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mercredi, 30 novembre 2016

Amoris Laetitia, Mgr Pinto et les 4 Cardinaux: le Pape pourrait leur enlever le chapeau cardinalice

 Les 4 Cardinaux remettent en cause deux Synodes et l'action de l'Esprit-Saint

Unknown.jpegEn réponse à des questions de Religion Confidencial, Mgr Pinto doyen de la Rote romaine, le tribunal d'appel pour les causes matrimoniales, a déclaré que les quatre cardinaux, qui à l’intérieur de l’Eglise mettent en doute la réforme du Pape François et son Exhortation apostolique Amoris laetitia, ne font rien d'autre que de remettre en question « deux synodes des évêques sur le mariage et la famille ; pas un synode mais deux, l’un ordinaire et l’autre extraordinaire. » « On n’a pas le droit de douter de l’action du Saint Esprit ». 

Le Pape pourrait leur enlever leur dignité de Cardinal

« Quelle Eglise défendent donc ses cardinaux ? Le pape est fidèle à la doctrine du Christ. Ce qu’ils ont fait constitue un scandale très grave qui pourrait même conduire le Saint-Père à leur retirer le chapeau cardinalice comme cela s’est déjà fait à d'autres moments de l’histoire »; « Cela ne veut pas dire que le pape leur enlève leur dignité de cardinal, mais il pourrait le faire. »

Conférence donnée à Madrid, à l’Université ecclésiastique Saint-Damase -Infocatolica.

Conférence de presse, le Cardinal Schöborn

Mgr Pío Vito Pinto, doyen de la plus haute autorité de l’Église en matière de procès en reconnaissance de nullité de mariage a prononcé une conférence à l’Université ecclésiastique Saint Damase à Madrid. De manière énergique, il a rappelé  que les quatre cardinaux qui ont demandé au Pape François d’éclaircir des "doutes " sur son exhortation apostolique Amoris Laetitia, ont causé un grave scandale en publiant la lettre dans les médias.

Dans des déclaration à Religión Confidencial Pio Vito a affirmé que ces quatre cardinaux, de même que d’autres personnes à l’intérieur de l’Église qui remettent en question la réforme du Pape François et son exhortation apostolique Amoris Laetita, mettent en fait en question « deux synodes d’évêques sur le mariage et la famille. Non pas un synode mais deux ! Un ordinaire et un autre extraordinaire. On ne peut douter de l’action du Saint Esprit » 

Les cardinaux Walter Brandmüller, Raymond Burke, Carlo Caffarra et Joachim Meisner ont interrogé le Saint Père sur des doutes à propos d’Amoris Laetitia. Le Pape François ne leur a pas répondu et les prélats ont alors rendu publique la lettre dans les médias.

« Quelle Église défendent ces cardinaux ? Le Pape est fidèle à la doctrine du Christ. Ce qu’ils ont fait, c’est un scandale très grave qui même pourrait amener le Saint Père à leur retirer leur chapeau de cardinal comme cela s’est déjà passé dans un autre moment de l’Église » a affirmé Pio Vito à son correspondant du Confidencial.

Le Doyen de la Rote Romaine nuance: «Ce qui ne veut pas dire le Pape va leur retirer leur condition de cardinal, mais il pourrait le faire».

Durant la conférence, Pío Vito a indiqué très clairement à l’assistance que le Pape n’a pas répondu directement à ces quatre cardinaux, mais « indirectement il leur a dit qu’ils voient les choses en noir ou en blanc, alors que dans l’Église il y a des nuances de couleurs ».

Peu de catholiques demandent la reconnaissance de la nullité.

Religión Confidencial a également demandé à Mgr Pío Vito s’il n’était pas préférable de tendre la main aux personnes divorcés remariés et de leur reconnaître la nullité matrimoniale, afin qu’ils puissent se marier à l’Église et recevoir ainsi l’Eucharistie, avant qu’ils ne la reçoivent en étant unis civilement.

« La réforme du processus matrimonial du le Pape François veut atteindre plus de personnes. Le pourcentage de personnes qui demandent la reconnaissance de la nullité matrimoniale est très faible. Le Pape rappelle que la communion n’est pas seulement pour les bons catholiques. François se demande: "comment atteindre les personnes les plus exclues ? " Avec la réforme du Pape, beaucoup de personnes pourront demander la reconnaissance de la nullité, mais d’autres non », a encore expliqué le Doyen de la Rote Romaine.

