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mardi, 11 août 2015

Mgr Huonder: une maladresse qui cache une pastorale de l'Amour

Lien: Mgr Charles Morerod Le Temps

Suite à la polémique de la conférence de Mgr Huonder, nous avons été nombreux à nous poser cette question: qu'a vraiment dit l'évêque de Coire ?

Mgr Huonder n'a pas souhaiter la mort des personnes homosexuelles

Sa conférence de 22 pages ne saurait se résumer à deux citations. Il faut connaître le contexte.

Extraits

Die Seelsorge muss sich in der Frage nach der göttlichen
Ordnung richten. Ihr Auftrag ist, im Bewusstsein des Seelenheils,
also in pastoraler Liebe - im Unterschied zu einem reinen
Humanismus - die Menschen in jeder Hinsicht aus dem Zustand
der gefallenen Natur zu befreien zum Leben als Kinder des
Lichtes (Eph 5,8) . Der Glaube ist für alle Menschen, auch für
Menschen mit homophiler Neigung eine Hilfe und kann zu
einer Umleitung der diesbezüglichen Orientierung führen, zu
einer Beherrschung des Sexualtriebes und zu ihrer Einordnung
ins eigene Leben entsprechend der göttlichen Weisung.


Traduction:


La question du soucis moral doit se voir dans l'ordre établi par Dieu. Votre mission, en conscience de la santé morale, se trouve par conséquent dans une PASTORALE DE L'AMOUR - à la différence d'un pur humanisme - les hommes à tout point de vue sont appelé à être libéré de la chute de la nature et à être des enfants de lumière (Eph5.8). La foi est pour toute personne, aussi pour les personnes à inclinaison homosexuelle une aide ...

Ignorer la communication: un péché par omission

Mgr Huonder devrait être conscient que ses moindres propos, ses faits et gestes sont strictement observés. La moindre faille dans ses interventions et la polémique jaillie. Il faut en convenir: Pink Cross maîtrise les techniques modernes de la communication et les évêques sont hélas encore des proies faciles. Comme quoi la vérité n'est pas suffisante, sa communication fait partie intégrante de cette même vérité.

Ces deux versets n'amènent strictement rien et ternissent la véritable intention de Mgr Huonder. C'était prévisible, ils ont déclenché cette polémique, dont l'Eglise en Suisse se seraient volontiers passée. 

Mgr Huonder et l'homosexualité: le point 6 de la conférence de l'évêque de Coire:

(Traduction de J.T.V)

Tu ne peux pas coucher avec un homme, comme on couche avec une femme ; ce serait une abomination. Si on couche avec un homme, comme on couche avec une femme, là ils ont commis un acte d’abomination ; tous les deux devront être punis de mort ; leur sang devra retomber sur eux.

Ces deux textes avec d’autres extraits des Saintes Écritures, en particuliers dans le livre du Lévitique, met en avant l’ordre divin, lequel est en vigueur pour les relations sexuelles. Dans notre cas, cela concerne les pratiques entre deux personnes de même sexe. Les deux passages cités seuls devraient suffire, pour donner une juste tournure à la question de l’homosexualité du point de vue de la foi.

Le témoignage a par conséquent aussi une signification dans la définition du mariage et de la famille. Cela ne donne aucune variété au modèle du mariage et au modèle de la famille. De là, déjà seulement d’en parler, est une attaque au Créateur, mais aussi au Sauveur et au Seigneur, aux trois fois Dieu. Le soutien moral doit être une question vue dans la perspective de l’ordre divin.

Votre mission est, ayant conscience du salut de l’âme, donc dans une pastorale de l’amour – au contraire d’un pur humanisme – les hommes à tout point de vue sont appelés à être libérés de la chute de la nature et à être des enfants de lumière (Eph5.8). La foi est pour toute personne, aussi pour les personnes à inclinaison homosexuelle, une aide et peut à ce sujet amener à un détournement de l’orientation, à une maîtrise des tendances sexuelles et à établir chaque vie en conséquence de la consigne divine.

