mardi, 15 décembre 2015
Georg Gänswein: le Pape est le successeur de Pierre
GÄNSWEIN: L'ÉGLISE A BESOIN DE COURAGE ET DE FIDÉLITÉ À L'EVANGILE
Passau, le 10 décembre 2015
source: www.acistampa.com
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Le préfet de la Maison pontificale, l'archevêque Georg Gänswein a participé fin Novembre à une ample débat avec Margot Käßmann (1), théologienne et évêque évangélique, en Allemagne, à Passau, dans le cadre de "Menschen in Europa", une série de débats organisés par un groupe d'édition de la ville allemande.
Dans le débat, Gänswein a rappelé que François ne fera pas les grandes ouvertures que certains espéraient même du Synode de la Famille. L'Eglise, a répété le préfet, «ne juge pas les personnes», mais ne peut pas «changer son magistère». L'Eglise a «besoin de courage, de clarté et de fidélité à l'Evangile» de Jésus.
Gänswein a également déclaré que le document sur les conclusions du Synode pour la famille «ne sera pas pour cette année», mais qu'«il ne tardera pas». Il ne se hasarde pas à anticiper son contenu: «Je ne suis pas un prophète, ni son ghostwriter»
Sur la communion pour les divorcés remariés Gänswein a répété qu'il s'agit peut-être d'un problème «qui intéresse peu de gens» au moins «pour l'Eglise universelle». Une question qui «est peut-être très centrale en Allemagne», mais beaucoup d'autres évêques «ont été très surpris» par les propositions des Allemands. En ce sens, le préfet a répété qu'«il n'y a qu'une seule foi» et qu'on ne peut pas donner «une solution 'light' (sic!) pour l'Ouest de l'Europe."
François, «ne veut pas faire quelque chose de différent, couper ou ajouter» mais «il veut juste montrer concrétement le message du Christ».
En outre, Gänswein rappelé que François «n'est pas le successeur de Benoît XVI», mais «le successeur de Pierre» et que chaque pontife «apporte dans son ministère ses capacités et ses propres priorités».
Le prélat a rappelé que «quand on connaît l'histoire du Pape François et celle du Pape Benoît XVI, la raison pour laquelle ils ont donné un accent différent à leur ministère devient évidente».
«Le Pape François est davantage axé sur les questions sociales, sur ces personnes qui n'ont aucun rôle dans la société. Mais cela ne signifie pas que les autres papes ne le faisaient pas, seulement que lui, il met l'accent sur les personnes des périphéries».
Käßmann a souligné que François est un «réformateur» et que les protestants attendent de grands gestes vers l'unité et Gänswein a rappelé que l'Eglise est «semper reformanda» et que les réformes sont «une expérience» que l'Eglise fait depuis 2000 ans.
A propos d'œcuménisme, le Préfet a dit: «J'aimerais confirmer que les célébrations œcuméniques et que les différences unissent plus qu'elles ne divisent», mais «nous ne pouvons pas fermer les yeux». Le mouvement œcuménique «est né du temps des persécutions du Troisième Reich et comme le dit François, dans l'œcuménisme du sang».
Même si «les discussions œcuméniques ont été très positives», a répété Gänswein, «nous ne pouvons pas sauter 500 ans de division avec 30 ans de petites célébrations œcuméniques». Avant tout, «nous devons clarifier les vérités théologiques» avant d'atteindre une véritable «unité» et pour y arriver «cela prend du temps».
Le Préfet a assuré que «l'Eglise ne fait pas de politique, mais rend la politique possible». L'Eglise n'a pas «de manuel d'instruction, ni de solutions techniques» pour la politique nationale et internationale. Mais, a dit Gänswein «si je suis convaincu de ma foi dans le Christ, je peux enrichir la politique avec la vision chrétienne» et c'est pour cette raison que «la présence des laïcs convaincus de leur foi est nécessaire», qu'ils entrent en politique. L'Eglise, en outre, «est appelée à faire entendre sa voix dans le monde politique et international» quand arrivent des difficultés.
Face au nouveau péril représenté par l'État islamique pour l'Europe, Gänswein a rappelé que «nous ne devrions pas nous laisser prendre la vie, la foi, le futur et la liberté par les attaques terroristes». «C'est exactement ce qu'ils veulent, ils veulent nous conditionner et nous, nous ne devons pas nous laisser conditionner, parce que nous vivons une foi plus profonde».
Ensuite, Mgr Gänswein a assuré que cette bataille «n'est pas une lutte de religions ou culture» parce que les islamistes ne sont même pas «une religion ou un état». Eux-mêmes, a-t-il répété, «ont créé cet état qui tue au nom d'une religion qu'eux-même ont créée» (sic!) Les islamistes «exploitent le nom de Dieu» pour leurs intérêts, et il a rappelé que François avait qualifié de «blasphème» les attaques terroristes au nom de Dieu.
Sur la question des migrations, l'archevêque a expliqué qu'il ne s'agit pas d'un problème mathématique, mais d'un problème «humain», et de l'Eglise et tous les citoyens «ont le devoir d'aider». Le préfet a répété que «si nous ne fondons pas cette aide sur la foi, alors demain, nous pouvons fermer les portes»
Face aux menaces que l'État islamique a formulées en direction de Rome, le préfet a dit comprendre que les Romains «aient peur, et un sentiment d'insécurité, qu'ils s'inquètent pour leur sécurité dans la vie quotidienne», surtout maintenant pendant le Jubilé. Le prélat a souligné que «dans la foi, nous ne devrions pas nous laisser prendre par la peur parce qu'il y a quelque chose de plus grand que la peur» et nous nous aussi devons «montrer que le terrorisme n'a pas le dernier mot»
NDT
(1) Margot Käßmann (1958-) est une théologienne luthérienne.
On y apprend aussi que l'"évêque" est divorcée, et qu'elle a gardé le nom de son ex-mari:
Margot Käßmann a quatre enfants. Elle était mariée à Eckhard Käßmann, de 1981 à 2007.
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