mardi, 14 novembre 2017
Amoris Laetitia et Pape François: le Cardinal Burke continue de douter
Cardinal Burke et Amoris Laetitia:
"sortir des ambiguïtés en s’appuyant sur le charisme de Pierre".
Un an après, jour pour jour, la publication de leurs dubia au Pape, le cardinal Burke s’exprime à nouveau publiquement, en demandant solennellement au Pape de faire ce pour quoi il a été appelé au Siège de Pierre : confirmer ses frères dans la foi « par une manifestation claire de la doctrine concernant la morale chrétienne et le sens de la pratique sacramentelle de l’Église »
(entretien avec Edward Pentin, dans National Catholic Register de ce jour).
Amoris Laetitia et Pape François: le Cardinal Burke continue de douter
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Comme si notre Cardinal Burke n’avait pas les capacités de comprendre le Pape François. La loi de la gradualité, la morale des vertus ou du bonheur, la synthèse de Saint Thomas et de Saint Ignace de Loyola ou le discernement sont parmi les notions clefs de l'exhortation apostolique Amoris Laetitia.
Si lui doute, alors les fidèles douteront. S’il explique calmement Amoris Laetitia, avec humilité, fidélité et compétence, cela signifie la fin des « dubia ».
Votre Éminence, où en sommes-nous après que vous avez, ainsi que le cardinal Walter Brandmüller et les deux cardinaux récemment décédés, Carlo Caffarra et Joachim Meisner, rendu publiques les dubiavoici un an cette semaine ?
Cardinal Raymond Burke : Un an après la publication des dubia sur Amoris Lætitia, qui sont restés sans réponse de la part du Saint-Père, nous constatons une confusion croissante sur les manières d’interpréter l’Exhortation apostolique. C’est pourquoi notre préoccupation sur la situation de l’Église et pour sa mission dans le monde, est devenue encore plus pressante.
Je demeure, bien sûr, en communication régulière avec le cardinal Brandmüller sur ces affaires des plus graves. Et nous restons, tous les deux, en profonde union avec les feus cardinaux Joachim Meisner et Carlo Caffarra, décédés au cours de ces derniers mois. Ainsi,j'avertis à nouveau sur la gravité d’une situation qui ne cesse d’empirer.
Beaucoup de choses ont été dites sur les dangers que présente la nature ambiguë du chapitre VIII d’Amoris Lætitia, en soulignant qu’il est ouvert à beaucoup d’interprétations. Pourquoi la clarté est-elle si importante ?
La clarté d’un enseignement n’implique pas une quelconque rigidité qui empêcherait les gens d’emprunter le chemin de l’Évangile. Bien au contraire, elle nous fournit la lumière nécessaire pour accompagner les familles sur le chemin du disciple chrétien. C’est l’obscurité qui nous empêche de voir ce chemin et qui fait obstacle à l’action évangélisatrice de l’Église, comme Jésus l’a dit : « la nuit vient, où personne ne peut travailler » (Jn 9, 4).
Pourriez-vous nous en expliquer davantage sur la situation actuelle à la lumière des dubia ?
La situation actuelle, loin d’amoindrir l’importance de nos questions, les rend encore plus pressantes. Il ne s’agit pas, comme il a été dit, d’une « ignorance affectée » [can 1325], qui ne soulève des doutes que parce qu’elle n’est pas disposée à recevoir un enseignement donné. La préoccupation était plutôt et est toujours de déterminer avec précision ce que le Pape veut enseigner comme Successeur de Pierre.
Ainsi, nos questions ne sont soulevées que parce que nous reconnaissons le ministère pétrinien que le Pape a reçu du Seigneur dans le but de confirmer ses frères dans la foi. Le Magistère est un don de Dieu à l’Église pour apporter la clarté sur des points qui concernent le dépôt de la foi. Par leur nature même, des affirmations qui manquent de cette clarté ne sauraient être qualifiées d’expression du Magistère.
En quoi est-il dangereux, selon vous, qu’il y ait des interprétations divergentes d’Amoris Lætitia, en particulier sur l’approche pastorale envers ceux qui vivent dans des unions irrégulières, et particulièrement sur divorcés remariés civilement qui ne vivent pas dans la continence et reçoivent la Sainte Communion ?