Commentaires

Le point de vue de la communication, c'est l'efficacité d'un contenu, quel qu'il soit, mesuré par l'étendue de l'adhésion qu'il provoque. C'est un point de vue intéressant mais qui reste accessoire en ce qui concerne l'enseignement apostolique et l'annonce de la foi. Car l'adhésion aux vérités de la foi procède non d'un savoir-faire mondain mais de la grâce qui éclaire l'intelligence d'une personne libre. Évidemment il n'y a aucune proportion entre cette adhesion de l'intelligence et les techniques de marketing. Sinon nous serions uniquement dans le domaine de la propagande et de la manipulation des consciences. Et cmme vous le remarquez bien Pink Cross excelle dans ce domaine là.
Bonne reprise, cher Dominique.

Écrit par : B.S. | mercredi, 12 août 2015

En effet. Il y a une différence entre la liturgie, la prédication, les sacrements et l'espace autonome des médias. C'est bien de ce dernier dont je parle. Et là l'Eglise hiérarchique est encore naïve et maladroite, par désintérêt. Or c'est une prémisse que l'on ne peut pas négliger. C'est un péché par omission.

Écrit par : Don Dom | mercredi, 12 août 2015

Les Paroles dangereuses

J’ai écouté avec attention les propos d’un théologien, lundi soir et mardi matin à la radio, concernant les citations contestées de l’évêque de Coire. Opposer les deux Testaments, celui des Juifs corrigé par celui des Chrétiens, n’est pas toujours suffisant. Qu’il y ait de belles paroles dans les deux ne suffit pas à gommer leurs horreurs et leurs contradictions à tous les deux.

Paul ne donne pas l’impression d’être toujours un suave ami de son prochain. Les homosexuels croyants qui lisent par exemple l’Epître aux Romains (1 :26-28) peuvent devenir des candidats au désespoir ou au suicide et les intégristes de tout poil sont armés pour les mépriser ou pire, les agresser Inch Allah ou Dieu le veut.


“C’est pour cette raison que Dieu les a livrés à des passions déshonorantes: leurs femmes ont remplacé les rapports sexuels naturels par des relations contre nature.
De même, les hommes ont abandonné les rapports naturels avec la femme et se sont enflammés dans leurs désirs les uns pour les autres; ils ont commis homme avec homme des actes scandaleux et ont reçu en eux-mêmes le salaire que méritait leur égarement.
Comme ils n’ont pas jugé bon de connaître Dieu, Dieu les a livrés à leur intelligence déréglée, de sorte qu’ils commettent des actes indignes. Ils sont remplis d’injustices de toutes sortes, de méchanceté, de cupidité, de malice, adonnés à l’envie, au meurtre, à la discorde, à la fourberie, à la malignité, détracteurs, diffamateurs, ennemis de Dieu, insolents, orgueilleux fanfarons, ingénieux à mal faire, sans respect pour leurs parents, sans intelligence sans conscience, sans affection, sans pitié. Ils connaissent pourtant le décret de Dieu suivant lequel ceux qui font de telles choses sont dignes de mort.”

La 1ère aux Corinthiens 6:9 n’est pas tendre non plus.

Jouer à l’avocat pour défendre un coupable est méritoire et je félicite le professeur Amherdt de s’y être courageusement engagé, mais j’attends des théologiens, des évêques et autres responsables une condamnation claire des propos de Vitus Huonder, et non des « vous nous avez mal compris ».

M’est-il permis de rêver encore à mon âge ? J’aimerais tellement qu’un prochain concile judéo-chrétien-musulman expurge toutes les sourates et tous les versets scandaleux des Livres, proclamés encore à tous les offices « Parole de Dieu », et interdise aux rabbins, évêques et imams de les citer dans leurs discours ou leur catéchisme, surtout les condamnations à mort de quiconque.
A l’époque du sinistre Syllabus, on exécutait par une formule solennelle : anathema sit, tous ceux qui professaient des « erreurs » reconnues enfin obsolètes par Vatican II.

