mardi, 29 novembre 2016
Benoît XVI et Fidel Castro: ce n'est pas un homme dont on pouvait espérer une conversion
Benoît XVI et Fidel Castro: ce n'est pas un homme dont on pouvait espérer une conversion
Quel souvenir gardez-vous de la Havane ?
Je sais pertinemment que tout avait été prévu par l'appareil d'Etat, la grosse artillerie, les salves, tout ça, mais tout de même, il m'a semblé sentir de la part du chef d'Etat une reconnaissance de la papauté, du Pape, de l'Eglise, du christianisme, qui donne de l'espoir.
J'avais proposé de faire du vendredi saint un jour férié à Cuba également. Raul Castro m'a répondu: "Seul le Conseil d'Etat est en mesure de prendre cette décision. Je peux faire une exception pour aujourd'hui. Cela passerai ensuite au Conseil d'Etat et la mesure sera définitivement adoptée".
C'est ce qui s'est passé. J'ai eu l'impression qu'il tenait à s'éloigner en douceur de la théorie marxiste rigide, en préservant l'autorité de l'Etat, mais en permettant une plus grande ouverture au christianisme. Et par là, une plus grande liberté.
Qu'aveu-vous pensé de votre rencontre avec Fidel Castro ?
Elle a été émouvante. C'est bien sûr un homme âgé et malade, mais tout de même très présent et encore en pleine vitalité. Je ne crois pas que, dans le fond, il puisse encore se défaire de la structure intellectuelle dans laquelle il a grandi. Mais il voit que tous les bouleversements de l'histoire du monde posent la question religieuse sous une forme nouvelle. Il m'a ensuite demandé de lui envoyer des livres.
L'avez-vous fait ?
Je lui ai envoyé "La Foi chrétienne hier et aujourd'hui" et un ou deux autres ouvrages. Ce n'est pas un homme dont on peut espérer une conversion, mais il voit bien que les choses n'ont pas tourné comme il le pensait. Ce qui l'oblige à réfléchir encore à tout cela et à se poser des questions
Benoît XVI, derniers entretiens, avec Peter Seewald, pp.246-247
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