Il est évident que certaines dispositions d’Amoris Lætitia, relatives à des aspects essentiels de la foi et de la pratique de la vie chrétienne, ont reçu des interprétations variées qui sont divergentes et parfois incompatibles les unes avec les autres. C’est un fait incontestable qui confirme que ces instructions sont ambivalentes, qu’elles permettent des lectures variées, beaucoup d’entre elles se trouvant être en opposition avec la doctrine de l’Église.
La question que nous avons soulevée, en tant que cardinaux, concerne ce que le Saint-Père a exactement enseigné et comment ses enseignements s’harmonisent avec le dépôt de la foi, étant donné que le magistère « n’est pas au-dessus de la Parole de Dieu, mais il est à son service, n’enseignant que ce qui a été transmis, puisque par mandat de Dieu, avec l’assistance de l’Esprit Saint, il écoute cette Parole avec amour, la garde saintement et l’expose aussi avec fidélité, et puise en cet unique dépôt de la foi tout ce qu’il propose à croire comme étant révélé par Dieu » (Concile Vatican II, constitution dogmatique Dei Verbum, n. 10).
Le Pape n’a-t-il pas dit clairement sa position dans sa lettre aux évêques d’Argentine dans laquelle il déclare qu’il n'y a « pas d’autre interprétation » que les directives que ces évêques ont publiées – directives qui laissent ouverte la possibilité pour des couples non mariés et actifs sexuellement, de recevoir la Sainte Eucharistie ?
Contrairement à ce que certains ont prétendu, nous ne pouvons pas considérer la lettre du Pape aux évêques de la région de Buenos Aires, écrite peu avant d’avoir reçu les dubia, et qui contient des commentaires sur les directives pastorales de ces évêques, comme une réponse adéquate aux questions posées. D’une part, ces directives peuvent être interprétées de différentes manières.
D’autre part, il n’est pas évident que cette lettre constitue un texte magistériel dans lequel le Pape ait voulu s’adresser à l’Église universelle en tant que Successeur de Pierre. Le fait est qu’on n’a eu d’abord connaissance de cette lettre que parce qu’elle a été divulguée par une fuite à la presse – elle n’a été rendue publique par le Saint-Siège que plus tard –, et cela soulève un doute raisonnable sur l’intention du Saint-Père de s’adresser à l’Église universelle.
De plus, il serait tout à fait étrange – et en contradiction au désir explicitement formulé par le Pape François, de laisser aux évêques de chaque pays le soin de l’application concrète d’Amoris Lætitia (cf. Amoris Lætitia, n. 3) – qu’il puisse imposer à l’Église universelle des directives concrètes qui ne sont que celles d’une région particulière. Et les dispositions différentes promulguées par divers évêques dans leurs diocèses, de Philadelphie à Malte, devraient-elles toutes être considérées comme invalides ? Un enseignement qui n’est pas suffisamment déterminé, eu égard à son autorité et à son contenu réel, ne peut pas jeter un doute sur la clarté de l’enseignement constant de l’Église qui, dans tous les cas, demeure toujours la norme.
Êtes-vous aussi inquiet du fait que des évêques de certaines conférences épiscopales qui permettent à certains divorcés remariés vivants more uxorio (c’est-à-dire en ayant des relations sexuelles) de recevoir la Sainte Communion sans avoir la ferme intention de s’amender, sont en contradiction avec les précédents enseignements de papes, et notamment de l’Exhortation apostolique Familiaris Consortio du pape saint Jean-Paul II ?
En effet, les dubia ou questions demeurent posés. Ceux qui affirment que la discipline enseignée dans Familiaris Consortio au n. 84 a changé, se contredisent entre eux quand ils en expliquent les raisons et les conséquences. Certains en sont venus jusqu’au point de dire que des divorcés engagés dans une nouvelle union et qui continuent à vivre more uxorio, ne se trouvent pas dans une situation objective de péché mortel (citant Amoris Lætitia n. 303).
D’autres nient cette interprétation (citant Amoris Lætitia n. 305 à l’appui), mais laissent entièrement au jugement de la conscience de déterminer les critères d’accès aux sacrements. Il semble que le but de ces interprètes est d’arriver, par tous les moyens, à un changement de la discipline, et que les moyens qu’ils allèguent pour y parvenir sont sans importance. Ils ne se sont pas non plus préoccupés de mettre grandement en danger des points essentiels du dépôt de la foi.
