Deux jours après l’entrée en vigueur de la nouvelle traduction du Notre Père en France, le pape François affirme, dans un entretien, que ce n’est pas Dieu qui induit en tentation, mais « c’est le travail de Satan ».
Dans la septième vidéo d’une série sur la prière du Notre Père, qui sera diffusée le 6 décembre 2017 par la chaîne de la Conférence épiscopale italienne TV2000, le pape souligne que la formulation italienne « ne nous induis pas en tentation », « n’est pas une bonne traduction ».
« Les Français ont changé le texte avec une traduction qui dit ‘ne nous laisse pas entrer en tentation’, ajoute-t-il. C’est moi qui tombe, ce n’est pas lui qui me jette dans la tentation pour voir ensuite comment je suis tombé. Un père ne fait pas cela, un père aide à se lever tout de suite. »
Au contraire, assure le pape, « celui qui t’induit en tentation est Satan, c’est le travail de Satan ».
Dans cette série diffusée chaque mercredi et conçue en collaboration avec le Secrétariat pour la communication, le pape François s’entretient avec le p. Marco Pozza, théologien et aumônier de la prison de Padoue.
La nouvelle traduction du Notre Père est entrée en vigueur le 3 décembre en France : la sixième demande du Notre Père n’est plus désormais « Ne nous soumets pas à la tentation » mais « Ne nous laisse pas entrer en tentation ».
La version récitée jusqu’à présent, précise un communiqué de Mgr Olivier Ribadeau Dumas, porte-parole de la Conférence des évêques de France, était en vigueur depuis 1966. Cette formulation « n’était pas fausse mais pouvait porter à confusion… pouvant laisser croire que Dieu tentait volontairement l’Homme ». C’est pourquoi les exégètes « pour qui la traduction de ce verset s’avère très complexe, ont estimé qu’il était désormais plus juste de changer le verbe ‘soumettre’ par ‘entrer’ manifestant ainsi l’idée du terme grec d’un mouvement, comme on va au combat, puisque c’est bien d’un combat spirituel dont il est question ».
La nouvelle traduction de la sixième demande du Notre Père a été confirmée par la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements à Rome le 12 juin 2013, avec l’ensemble de la nouvelle traduction liturgique de la Bible, dont elle fait partie. Puis lors de leur assemblée plénière de printemps (28-31 mars 2017), les évêques français ont rendu cette nouvelle traduction obligatoire dans la liturgie publique à partir du 3 décembre, premier dimanche de l’Avent.
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