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dimanche, 14 février 2016

A Mexico, le Pape exige plus des évêques

Mexico (Mexique) - le 13/02/2016 à 19:40:00 Agence I.Media

A Mexico, le pape prononce un discours exigeant sur le rôle des évêques, appelés à une “conversion pastorale“

images.jpegC’est un long et puissant discours que le pape François a prononcé devant l’épiscopat mexicain, le 13 février 2016, au lendemain de son arrivée au Mexique.

Dans la cathédrale de l’Assomption, à Mexico, le premier pape latino-américain a invité les évêques à une véritable “conversion pastorale“ pour être proches du peuple chrétien, fuyant le “carriérisme“, la corruption, et recherchant la “transparence“. Le pape a aussi invité les évêques à un véritable “courage prophétique“ pour lutter contre le narcotrafic, véritable “métastase“ qui ronge le pays.

Dans la cathédrale de Mexico, grand édifice remontant aux 16e et 17e siècles, le pape a exhorté quelque 130 évêques à manifester “la tendresse de Dieu“ avec humilité, à s’incliner “délicatement et avec respect“ sur “l’âme profonde“ de leur peuple, à ne pas avoir peur de la “transparence“, à ne pas se laisser “corrompre par le matérialisme trivial ni par les illusions séductrices des accords conclus en dessous de la table“. “Ne mettez pas votre confiance dans les ‘chars et les chevaux’ des pharaons actuels“, a soutenu le pape avec force, dans un pays rongé par la corruption.

Invités à se pencher sur leur peuple, les évêques ont été encouragés à ne pas perdre du temps et de l’énergie “dans les choses secondaires, dans les commérages et les intrigues, dans les vains projets de carrière, dans les plans vides d’hégémonies, dans les clubs stériles d’intérêts ou de coteries“. Dans ce discours sans langue de bois, le pape a aussi demandé aux responsables de l’Eglise au Mexique de “ne pas tomber dans la paralysie de donner de vieilles réponses aux questions nouvelles“, mais plutôt à se “fatiguer sans peur dans la mission d’évangéliser et d’approfondir la foi“.

Une fois encore, dans ce discours qui rappelait ses longues interventions devant l’épiscopat brésilien ou des Etats-Unis, le pape François a exhorté les responsables catholiques à “surmonter la tentation de la distance et du cléricalisme, de la froideur et de l’indifférence, du triomphalisme et de l’autoréférentialité“. Rappelant les conclusions de la conférence d’Aparecida (Brésil) en 2007, dont il avait été le principal rapporteur, le pape a soutenu avec insistance que “seule une courageuse conversion pastorale de nos communautés peut retrouver, générer et nourrir les disciples actuels de Jésus“.

Evoquant le “visage familier“ de Dieu, le pape argentin a aussi assuré que “la proximité et la bienveillance peuvent plus que la force“. Il a ainsi souhaité une Eglise de “témoins du Seigneur“, plutôt qu’une Eglise accrochée à des “principes“.

Le commerce de la mort

Aux évêques mexicains, le pape a aussi demandé un véritable “courage prophétique“ pour lutter contre le narcotrafic, véritable “métastase“, en allant au-delà des “condamnations génériques“. Le chef de l’Eglise catholique s’est dit “particulièrement préoccupé“ par les trop nombreux jeunes qui, “séduits par la puissance du monde, exaltent les chimères et se revêtent de leurs macabres symboles pour commercialiser la mort en échange de trésors qu’en fin de compte les mites et la rouille dévorent“.

Dans la cathédrale de Mexico, le pape a aussi abordé des questions qui devraient revenir au fil de ce 12e voyage apostolique, comme “la richesse“ de la contribution des cultures indigènes et “la fécondité de leur présence“ dans le pays. Mais aussi le “défi“ actuel des migrations, le travail de l’Eglise auprès des migrants qui traversent le pays vers l’Amérique du Nord, et les innombrables Mexicains de la diaspora.

A Mexico, Antoine-Marie Izoard, © I.MEDIA

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