J’ai reçu en son temps, de la part de fanatiques, plusieurs citations bibliques et coraniques condamnant les athées à la mise à mort immédiate en attendant la mort éternelle... . La lapidation verbale fait très mal, même si je m’exerce à en rire.

Michel Bavaud

Écrit par : Michel Bavaud | jeudi, 20 août 2015

M. Bavaud, votre message me fait découvrir votre étonnante croisade d'ex-catho devenu athée. On dirait que ça vous poursuit avec ténacité: livre sur livre vous y allez de plus belle. Je ne vous ai pas lu mais j'aurais tendance à voir dans ce grand remue-ménage un poignant cri de détresse: rendez-moi cette foi d'enfant que j'ai égarée dans la nuit et sans laquelle rien n'a vraiment de sens!! (j'ose le supputer car je suis passé à peu près par là). Il est vrai qu'il ne vous reste plus beaucoup de temps. Loin de toute "niaiserie théologique", connaissez-vous le P. Molinié, op? On trouve des heures et des heures de ses conférences et retraites librement disponibles sur internet. Il pourra peut-être vous aider à faire le point et à vous confronter à un point de vue au moins aussi libre et personnel que traditionnel. Pour commencer, je vous conseille la série sur le scandale du mal: http://pere-molinie.com/index_fr.php?nid=37 Dans la prière, permettez-moi de vous confier aux bons soins de la Sainte Vierge et de la petite Thérèse.

Écrit par : B.S. | jeudi, 20 août 2015

A Monsieur B.S. ou Madame B.S. ou Monsieur l’abbé B.S, ou Mademoiselle ma révérende Soeur B.S. Comment s’adresse-t-on à des initiales anonymes ? Est-il possible d'enlever ce masque?

Je vous remercie de vos supputations sur ma détresse spirituelle. Je peux vous rassurer. La vie est très belle. Perdre une illusion, c’est gagner de la lucidité et de la responsabilité.

Si mon corps est marqué par la vieillesse, si ma mémoire est embrumée, si ma vue et mon ouïe baissent, la joie, l’amour, les amitiés bien au-delà et au-dessus de toute religion, me comblent de sérénité.
Veuillez m’excuser de m’intéresser, extra muros, aux documents superstitieux, niaiseries théologiques comprises... Je suis en effet un athée pratiquant.

Vos prières sont inutiles, mais elles me touchent puisqu’elles sont peut-être votre manière de me dire votre amitié ? Mais elles sont aussi empreintes de pitié si proche du mépris. N’oubliez pas que « piété » et « piété » furent longtemps des doublets synonymes.

Écrit par : Michel Bavaud | samedi, 29 août 2015

Je signale à toute hasard, que en 2015 en Suisse, un évêque peut se retrouver condamner à 3 ans de prison pour avoir cité un texte de la Bible. Citations, en plus, sorties de leurs contextes.
Y aura-t-il des prêtres "courageux", amateurs de mots nouveaux pour rappeler que la "cathophobie"est un péché? ?

Écrit par : Calmel | samedi, 29 août 2015

En relisant mon intervention du 29 août, je m'aperçois d'une faute de frappe dont je m'excuse.

Il faut lire évidemment:
"pitié" et "piété" furent longtemps des doublets synonymes.

Écrit par : Michel Bavaud | dimanche, 30 août 2015

Cher Michel,

B.S. sont les initiales d'un pseudonyme, ça ne vous avancerait guère d'en connaître le sens. Si vous tenez à m'appeler par mon prénom, vous pouvez employer André, et le titre qui convient c'est Monsieur (mais André suffit). Autant que je puisse en avoir conscience, je n'éprouve ni pitié ni mépris à votre égard. Une forme de tristesse, ça oui. Il est certain que nous avons tous, chacun selon son tempérament et son histoire, une grande facilité à blesser le cœur de Dieu. Je dois bien avouer que je ne suis pas meilleur, à ma manière. Vous me renvoyez à mes propres trahisons, contradictions, présomptions, à toutes mes insuffisances et à mes gros sabots piétinant l'insondable délicatesse, pureté, douceur d'une Présence qui nous invite à un libre dialogue d'amour.

