dimanche, 13 septembre 2015
Premier camp suisse "The Lebanon Project": la blessure du coeur !
Premier camp suisse "The Lebanon Project"
Après avoir accompagné durant deux semaines quelques 30 volontaires dont autant de personnes avec un handicap, je viens de rentrer du Liban.
Quelle expérience humaine et spirituelle, quelle école de vie ! Je suis parti vers l'inconnu, non sans une certaine inquiétude je l'avoue, pour cette toute première.
Le petit dicton le dit cependant très bien: l'Amour suit la connaissance. Nos mémoires sont désormais enrichies des prénoms, des visages, des sourires ou des pleurs, des silences ou des paroles, des caractères personnels de nos "guests". C'est ainsi que nous appelons les personnes handicapées que nous servons.
Ici en Europe, les personnes handicapées sont détectées dès le sein de la mère pour être souvent supprimées. Au Liban, on les cache. Pourtant chaque personne est absolument unique et irremplaçable. Comme nous tous, elles vivent grâce à ce désir universel et humain, chevillé au coeur de chacun: "aimer et être aimer".
Malgré toute la bonne volonté des religieuses, malheureusement encore trop peu nombreuses (1200 handicapés sur 12 centres), qui les soignent et les accompagnent, leurs heures, leurs jours et leurs semaines se passent toutefois dans un grand anonymat. Quelques jours de vacances dans la montagne du Liban donnent l'occasion de vivre avec des jeunes volontaires totalement à leur service: toilettes, soins, accompagnements, jeux, baignades à la mer .... Les yeux s'illuminent et les sourires marquent aussitôt les visages de tous ! La célébration quotidienne de la Messe devient la source et le sommet de tout ce qui est vécu.
The Lebanon Project existe depuis 1997 (lien). Le Service hospitalier de l'Orde de Malte suisse (Shoms) a organisé son tout premier camps pour 17 filles et 16 garçons, avec des jeunes volontaires étudiants en provenance majoritairement de Suisse, mais aussi du Liban (il faut bien aussi assurer la traduction), d'Allemagne, de France, d'Espagne ou de la Belgique. Des jeunes brillants qui sont l'espérance de notre monde afin qu'il soit une maison commune bien meilleure.
Un des docteurs libanais qui accompagne le projet a vu sa vie changer il y a quelques années par leur présence: "Des gens plutôt friqués, intelligents, qui prient et qui savent faire aussi la fête. Cela a bouleversé ma vie" confie-t-il.
Alors que la crise des réfugiés touche notre Europe, s'engager auprès des plus petits dans le pays du cèdre assure un changement et une conversion des personnes sur place. Le monde ne vit pas d'abord de politique et de diplomatie, mais de l'élégance évangélique, humaine. Mère Térésa ne s'est pas trompée; le Pape François non plus. Son pontificat a d'ailleurs commencé par l'embrassade avec une personne handicapée. Dieu Tout-Puissant se fait pauvre, petit et serviteur. Il s'identifie avec la pauvreté pour inciter les riches et les puissants à donner et partager.
"ce que vous avez fait aux plus petits d'entre les miens, c'est à moi que vous l'avez fait (Mt 25)"
Le Christ et son Evangile nous provoquent à une conversion radicale: mettre les plus petits, dont les personnes malades ou handicapées, au coeur de nos préoccupations. Jésus ressuscité reste présent sur la Croix dans ce monde, comme le souligne avec force le jugement dernier dans l'Evangile de Saint Matthieu: "ce que vous avez fait aux plus petit d'entre les miens, c'est à moi que vous l'avez fait" (Mt 25). L'Evangile est une vie ordinaire et quotidienne, une provocation depuis le réveil jusqu'au coucher, une lumière qui perce l'obscurité et rayonne pour l'éternité.
Cela peut sembler une goutte d'eau dans l'océan des guerres, des violences, des atrocités, des attentats ou des injustices qui continuent de blesser le Proche-Orient, la Syrie et l'Irak, la Palestine ou Israël ... Pourtant c'est ainsi que Jésus, avec sa Mère Marie et l'Eglise, sauve notre monde, par ces gouttes de sang qui jaillissent et coulent d'une personne qui se donne totalement.