Quel effet palpable de ce mélange d’interprétations ?
Cette herméneutique de la confusion a déjà produit un triste résultat. De fait, l’ambiguïté sur un point concret de la pastorale pour la famille, a conduit certains à proposer un changement de paradigme de toute la pratique morale de l’Église, dont les fondements ont été enseignés avec autorité par saint Jean-Paul II dans son encyclique Veritatis Splendor.
Vraiment, un processus a été mis en mouvement qui est une subversion de parties essentielles de la Tradition. Pour ce qui est de la morale chrétienne, certains prétendent que les normes morales absolues doivent être relativisées et qu’on doit accorder à la conscience subjective et autoréférentielle la primauté – qui sera au bout du compte équivoque – dans tout ce qui touche aux affaires de morale. Ce qui est donc en jeu n’est d’aucune manière un élément secondaire du kérygme, c’est-à-dire du message fondamental de l’Évangile. Ce dont nous parlons c’est de savoir si la rencontre d’une personne avec le Christ peut ou ne peut pas, avec la grâce de Dieu, donner forme à un chemin de vie chrétienne afin d’être en harmonie avec le sage plan du Créateur.
Pour comprendre jusqu’où vont ces changements, il suffit de réfléchir à ce qui pourrait arriver si un tel raisonnement s’appliquait à d’autres cas, comme par exemple celui d’un médecin pratiquant des avortements, ou celui d’un homme politique appartenant à un réseau de corruption, ou encore celui d’une personne souffrante décidant de faire une demande de suicide assisté…
Certains ont dit que l’effet le plus pernicieux de tous, c’est qu’il représente une attaque contre les sacrements aussi bien que contre l’enseignement moral de l’Église. Comment peut-il en être ainsi ?
Au-delà du débat sur la morale, le sens de la pratique sacramentelle dans l’Église s’érode de plus en plus, particulièrement pour ce qui est des sacrements de la Pénitence et de l’Eucharistie. Le critère décisif pour l’admission aux sacrements a toujours été la cohérence entre le mode de vie d’une personne et les enseignements de Jésus. Si, au lieu de cela, le critère décisif devait devenir celui de l’absence de culpabilité subjective chez une personne – comme l’ont suggéré certains interprètes d’Amoris lætitia – cela ne changerait-il pas la nature même des sacrements ? En réalité, les sacrements ne sont pas des rencontres privées avec Dieu ni des moyens d’intégration sociale dans une communauté.
Disons plutôt qu’ils sont les signes visibles et efficaces de notre incorporation au Christ et à son Église, et dans et par lesquels l’Église professe publiquement sa foi et l’active. Dès lors, en transformant la culpabilité subjectivement diminuée d’une personne en critère décisif pour l’admission aux sacrements, on met en danger la regula fidei elle-même, la règle de la foi que les sacrements proclament et actualisent non seulement par des mots mais par des gestes visibles. Comment l’Église pourrait-elle continuer à être le sacrement universel du salut si le sens même des sacrements était vidé de son contenu ?
Bien que vous-même et beaucoup d’autres – y compris les 250 universitaires et prêtres qui ont diffusé une correction filiale – ayez clairement de très graves pressentiments sur les effets de ces passages d’Amoris lætitia, et du fait que vous n’avez reçu à ce jour aucune réponse du Saint-Père, allez-vous lui lancer un ultime appel ?
Oui, pour ces graves raisons et un an après avoir rendu publiques les dubia, je m’adresse de nouveau au Saint-Père et à toute l’Église, en soulignant combien il est urgent qu’en exerçant le ministère qu’il a reçu du Seigneur, le Pape puisse confirmer ses frères dans la foi en exprimant clairement l’enseignement sur la morale chrétienne et sur la signification de la pratique sacramentelle de l’Église
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Commentaires
Beaucoup de bruit utile pour que le Saint Père ose défendre le : "Or je vous le dis : quiconque répudie sa femme et en épouse une autre, commet un adultère."
S'il osait simplement proclamer une fois cette parole de son Maître, toutes les discussions autour d'Amoris Laetitiae seraient réglées.
Écrit par : P.F | mardi, 14 novembre 2017
Pffff ... à la limite d'être drôle. Vous ne pensez tout de même pas que notre Pape François irait contre Saint Jean-Baptiste ? contre le Christ ?