Ceci dit, il me paraît clair que la négation que constitue l'apostasie s'origine souvent dans la prise de conscience de l'insuffisance, voire de l'inanité de nos idées à propos de Dieu. C'est moins Dieu, resté méconnu, que l'on nie que l'idée que l'on s'en faisait. Et c'est pourquoi vous pouvez peut-être à juste titre vous satisfaire d'avoir quitté vos illusions à ce sujet. Mais ce n’est pas forcément pour autant que vous avez gagné en lucidité, car de mon point de vue vous n'avez quitté Charybde que pour tomber en Scylla. L'athéisme est une posture qui réplique l'acte de foi, mais sans la consistance que celui-ci offre lorsqu'on le couple à la raison. Être athée, au fond, c'est l'adhésion de l'intelligence à un certain Credo fondamental: je crois qu'il n'y a aucun Dieu, que l'univers n'a ni cause première ni cause finale, que l'émergence de ma conscience n'est qu'un bref événement contingent destiné à retourner au néant.

Avec un tel Credo, si vous prétendez à la sérénité, à l'épanouissement et à la joie, je crois surtout que vous cherchez à en établir l’empire comme l’alchimiste cherche à faire de l’or à partir du plomb, car je ne peux croire qu'il faille y voir du cynisme, de la désinvolture ou un simple égoïsme à courte vue. Peut-être avez-vous le privilège, assez mal partagé comme l'actualité se charge de nous le rappeler, de ne goûter qu'aux bons fruits de l'existence, au risque d'une certaine griserie passagère? Quoi qu'il en soit la vie ne peut être "très belle" en vérité, si elle n'est – comme elle l’est nécessairement du point de vue de l’athéisme strict - qu'une absurde addition de vaines gloires et de plaisirs sans lendemain, assaisonnée d'une dose variable de peines et de misères finalement destinée à sombrer dans l'oubli et le vide. Quant au sens de la responsabilité que vous estimez avoir gagné dans l'aventure, cela paraît bien paradoxal dans la mesure où c'est en postulant tout à la foi Dieu et la liberté humaine que le concept de responsabilité trouve son sens plénier.

Heureusement pour eux, ils ne feraient pas de vieux os, que la plupart des athées, même "pratiquants", ne vivent pas à la hauteur de leur athéisme! Ils se contentent souvent de trier l’héritage reçu, rejetant ce qui leur déplaît et transformant à leur image ce qui peut encore servir pour donner sens à leur histoire et à leur existence. Je vous souhaite de tirer de cette proximité familière que vous conservez avec la foi catholique la force de revenir un jour, avec la grâce de Dieu, vers le seul Visage qui sauve, qui vous attend et vous espère, avec toute la tendresse d'une mère.

Bien à vous.

Écrit par : B.S. | mercredi, 09 septembre 2015

Cher Michel,

B.S. sont les initiales d'un pseudonyme, ça ne vous avancerait guère d'en connaître le sens. Si vous tenez à m'appeler par mon prénom, vous pouvez employer André, et le titre qui convient c'est Monsieur (mais André suffit). Autant que je puisse en avoir conscience, je n'éprouve ni pitié ni mépris à votre égard. Une forme de tristesse, ça oui. Il est certain que nous avons tous, chacun selon son tempérament et son histoire, une grande facilité à blesser le cœur de Dieu. Je dois bien avouer que je ne suis pas meilleur, à ma manière. Vous me renvoyez à mes propres trahisons, contradictions, présomptions, à toutes mes insuffisances et à mes gros sabots piétinant l'insondable délicatesse, pureté, douceur d'une Présence qui nous invite à un libre dialogue d'amour.