Si nos frères et soeurs en humanité handicapées ne sont plus avec nous, notre monde devient un enfer, une compétition de l'orgueil et de la suppression de l'autre. Les personnes avec un un handicap nous blessent le coeur afin de l'ouvrir, comme Jésus sur la Croix, pour nous rendre plus humain, plus nous mêmes ! Voilà pourquoi Dieu nous exhorte à les accueillir. La souffrance humaine pique le coeur, pour émouvoir et mouvoir, car la compassion pousse à l'action.
Le mal est provisoire, impressionnant et très bruyant, alors que le Bien pousse certes très lentement, mais solidement, appelé à durer, un peu comme le cèdre du Liban.
Projet d'aide aux personnes avec un handicap au Liban, faire un don
The Lebanon Project
IBAN CH250026026032570344Q
BIC UBSWCHZH80A
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Première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens - Chapitre 13
J’aurais beau parler toutes les langues des hommes et des anges, si je n’ai pas la charité, s’il me manque l’amour, je ne suis qu’un cuivre qui résonne, une cymbale retentissante.
J’aurais beau être prophète, avoir toute la science des mystères et toute la connaissance de Dieu, j’aurais beau avoir toute la foi jusqu’à transporter les montagnes, s’il me manque l’amour, je ne suis rien.
J’aurais beau distribuer toute ma fortune aux affamés, j’aurais beau me faire brûler vif, s’il me manque l’amour, cela ne me sert à rien.
L’amour prend patience ; l’amour rend service ; l’amour ne jalouse pas ; il ne se vante pas, ne se gonfle pas d’orgueil ; il ne fait rien d’inconvenant ; il ne cherche pas son intérêt ; il ne s’emporte pas ; il n’entretient pas de rancune ;
il ne se réjouit pas de ce qui est injuste, mais il trouve sa joie dans ce qui est vrai ;
il supporte tout, il fait confiance en tout, il espère tout, il endure tout.
L’amour ne passera jamais. Les prophéties seront dépassées, le don des langues cessera, la connaissance actuelle sera dépassée.
En effet, notre connaissance est partielle, nos prophéties sont partielles.
Quand viendra l’achèvement, ce qui est partiel sera dépassé.
Quand j’étais petit enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant. Maintenant que je suis un homme, j’ai dépassé ce qui était propre à l’enfant.
Nous voyons actuellement de manière confuse, comme dans un miroir ; ce jour-là, nous verrons face à face. Actuellement, ma connaissance est partielle ; ce jour-là, je connaîtrai parfaitement, comme j’ai été connu.
Ce qui demeure aujourd’hui, c’est la foi, l’espérance et la charité ; mais la plus grande des trois, c’est la charité.
18:54 | Lien permanent | Commentaires (2) | | |
Commentaires
Merci Don Dom
de nous faire partager votre expérience remplie de charité, d'amour et de foi.
"C'est dans l'amour que les êtres humains peuvent faire une expérience de Dieu" ( Benoît XVI) et vous nous la décrivez très justement avec la présence forte de ces jeunes volontaires et responsables qui ont donné l'amour du Christ avec foi et charité.
La charité étant la plus forte ,"Le lien indissoluble , entre foi et charité "( Benoît XVI )
La charité est la voie sacrée de la doctrine sociale de l'Eglise et tout engagement défini par celle -ci est imprégnée de l'amour du Christ .
Espérance , foi et charité apparaissent comme une trilogie , et définissent ensemble "l'Esprit Saint" .
"l'amour donne une substance authentique à la relation personnelle avec Dieu et avec le prochain" ( Benoît XVI)
Par la profondeur de votre expérience charitable avec les volontaires, vous nous faites partager avec la force de votre foi enracinée, l'enrichissement humain dans l'humilité .
Un grand Merci!
Écrit par : Elisabeth | lundi, 14 septembre 2015
Merci à vous. J'ai encore mieux compris le pontificat de notre Pape ! Il nous précède dans cet Amour du prochain, signe des chrétiens: "regardez comme ils s'aiment". C'est une conversion du coeur qui me stimule et me dépasse, tellement je ne suis pas à la hauteur !
Écrit par : Don Dom | mercredi, 23 septembre 2015
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