L'adultère reste et demeure un péché grave, un acte intrinsèquement mauvais. S'il est voulu en toute connaissance de cause, avec plein consentement et plein assentiment, il s'agit d'un péché mortel. Il est remis dans le sacrement de la confession.
Sainte Marie Madeleine a été, pour votre information, mise à l'honneur par le Pape François. Ce dernier a aussi béatifié Paul VI, auteur d'Humanae Vitae, et canonisé le premier couple de l'histoire, les époux Martin.
Écrit par : Don Dom | mardi, 14 novembre 2017
ça ne devrait donc pas lui poser un tel problème de répéter clairement pour la paix de l'Eglise cette injonction de son patron.
Écrit par : P.F | mardi, 14 novembre 2017
ça ne devrait donc pas lui poser un tel problème de répéter clairement pour la paix de l'Eglise cette injonction de son patron.
Écrit par : P.F | mardi, 14 novembre 2017
Si le christ avait été présent le cardinal Burke lui aurait adressé une Dubia de 100 pages !
Écrit par : Remix | mercredi, 15 novembre 2017
... et le Christ lui aurait répondu.
Écrit par : P.F | mercredi, 15 novembre 2017
Silence face aux Pharisiens
Écrit par : Don Dom | mercredi, 15 novembre 2017
Sauf que là, les pharisiens sont ceux qui veulent accréditer les secondes noces (comme les pharisiens de l'époque d'ailleurs), pas ceux qui veulent rester fidèles au message du Seigneur.
De toutes façons, vous le constatez vous-même, c'est la pagaille, sans même Burke et les dubia, les conférences épiscopales y vont chacune de leur chanson, et le pape, le seul à même à pouvoir remettre un peu d'ordre dans ce foutoir, ne dit mot. A croire qu'il se marre de l'effet que sa petite annotation de fond de page a produit.
Il a le droit de trouver ça drôle, mais disons que ce n'est pas la chose dont on attend d'un pape.
Écrit par : P.F | mercredi, 15 novembre 2017
Sauf que vous inventez des propos du Pape ... il n’a jamais dit cela. Ou alors donnez moi la source
Écrit par : Don Dom | mercredi, 15 novembre 2017
Cit. : "Sauf que vous inventez des propos du Pape ... il n’a jamais dit cela. Ou alors donnez moi la source"
Je dis justement que le pape ne dit mot, vous avez des problèmes de lecture ? Cas échéant, ça expliquerait pas mal de choses...
Écrit par : P.F | mercredi, 15 novembre 2017
Pfff ... cqfd. S’il ne dit mot alors rien a changé dans la doctrine ...
Vous vous mélangez les pinceaux
Écrit par : Don Dom | mercredi, 15 novembre 2017
... et si rien n'a changé rien de lui coûte de répondre à cette confusion, pour la paix de l'Eglise.
Écrit par : P.F | mercredi, 15 novembre 2017
"silence face aux pharisiens"
Les Dubia n'ont rien d'un pharisaïsme, ou expliquez-moi comment. Les Dubia, sous une forme standard et usuelle dans l'Eglise, qui appellent à une prise de position claire, ce que le pape refuse de faire. Voilà la limpide vérité des faits.
Et maintenant un peu d'interprétation. Ce que le pape veut, c'est surtout ne pas fermer de portes par des oui, oui et des non, non, mais au contraire en entrebâiller autant que possible, permettre tout et son contraire, peu importe, car pour lui et son dieu des surprises, tout le monde - et d'abord les pauvres et les éloignés - tous doivent trouver place, réconfort et épanouissement dans le grand hôpital de campagne inclusiviste, universel et oecuménique, qu'il veut bâtir sur les fondations de l'Eglise de NS Jésus-Christ.
Jusqu'où pourra-t-il aller? Ce qui est certain, c'est qu'à la fin, le Coeur Immaculé de Marie triomphera.
Écrit par : Ph. Martin | mercredi, 15 novembre 2017
On est sur de la crispation identitaire qui consiste à envisager la foi comme un exercice de droit romain !
Ce n'est pas pour rien que l'église Européenne se retrouve aujourd'hui avec une telle crise des vocations ! Elle a perdu son sens de l'essentiel qui permette de mettre les gens en mouvement !