Dans ce sens, il a insisté sur la clef du pontificat de François, reprise dans le §4 de la Bulle Misericordiae Vultus, écrite à l’occasion du Jubilée de la Miséricorde :

« Les paroles riches de sens que saint Jean XXIII a prononcées à l’ouverture du Concile pour montrer le chemin à parcourir reviennent en mémoire:

"Aujourd’hui, l’Épouse du Christ, l’Église, préfère recourir au remède de la miséricorde plutôt que de brandir les armes de la sévérité … L’Eglise catholique, en brandissant le flambeau de la vérité religieuse, veut se montrer la mère très aimante de tous, bienveillante, patiente, pleine d’indulgence et de bonté à l’égard de ses fils séparés"».

Différence avec les protestants

En regard à l’opinion de certaines voix pour qui l’Église pourrait embrasser la réforme protestante, le Doyen de la Rote explique que « Luther a détruit la foi catholique des apôtres. L’Église catholique croit que dans l’Eucharistie Jésus Christ est présent, et le protestantisme ne croit pas dans la présence réelle du Christ dans la communion. C’est la grande différence".

À ce sujet et durant la conférence, il a rappelé qu’au cours du synode des évêques, des pères synodaux avaient demandé au Saint Père un nouveau traité de théologie sur le mariage. François l’a écarté car les autres papes ont déjà rendu très claire la théologie du mariage.

Il a rappelé le point central du message du Pape François consiste à atteindre toutes les personnes qui se sont senties, ou se sentent, écartées ou blessées par l’Église. Il a signalé aussi qu’actuellement beaucoup de gens communient sans faire de distinction. « Une religieuse m’a dit qu’il y a des personnes divorcées ou qui vivent ensemble qui communient. Et qu’est ce que doit faire l’Église, dire toi, oui, et toi, non ? Le Pape François veut une Église très proche du peuple » .

Commentaires

Passionnant ! A suivre...

Écrit par : Maria José | mercredi, 30 novembre 2016

Honnêtement je ne vois pas le Pape le faire. Cela serait leur donner la place des victimes. Tout dépendra de leurs attitudes futures et du trouble qu'ils jetteront parmi les fidèles.

Écrit par : Don Dom | mercredi, 30 novembre 2016

Je suis totalement d'accord avec vous. Notre Pape clame la MISERICORDE, mais ... si on ne lui laisse pas le choix... je sais aussi qu'il est capable de femeté. L'Esprit le guidera.

Écrit par : Maria José | mercredi, 30 novembre 2016

C est une faute lourde qu ils ont commis!
Ils ont semé la confusion partout entraînant des propos et des qualificatifs sur le Saint-Père des plus grossiers sur les réseaux sociaux et mettant nos prêtres en très grande difficulté pour le discernement pour les confessions.

Le pape prône l Amour du christ la miséricorde de Dieu et parle toujours dans [ des situations particulières ....]
Le christ est exigeant mais il faut toujours le suivre mais ceux qui sont sur les chemins de traverses cheminons ensemble.

Écrit par : Boutrand | jeudi, 01 décembre 2016

L’auteur des lignes qui suivent est le Professeur Markus Böning, théologien et juriste. Il vit dans la région de Münster (D).