Ceci dit, il me paraît clair que la négation que constitue l'apostasie s'origine souvent dans la prise de conscience de l'insuffisance, voire de l'inanité de nos idées à propos de Dieu. C'est moins Dieu, resté méconnu, que l'on nie que l'idée que l'on s'en faisait. Et c'est pourquoi vous pouvez peut-être à juste titre vous satisfaire d'avoir quitté vos illusions à ce sujet. Mais ce n’est pas forcément pour autant que vous avez gagné en lucidité, car de mon point de vue vous n'avez quitté Charybde que pour tomber en Scylla. L'athéisme est une posture qui réplique l'acte de foi, mais sans la consistance que celui-ci offre lorsqu'on le couple à la raison. Être athée, au fond, c'est l'adhésion de l'intelligence à un certain Credo fondamental: je crois qu'il n'y a aucun Dieu, que l'univers n'a ni cause première ni cause finale, que l'émergence de ma conscience n'est qu'un bref événement contingent destiné à retourner au néant.

Avec un tel Credo, si vous prétendez à la sérénité, à l'épanouissement et à la joie, je crois surtout que vous cherchez à en établir l’empire comme l’alchimiste cherche à faire de l’or à partir du plomb, car je ne peux croire qu'il faille y voir du cynisme, de la désinvolture ou un simple égoïsme à courte vue. Peut-être avez-vous le privilège, assez mal partagé comme l'actualité se charge de nous le rappeler, de ne goûter qu'aux bons fruits de l'existence, au risque d'une certaine griserie passagère? Quoi qu'il en soit la vie ne peut être "très belle" en vérité, si elle n'est – comme elle l’est nécessairement du point de vue de l’athéisme strict - qu'une absurde addition de vaines gloires et de plaisirs sans lendemain, assaisonnée d'une dose variable de peines et de misères finalement destinée à sombrer dans l'oubli et le vide. Quant au sens de la responsabilité que vous estimez avoir gagné dans l'aventure, cela paraît bien paradoxal dans la mesure où c'est en postulant tout à la foi Dieu et la liberté humaine que le concept de responsabilité trouve son sens plénier.

Heureusement pour eux, ils ne feraient pas de vieux os, que la plupart des athées, même "pratiquants", ne vivent pas à la hauteur de leur athéisme! Ils se contentent souvent de trier l’héritage reçu, rejetant ce qui leur déplaît et transformant à leur image ce qui peut encore servir pour donner sens à leur histoire et à leur existence. Je vous souhaite de tirer de cette proximité familière que vous conservez avec la foi catholique la force de revenir un jour, avec la grâce de Dieu, vers le seul Visage qui sauve, qui vous attend et vous espère, avec toute la tendresse d'une mère.

Bien à vous.

Écrit par : B.S. | mercredi, 09 septembre 2015

Merci André,

Je vous remercie de votre aimable réponse. Les légendes et les contes des temps anciens m’ont toujours intéressé et j’ai de la peine à comprendre pourquoi j’ai cru si longtemps les histoires racontées dans les légendes dorées que les livres canoniques nous présentent.
Les personnages extraordinaires de ces textes m’enseignent beaucoup de bonnes choses qui guident ma conscience.
Une question, en passant, « vers le seul Visage qui sauve ». Dieu nous sauve de quoi ?

Bien à vous et à ceux que vous aimez.

Michel Bavaud /mbavaud@bluewin.ch

P.S. Pour une fois que de mythiques anges sont d’accord avec moi, je proclame à chaque aurore, à chaque Noël, à chaque Nouvel-An :
Paix aux femmes et aux hommes de bonne volonté !