L'église ne doit pas seulement s'adresser à un peuple d'élu à qui maitrise le droit constitutionnel : on serait juif
L'église ne nous a pas enseigné qu'il faut faire A+B+C : on serait musulmans
L'église doit nous dire mettez vous en mouvement si vous êtes pauvre il y a une place pour vous ET si vous voulez ce qui est parfait nous y avons également réfléchis et il y a le catéchisme de l'église catholique
La réponse "ça dépend" ne fait peur qu'à ceux qui n'envisagent leur foi comme un exercice de style, oui les pharisiens ...
Écrit par : remix | mercredi, 15 novembre 2017
C'est pourtant le Christ lui-même qui a enseigné "oui, oui; non, non, tout le reste vient du démon". Appelez ça un exercice de droit romain si vous voulez.
Quant aux vocations, elles fleurissent justement là où le Christ est pris au sérieux et servi comme Il veut être servi, ce que vous appelez "crispation identitaire" et qui n'est en fait que réception, vécu et transmission de la foi vivante et sainte, celle qui sauve et met en mouvement.... *dans la bonne direction*.
Écrit par : Ph. Martin | mercredi, 15 novembre 2017
Ce que vous évoquez est aussi dans la logique du "Peuple d'élu" pas toujours très saine ...
Ma conviction est aussi que le sens du sacré est un élément important de la foi qui perdure essentiellement dans ces cercles ...
Mais l'enjeu actuel est plus d'aller chercher les pécheurs !
Écrit par : remix | mercredi, 15 novembre 2017
Ce que vous évoquez est aussi dans la logique du "Peuple d'élu" pas toujours très saine ...
Ma conviction est aussi que le sens du sacré est un élément important de la foi qui perdure essentiellement dans ces cercles ...
Mais l'enjeu actuel est plus d'aller chercher les pécheurs !
Écrit par : remix | mercredi, 15 novembre 2017
Cit. Remix : "... mettre les gens en mouvement..." "...L'église doit nous dire mettez vous en mouvement..."
- Non, ça c'est Macron qui le disait, pas l'Eglise, qui se contentait humblement à appeler à la conversion des pécheurs.
Cit. Remix : "L'église doit nous dire mettez vous en mouvement si vous êtes pauvre il y a une place pour vous..."
- Donc si je suis riche, ou disons de condition aisée, je peux rester tranquilou à ma place ? C'est une vision un peu rude de vouloir faire courir uniquement les pauvres.
Écrit par : P.F | mercredi, 15 novembre 2017
Peuple d'élus, mais oui, c'est bien l'Evangile, préfiguré dans l'Ancien Testament. Le Christ Ressuscité à ses apôtres: "Allez dans le monde entier. Proclamez l’Évangile à toute la création. Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé ; celui qui refusera de croire sera condamné." (Mc 16, 15-16) Au dernier jour, il y aura deux "peuples", deux destins individuels et communautaires: les élu et les réprouvés. Ceux qui auront dit oui, et ceux qui auront dit non.
Le sens du sacré, élément important de la foi, mais oui, c'est très juste! Dieu n'a pas éduqué le Peuple d'Israël pour rien au sens du sacré avec notamment un Temple, des sacrifices, et le Sabbat. Là où la Transcendance divine rencontre la créature, le sacré apparaît nécessairement, marquant à la fois le rapport et l'abîme qui sépare deux termes sans commune mesure.
Enfin, si l'enjeu c'est "d'aller chercher les pécheurs", il faudrait en préciser le motif. Du point de vue de la foi catholique fondée sur le Christ et ses Apôtres, il ne peut s'agir que de ramener la brebis égarée au bercail, dont la Porte est le Christ lui-même (Jn 10). Cela ne peut se faire qu'en prêchant ces choses qui vous dérangent parce qu'elles impliquent notamment un peuple d'élus, le sens du sacré et ce que vous appelez une "crispation identitaire".
Écrit par : Ph. Martin | mercredi, 15 novembre 2017
Eh bien PF vous êtes un bien mignon petit Troll - un peu raz des paquerettes et 1e degré, pas mieux pour pourrir un forum ...
l'expression de remix est un peu maladroite sur la question du peuple d'élu mais je comprends l'idée : on est bien dans un pharisianisme assez déplaisant de ce "bon" cardinal Burke.