« Que penser de la menace émise par le responsable de la Rote romaine à l’encontre des Cardinaux Meisner, Brandmüller, Burke et Caffara ? Est-ce à cela que ressemble la culture du dialogue dans l’Eglise, dialogue prôné par le pape lui-même ? On pourrait croire à une mauvaise blague. Mais non : c’est la triste réalité.
Ce qui vient à nos oreilles en provenance de Rome, de la bouche de Mgr Pinto, est particulièrement choquant pour tous les catholiques qui depuis des années s’engagent dans leurs paroisses en faveur du respect de la doctrine et de la liturgie de l’Eglise. Jusqu’ici, en effet, ces fidèles avaient à tout le moins la ferme assurance qu’à Rome une instance comprendrait et soutiendrait leur engagement. Mais tout semble avoir changé. On entend maintenant parler de “chrétiens vivant une foi tout droit sortie d’un musée”, de “nostalgiques d’une certaine forme liturgique”, de “ceux qui voient tout en noir et blanc”, de “ceux qui voudraient lapider les pécheurs” (cf. Amoris laetitia, n.305).
Quelle tristesse, quelle bassesse dans cette distribution d’étiquettes, parfois de la part même du Pape !
Et voilà que maintenant quatre cardinaux qui ne font rien d’autre que de demander au Pape de s’exprimer clairement en ce qui concerne le contenu du document Amoris laetitia, sont menacés de perdre leur dignité cardinalice ! A n’en pas douter, on cherche ici à établir un climat de peur, dans le but d’avoir enfin la paix.
Mais peut-on museler ainsi la vérité ? Ce n’est pas évident !
Cette menace émise par le juriste Pinto représente, de plus, une véritable insulte à l’encontre des innombrables catholiques qui depuis des décennies, pleins d’admiration et de reconnaissance, ont fait confiance au sens pastoral des quatre cardinaux qui ont offert leur vie au Christ et à son Eglise.
Personnellement, ce qui m’attriste le plus, c’est la manière dont est traité le Cardinal Meisner (Archevêque émérite de Cologne - n.d.l.r. -). Je me sens le devoir de me positionner clairement de son côté (…). Cet homme a été confronté au communisme durant son enfance et malgré toutes les pressions qu’il a dû subir, a été ordonné prêtre. Jamais il n’a renié sa foi. Alors comment un simple membre de la Curie romaine peut-il se permettre de tancer un tel homme ? Et de cette façon en de plus ?
Il est évident que le ton de la menace n’a pu prendre cet accent que parce que le “chef d’orchestre” l’a voulu ainsi, ou au moins l’a toléré. S’il n’en était pas ainsi, le Pape aurait à cœur de remettre à sa place cet importun qui laisse éclater sa fureur et par là de montrer clairement à tous les fidèles qu’on ne peut accepter une telle attitude au sein de l’Eglise.
Nous avions jusqu’ici le problème de ces incompréhensions d’un document officiel non prises en compte ; nous sommes maintenant confrontés, en plus, aux relations problématiques entre un chef et ses subordonnés. Le Pape François n’a cessé d’insister sur la culture du dialogue dans l’Eglise ; or la situation actuelle n’a plus rien à voir avec un dialogue imprégné du respect de celui qui pense autrement.
(…) Tout récemment encore il me semblait impensable qu’un Pape puisse rester aussi vague dans un écrit doctrinal. (…) Ce Pape doit à présent s’engager pour clarifier la situation : après tout, n’est-ce pas son document nébuleux qui a déclenché l’incompréhension dans l’Eglise ? Et ce ne sont sûrement pas les nombreuses insinuations - même de la part de certains prélats - prétendant que le Pape n’aurait pas écrit lui-même ce texte, ou bien qu’il n’est pas vraiment théologien, qui changeront quelque chose à l’affaire. Non ! Le Pape est le guide suprême de son Eglise et un guide doit enseigner. S’il ne le fait pas en toute clarté et vérité, alors notre Eglise se trouve devant un sérieux problème.
D’autres répètent sans cesse que l’enseignement du Pape requiert une obéissance inconditionnelle. Ah bon ? Sommes-nous donc dans une dictature ? Non : cela va trop loin.
Pour moi, le temps est venu d’examiner de près cette attitude papolâtre de certains d’entre nous, d’entreprendre un examen critique de cette attitude dans le sens de ce qu’écrivait le Cardinal John Newman. Et puis, nous avons tous le devoir de nous confronter au souverain pontife de l’Eglise. Ecoutons donc ce que dit S. Thomas d’Aquin à ce sujet : “Remarquons toutefois que, s'il y avait danger pour la foi, les supérieurs devraient être repris par les inférieurs, même en public. Aussi Paul, qui était soumis à Pierre, l'a-t-il repris pour cette raison. Et à ce sujet la Glose de S. Augustin explique : “Pierre lui-même montre par son exemple à ceux qui ont la prééminence, s’il leur est arrivé de s’écarter du droit chemin, de ne point refuser d’être corrigés, même par leurs inférieurs.” (S.T., II-II, q. 33, 4c).
Dégrader les cardinaux reviendrait à défaire une canonisation. Nous nous retrouverions alors en bonne compagnie avec les évêques jadis exilés par l’empereur et la majorité de ses évêques au moment de la lutte contre l’arianisme. Souvenons-nous des paroles de S. Hilaire à cette époque : “Je suis prêt à vivre pour toujours en exil, pourvu que la vérité soit à nouveau proclamée.” (Hil. De Syn, 78). Voilà qui devrait clore la discussion ! »

Source : Kathnet. (Trad. MH/APL)

Écrit par : Steve | jeudi, 01 décembre 2016

Mais c'est bien de poser des questions, nous avons tous des doutes .. qui peuvent être dépassés. Le Pape pourrait mais en l'état il ne le fera pas. Et puis ce n'est pas centré sur le Pape mais les évêques avec lui. Ils ont reçu une lettre personnelle.

Écrit par : Don Dom | jeudi, 01 décembre 2016

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