêque chaldéen, un représentant de la minorité mandéenne et d'importants représentants chiites et sunnites.

« Chacun de nous demandera quelque chose pour notre pays, a-t-il ajouté. Mais, ce que je demande, c'est d'aider notre société à se libérer de la violence, pour que s'accomplisse une catharsis. Il faut reconnaître que la violence est enracinée dans notre histoire, elle ne peut pas seulement venir de l'extérieur. La magistrature ne peut pas devenir un ministère de vengeance, ni la politique se réduire à la loi du plus fort ».

« Notre peuple est constamment humilié, a par ailleurs dénoncé Mgr Sleiman, lors d'une rencontre avec la presse. A l'étranger, ceux qui viennent d'Irak sont interrogés pendant des heures et regardés avec méfiance. C'est le pays du pétrole et il manque d'essence. Le prix du gaz a augmenté de plus de vingt fois au cours des dernières années. Et ceux qui acceptent de travailler pour des compagnies étrangères risquent leur vie ».

L'archevêque catholique a décrit une situation particulièrement difficile pour les chrétiens : des quartiers entiers ont été abandonnés et la moitié des chrétiens au moins a dû quitter le pays.

« Nous étions peut-être un million et demi avant la guerre et aujourd'hui, nous sommes quatre cent mille catholiques et au maximum un demi million avec les chrétiens des autres confessions. Mais attention aux chiffres qui deviennent des instruments aux mains des politiques. Grâce à la médiation de l'ONU, la loi prévoit aujourd'hui un représentant des minorités. C'est peu, mais c'est important que le principe de leurs droits ait été établi, pour les chrétiens aussi ».

Selon Mgr Sleiman, l'ancien régime avait mis toutes les tensions dans le « congélateur de l'histoire », mais il n'y voit pas une raison de soutenir Saddam.

« C'est vrai qu'auparavant les chrétiens étaient en paix, mais il s'agissait d'une paix ‘saddamienne', qui n'admettait aucune critique. Avec la dictature, on perd le sens de la vérité, les relations sociales sont perturbées, les rapports dirigés par la méfiance. Le régime menait à l'aliénation des esprits et les groupes, les églises étaient comme vidés de l'intérieur », a fait observer l'archevêque.

« La réponse aux problèmes actuels n'est pas de regarder en arrière, mais de construire une société pacifique autour de valeurs républicaines partagées », a-t-il affirmé.

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