François et les abus sexuels: "Mary Collins a un peu raison" affirme le Pape
Au retour de Fatima, le Pape François a été interrogé sur la démission de Mary Collins de la Commission pour la protection des mineurs. François a reconnu que l’Irlandaise, seule victime d’abus qui restait dans la commission, avait eu « un peu raison ».
« Les retards se sont accumulés », a reconnu le pape tout en soulignant que, « dans quasiment tous les diocèses, il y a un protocole pour traiter » les abus. « C’est un grand progrès. Une avancée », s’est-il félicité.
Mais il a aussi expliqué qu’il fallait « plus de gens compétents là-dessus ». « Deux ou trois personnes ont été embauchées », a-t-il continué.
Le pape a aussi annoncé une évolution de la procédure trop complexe à ses yeux, surtout quand les dossiers envoyés par les évêques ne sont pas bien faits. « Nous pensons à mettre en place tribunaux continentaux : c’est en cours de planification », a-t-il expliqué, soulignant aussi qu’il avait clarifié la procédure d’appel.
« J’ai créé un autre tribunal à la tête duquel j’ai mis une personne indiscutable, très compétente, l’archevêque de Malte, Mgr Scicluna, qui est l’un des plus forts contre les abus, a-t-il expliqué. Maintenant, parce que nous devons être justes, celui qui fait un recours a le droit d’avoir un défenseur. »
Il a aussi expliqué que tout prêtre condamné pouvait demander une grâce au pape. « Moi, je n’ai jamais signé aucune grâce », a-t-il affirmé, coupant court à une rumeur fréquente à Rome ces derniers mois.
source: La Croix, Nicolas Senèze, dans le vol papal Fatima-Rome
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Greg Burke : Joshua McElwee, del “National Catholic Reporter”.
Joshua McElwee : Merci, Saint-Père. Ma question : la dernière membre de la Commission pour la protection des mineurs, qui a été abusée par un prêtre, a donné sa démission en mars. Madame Marie Collins a dit qu’elle devait donner sa démission parce que les officials au Vatican ne mettaient pas en œuvre les conseils de la Commission que vous-même, Saint-Père, avez approuvés. J’ai deux questions. Qui a la responsabilité ? Et que faites-vous, Saint-Père, pour garantir que les prêtres et les évêques au Vatican mettent en œuvre vos recommandations, conseillées par votre Commission ?
Pape François : Vrai. Marie Collins m’a bien expliqué la chose. J’ai parlé avec elle : c’est une femme bien. Elle continue de travailler dans la formation avec les prêtres sur ce point. C’est une femme bien qui veut travailler. Elle a prononcé une accusation et elle a un peu raison. Pourquoi ? Parce qu’il y a beaucoup de cas en retard, parce qu’ils s’accumulaient… Et puis, en cette période, il a fallu faire la législation pour cela : que doivent faire les évêques diocésains ? Aujourd’hui, dans presque tous les diocèses, il y a le Protocole à suivre dans ces cas-là : c’est un grand progrès. Ainsi, les dossiers sont bien faits. C’est un pas. Un autre pas : il y a peu de personnes, il faut plus de personnes capables de cela et la Secrétairerie d’État est en train de chercher, ainsi que le card. Müller, pour présenter neuf personnes.
L’autre jour, deux ou trois de plus ont été admis. On a changé le directeur du Bureau disciplinaire qui était bien, il était très bien mais il était un peu fatigué : il est retourné dans sa patrie pour faire le même travail avec son épiscopat. Et le nouveau – c’est un Irlandais, Mgr Kennedy – est une personne très bien, très efficace, rapide et cela aide beaucoup.
Et puis il y a une autre chose. Parfois les évêques envoient ; si le protocole va bien, cela va aussitôt à la « feria quarta » et la « feria quarta » étudie et décide. Si le protocole ne va pas bien, il doit être renvoyé et il faut le refaire. C’est pourquoi on pense aux aides continentales, ou deux par continent : par exemple, en Amérique latine, un en Colombie et un autre au Brésil… Ce serait comme des pré-tribunaux, ou tribunaux continentaux. Mais c’est en train d’être planifié. Et puis, cela va bien : la « feria quarta » l’étudie et on enlève l’état clérical au prêtre qui retourne dans son diocèse et présente un recours. Avant, c’était cette même « feria quarta », qui avait prononcé la sentence, qui étudiait le recours, mais c’est injuste.
Et j’ai créé un autre tribunal et j’ai mis à sa tête une personne incontestable : l’archevêque de Malte, Mgr Scicluna, qui est un des plus forts contre les abus. Et dans ce second tribunal – parce que nous devons être justes – celui qui présenter un recours a le droit d’avoir un défenseur. Si celui-ci approuve la première sentence, le cas est fini. Il reste seulement [la faculté d’écrire] une lettre, demandant la grâce au pape. Je n’ai jamais signé de grâce. Nous avançons tels que se présentent les choses. Marie Collins, sur ce point, avait raison ; mais nous aussi nous étions sur le chemin. Mais il y a deux mille cas accumulés ! Merci.
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