Écrit par : Michel Bavaud | jeudi, 10 septembre 2015

Les deux 'Motu proprio' du Pape François, Mitis Iudex Domins Iesus pour l'Église latine et Mitis et Misericors Jesu pour les Eglises orientales, publiés le 8 Septembre 2015, infligent une blessure grave au mariage chrétien.
L'indissolubilité du mariage est la loi divine et immuable de Jésus-Christ. L'Église ne peut pas "annuler" dans le sens de dissoudre un mariage. Elle peut, par une déclaration de nullité, en vérifier l'inexistence, en raison de l'absence de ces conditions qui en assurent la validité. Cela signifie que dans un procès canonique, la priorité de l'Église n'est pas l'intérêt des conjoints dans l'obtention d'une déclaration de nullité, mais la vérité à propos de la validité du lien du mariage. Pie XII nous rappelle à ce propos que "dans le procès matrimonial, la finalité unique est un jugement conforme à la vérité et au droit, concernant dans le procès de nullité la non-existence affirmée du lien conjugal» (Discours à la Rote Romaine, 2 octobre 1944).
Le fidèle peut berner l'Eglise pour obtenir la nullité, par exemple par l'utilisation d'un faux témoignage, mais l'Eglise ne peut pas tromper Dieu et a le devoir d'établir la vérité de façon claire et rigoureuse. Dans le procès canonique doit être défendu avant tout l'intérêt suprême d'une institution divine comme l'est le mariage. La reconnaissance et la protection de cette réalité sont formulées dans le domaine juridique avec l'expression synthétique 'favor matrimonii', autrement dit la présomption, jusqu'à preuve du contraire, de la validité du mariage. Jean-Paul II a bien expliqué que l'indissolubilité est présentée par le Magistère comme la loi ordinaire de chaque mariage célébré, précisément parce que sa validité est présupposée, indépendamment de la réussite de la vie conjugale et de la possibilité, dans certains cas, de la déclaration de nullité (Discours à la Rote romaine, 21 janvier 2000).
Lorsque les Lumières cherchèrent à frapper le mariage chrétien de mort, le pape Benoît XIV, avec le décret 'Dei miseratione' du 3 novembre 1741 ordonna que dans chaque diocèse fût nommé un defensor vinculi , et introduisit, pour obtenir la déclaration de nullité, le principe de la nécessaire conformité des sentences dans deux degrés de jugement. Le principe de deux décisions conformes fut consacré par le Code de Droit Canonique de 1917 et a été intégré dans la codification promulguée par Jean-Paul II le 25 Janvier 1983.
C'est le document lui-même qui l'affirme, résumant dans ces points les critères de base de la réforme: abolition de la double sentence conforme, remplacée par une seule sentence en faveur de la nullité exécutoire; attribution d'un pouvoir monocratique à l'évêque qualifié comme juge unique; introduction d'un procès court, et de fait incontrôlable, avec la destitution en substance du rôle de la Rote romaine.
Comment interpréter autrement, par exemple, l'abolition de la double sentence? Quelles sont les raisons graves pour lesquelles, après 270 ans, ce principe est abrogé?
Le cardinal Burke a rappelé qu'il existe à ce propos une expérience catastrophique. Aux États-Unis, de Juillet 1971 à Novembre 1983, entrèrent en vigueur les "Provisional Norms" qui éliminèrent de fait le caractère obligatoire de la double sentence conforme. Le résultat fut que la Conférence des évêques ne refusa aucune demande de dispense parmi les centaines de milliers reçues, et dans la perception commune, le processus commença à être appelé "divorce catholique" (cf. Permanere nella Verità di Cristo. Matrimonio e comunione nella Chiesa cattolica) (ndt: en français "Demeurer dans la vérité du Christ", ed Artège) [*].
Plus grave encore est l'attribution à l'évêque diocésain de la faculté, comme juge unique, d'instruire de façon discrétionnaire un procès court, et d'arriver à la sentence. L'évêque peut exercer personnellement son pouvoir juridictionnel ou le déléguer à une commission, pas nécessairement constituée de juristes. , comme cela est déjà le cas avec les "centres diocésains d'écoute", à ce jour privés de compétence juridique. La combinaison entre le canon 1683 et l'article 14 sur les règles de procédure a à cet égard une portée explosive. Sur les décisions pèseront inévitablement des considérations sociologiques: les divorcés remariés auront, pour des raisons de "miséricorde", un traitement préférentiel. "L'Eglise de la Miséricorde - observe Giuliano Ferrara - s'est mise à courir", ("Il Foglio", 9 Septembre 2015). On court sur une route non administrative, mais "judiciaire" où, de judiciaire, il reste bien peu.