Écrit par : Alexia | mercredi, 15 novembre 2017
N'en demeure pas moins le fait que tous ceux qui ont été qualifiés de "grands" cardinaux par Benoît XVI sont aujourd'hui devenus des fauteurs de trouble, des pharisiens, ceux qui sèment la confusion, tandis que les mécréants d'hier sont aujourd'hui les porteurs des divines surprises de l'Esprit.
Néanmoins, même si je ne suis pas d'accord avec lui, je suis admiratif du père Dom de sa capacité à trouver envers et contre tout des continuités entre "l'avant", et "l'après" 13 mars 2013.
Écrit par : P.F | mercredi, 15 novembre 2017
Vous savez : le Pape visite les pauvres. Il aime la Vérité théologique oui ! Il est fidèle oui ! Il aide les personnes qui en ont besoin. Le faisons-nous ?
Écrit par : Don Dom | mercredi, 15 novembre 2017
Le pape ne peut pas visiter les pauvres, comme le président des USA ne peut pas visiter des orphelins. De part leur fonction, ils peuvent aller au chevet de... un tel ou un tel pour montrer leur préoccupation, mais visiter, non.
J'ai vu Ladi Diana "visiter" le mouroir de mère Teresa, elle a vu, certes, visiter, ben disons oui, mais ça reste des opérations de communication, qui sont ma foi très utiles ! Je ne jette pas la pierre, au contraire, je dis que le fait qu'une personnalité donne un coup de projecteur sur telle ou telle misère est très bien pour la cause. Pour ce qui est de la démarche, c'est de la com.
Benoît XVI invitait les pauvres de Rome dans l'aula Paul VI pour un repas de fin d'année, sans publicité. Dernièrement, quelques photos amateur ont filtré (le pape avec les pauvres), Benoît avait sa manière de faire plus en discrétion, François sa manière plus théâtrale, aucune des deux n'est mauvaise, mais arrêtez s'il vous plait de nous faire croire que François a inventé :
- La miséricorde
- Le soucis de l'Eglise pour les pauvres
- etc.
Écrit par : P.F | mercredi, 15 novembre 2017
La publicité comme vous le dites nous pousse à la générosité. Et je sais que les deux pontificats ne sont pas du tout en opposition . Le Christ est la tête de l’Eglise et les Papes sont les vicaires du Christ, ni plus ni moins.
Pfff ... un peu facile de se cacher derrière l’anonymat. Qui êtes vous en fait ?
Écrit par : Don Dom | mercredi, 15 novembre 2017
Je ne laisse aucune emprunte virtuelle, je ne participe a aucun réseau social ni rien de ce genre.
Je ne fais que lire.
Mais votre blog a ceci de plus que d'autres plateformes, c'est qu'il n'exige aucune inscription. Dès lors, je me permets de poster mes avis et je vous sais gré de me laisser le faire de manière anonyme.
Je vous respecte, car je trouve votre travail très difficile : Faire croire à cette fameuse "continuité". Vous vous acquittez de cette tâche de manière très correcte, même si parfois, je doute de votre bonne foi. Enfin, je ne doute pas de votre bonne foi, je pense au contraire que vous faites énormément d'efforts pour concilier les contraires. Lorsque Benoît XVI a lancé son pontificat, son cheval de bataille était : "Tout sauf le relativisme". Aujourd'hui, on en arrive à "Tout sauf la rigidité dogmatique"...
Au delà de cela, si j'étais prêtre avec mes idées, l'anonymat serait quasi obligatoire, mais je ne le suis pas.
Je ne vais donc pas vous révéler mon identité qui n'apportera rien au débat, mais je peux vous dire qui je suis :
- Quelqu'un de très peiné lorsque j'ai pu lire les attaques contre Jean-Paul II, j'ai lu de lui des choses du genre "pitre emmythré". Ces mêmes personnes font partie d'une sorte de confrérie traditionaliste, qui trouvait également à y redire contre Benoît XVI, et encore plus aujourd'hui contre François, et il me peine de me trouver du même côté de la barrière qu'eux pour ce dernier.
- J'ai lu avec peine les commentaire dans "La croix" contre Benoît XVI, le traitant de nazi (jeunesses hitlériennes etc.)
- Et aujourd'hui, je lis avec peine ce que le Saint Père dit, car j'ai toujours voué une fidélité peut-être au-delà du raisonnable au successeur de Pierre, depuis ma jeunesse.
