jeudi, 06 avril 2017
Le pape accepte la démission de Mgr Gaschignard, évêque de Dax par Isabelle de Gaulmyn
Le pape accepte la démission de Mgr Gaschignard, évêque de Dax par Isabelle de Gaulmyn
Démission de Mgr Gaschignard, une confiance à retisser
Il faut penser d’abord aux familles et enfants, déstabilisés par certains comportements de leur évêque « inappropriés à l’égard de jeunes ».
Il faut aussi penser aux catholiques de Dax, malheureux et désorientés après la démission de leur pasteur. Et à ce dernier, et à sa souffrance. Et enfin à tous les catholiques de France, qui, après une année de scandales, abordent cette semaine sainte avec un sentiment mêlé de malaise et de colère.
Décision du pape nécessaire mais brutale
La décision du pape d’accepter la démission de Mgr Hervé Gaschignard, pour nécessaire qu’elle soit, est brutale pour tous. Et elle met durablement à mal le lien de confiance si nécessaire dans l’Église, alors même que, à travers cet évêque, c’est aussi tout l’accent mis depuis les années Jean-Paul II sur la jeunesse qui se trouve en cause.
Le geste romain révèle de sérieux problèmes de gouvernance dans l’Église de France : au niveau du choix des évêques, évidemment : l’évêque est en théorie chargé de la « vigilance » dans son diocèse. À ce niveau de responsabilité, il est indispensable de connaître les limites d’une relation, et de savoir dans quelle mesure tel ou tel comportement est inapproprié.
Mais il soulève aussi la question des conditions d’exercice actuel de l’évêque, du soutien fraternel et vigilant dont ils ont besoin de la part du collège épiscopal, et qui, là au moins, a totalement manqué. Elle pose aussi le problème de la vision de la sexualité chez certains prêtres, dont le célibat devient plus un bouclier qu’une forme de disponibilité, et qui préfèrent enfouir les problèmes plutôt que les traiter.
Le rôle des catholiques
Mais la démission de Mgr Gaschignard concerne aussi l’ensemble de la communauté. Aujourd’hui, les catholiques, choqués, s’interrogent sur leurs clercs. Cela ne suffit pas. Ils doivent aussi se questionner sur leur propre rôle : après la mise à l’écart d’un de ses prêtres, un évêque avait supplié l’ensemble des personnes engagées de son diocèse, prêtres, diacres, mais aussi laïcs et laïques, d’« être attentifs les uns aux autres ». La régulation de son affectivité n’est une chose facile pour personne.
Dans Amoris Laetitia, le pape demande aux communautés d’entourer les couples, après le mariage. Elles doivent aussi « prendre soin » de leurs prêtres, mais sans compromis : savoir épauler, mais aussi alerter, quand il le faut. C’est à cette condition que l’on regagnera la confiance perdue.
Liens:
L'Express (N.B. La congrégation de la foi à Rome est souveraine. Laissons-la enquêter avec le nonce apostolique)
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