Dans certains diocèses, les évêques chercheront à assurer le sérieux de la procédure, mais il est facile d'imaginer que dans de nombreux autres diocèses, par exemple d'Europe centrale, la déclaration de nullité sera une simple formalité. En 1993, Oskar Saier, archevêque de Fribourg-en-Brigsau, Karl Lehman, évêque de Mayence et Walter Kasper, évêque de Rottenburg-Stuttgart, produisirent un document en faveur de ceux qui étaient certains, en conscience, de la nullité de leur mariage, mais n'avaient pas les éléments pour le prouver au tribunal (Evêques de l'Oberrhein, Accompagnement pastoral des personnes divorcées, “Il Regno Documenti”, 38 (1993), pp. 613-622). La Congrégation pour la Doctrine de la Foi répondit par la Lettre "Annus Internationalis Familiae" du 14 Septembre 1994, indiquant que cette voie n'était pas praticable, parce que le mariage est une réalité publique: «ne pas reconnaître cet aspect essentiel signifierait nier de fait que le mariage existe comme réalité de l'Eglise, ce qui revient à dire comme sacrement». Mais la proposition a été reprise récemment par l'office pastoral du diocèse de Fribourg (Directives pour la pastorale des divorcés, “Il Regno Documenti”, 58 (2013), pp. 631-639) selon lequel les divorcés remariés, suite à la "nullité en conscience" du mariage précédent, peuvent recevoir les sacrements et obtenir des postes au sein des conseils paroissiaux.
Le favor matrimonii est remplacé par le favor nullitatis qui en arrive à constituer l'élément principal du droit, tandis que l'indissolubilité est réduite à un «idéal» impraticable.  C'est le même principe par lequel certains théologiens considèrent comme "mort" un mariage où, aux dires des deux, ou d'un des conjoint, "l'amour est mort".

Benoît XVI, le 29 Janvier 2010, a prévenu le Tribunal de la Sainte Rote de ne pas se céder à l'annulation du mariage par "complaisance envers les désirs et les attentes des parties ou même les conditionnements du milieu social". Mais dans les diocèses d'Europe centrale, la déclaration de nullité deviendra un acte de pure formalité, comme cela est arrivé aux États-Unis au moment des Provisional Norms. Cela fait plus d'un an qu'on parle de schisme latent dans l'Eglise, mais maintenant c'est le cardinal Gerhard Müller, préfet de la Congrégation pour la Foi, qui l'a dit dans un discours à Ratisbonne où il a évoqué le risque d'une scission au sein de l'Église, nous invitant à être très vigilants et à ne pas oublier la leçon du schisme protestant qui enflamma l'Europe il y a cinq siècles.
 

(Roberto de Mattei)

Écrit par : Mariage blessé...on ne peut plus se taire | mercredi, 09 septembre 2015

Michel, Dieu nous sauve de nous mêmes, de notre misère congénitale, de notre péché, du mal qui nous accablé et que nous commettent. Comme le dit un prêtre ami: la miséricorde n'est pas un aspect de Dieu, mais Dieu lui même en tant qu'il se manifeste à nous, en venant à notre rencontre. A nous de nous laisser embrasser, de ne pas nous écarter par orgueil ou désespoir!

Écrit par : B.S. | samedi, 12 septembre 2015

Michel, Dieu nous sauve de nous mêmes, de notre misère congénitale, de notre péché, du mal qui nous accable et que nous commettons. Comme le dit un prêtre ami: la miséricorde n'est pas un aspect de Dieu, mais Dieu lui même en tant qu'il se manifeste à nous, en venant à notre rencontre. A nous de nous laisser embrasser, de ne pas nous écarter par orgueil ou désespoir!

Écrit par : B.S. | samedi, 12 septembre 2015

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