Aujourd'hui, je n'ai pas besoin du cardinal Burke, ni des dubia, ni des théologiens, pour voir que plus rien ne tient. Janvier 2015, je discutais avec un clerc moderne à propos des synodes pour la famille. Je lui ai dis : "Parions qu'à la fin, le Saint Père pondra une synthèse qui conviendra aussi bien aux progressistes qu'aux conservateurs, un genre de truc qui pourra être interprété dans les deux sens".
Le clerc me répond de haut : "Tu crois vraiment que le pape osera faire de la politique avec l'Eucharistie ?"
Et je lui ai répondu que c'est ce qu'il fera.
On en est là.
On en est précisément au stade où on hésite à considérer le cardinal Caffarra comme faisant partie d'une bande de pharisiens. C'est énorme lorsqu'on connaît l'envergure et sainteté de cet homme.
Vous, Don Dom, je comprends votre positionnement d'homme de communication. La seule chose que je souhaiterais vous dire est la suivante : Ne considérez pas de saints cardinaux comme étant devenus des traitres parce que leur homme n'a pas été élu. Imaginez qu'ils aient accepté ce nouveau pape (ils lui ont d'ailleurs prêté allégeance), imaginez qu'ils veulent l'aider, mais que le pape les mène dans un sentier inadmissible (et là, je me positionne stupidement dans le même sillon que ceux qui disaient "pitre emmythré" etc.), et ça me fait mal.
Voyez-vous, je ne suis qu'un simple fidèle, et ma fidélité est justement mise à mal par ce pape. Je ne vous révélerais pas mon identité, mais la seule chose que je puisse vous dire, c'est une identité d'un homme qui demain après-midi entrera dans un hôpital psychiatrique. J'ai une famille, je veux qu'elle soit sauvée, même si je dois enseigner des vérités pas plaisantes à entendre. Et voyez-vous, j'ai une maladie psychiatrique sévère, mais je tiens absolument à ce que tous mes enfants soient sauvés. Je suis un type cool dans la vie et même comme père, mais les fondamentaux, il faut que mes enfants les connaissent : L'enfer existe, il faut y échapper ! Et lorsque mon dernier de 8 ans se ramasse à la récréation, je l'enjoins à être fidèle aux paroles du Christ : "Fait un effort, si tu ne peux tendre la joue gauche, ne fait au moins pas de mal".
. M'enfin, je suis tellement faible, tellement faible, que oui, je considère que notre seule alliée est la Vérité que nous a enseigné le Christ, notre seul espoir de Salut, je veux tellement que ma famille soit sauvée, que je leur enseigne cette Vérité. Que ce pape ne la considère comme plus pertinente, hé bien soit, il faut que je fasse le deuil du pape.
Vivement demain.
Écrit par : P.F | mercredi, 15 novembre 2017
D’accord, je comprends mieux.
Une maladie psychiatrique sévère doit être bien lourde à porter. Je prie bien fort pour vous, c’est déjà le peu que je peux faire mais c’est efficace ! Bien à vous
Écrit par : Don Dom | mercredi, 15 novembre 2017
Merci, mes yeux sont emplis de larmes durant ces trois derniers jours.
Quand on pense être quelqu'un de bien, il est difficile de descendre à ces niveaux et de les accepter.
Écrit par : P.F | mercredi, 15 novembre 2017
Mais vous êtes quelqu’un de bien !!! Une personne ! Et enfant de Dieu, fils de Dieu
Écrit par : Don Dom | mercredi, 15 novembre 2017
Beaucoup trop indigne.
Écrit par : P.F | mercredi, 15 novembre 2017
Et moi donc ! Mais Jésus nous rend notre dignité !
Écrit par : Don Dom | mercredi, 15 novembre 2017
Merci P.F. pour ce moment de "vérité", très émouvant et vous l'avez confié à Don Dom qui est une belle personne ,il fait un très beau travail en accueillant toutes les personnes qui viennent écrire sur son blog....
Je vous confie au Seigneur , à Marie et vous garde dans mes prières.
Écrit par : Elisabeth | jeudi, 16 novembre 2017
Je dois avouer que j’ai dû bloquer certaines personnes trop durs vis-à-vis du Pape, disons intégristes.
Pour les autres, dont P.F., je crois en la liberté d’expression. Et hier en effet, cette possibilité d’anonymat fut bénéfique et émouvante.. prières et compassion
Écrit par : Don Dom | jeudi, 16 novembre 2017
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