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mercredi, 15 juillet 2015

Le Père Espinal était marxiste

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A lire: Figaro: le Pape est-il un gauchiste ?

La foi n'est pas une idole

Les idéologies totalitaires, tels que le marxisme ou le nazisme, et d'autres comme la théologie de la libération, ont la particularité de reléguer la foi au second plan.

Ce n'est plus l'intelligence éclairée par la foi qui pense et réfléchit, mais les lumières de l'idéologie qui passe littéralement à la moulinette tous les concepts et les arguments. 

La politique, l'économie, prennent la première place et deviennent des idoles, des idologies pour faire un jeu de mot, qui conduisent à l'idéologie. Le discours devient alors une avalanche de vérités de foi indissolublement liée à l'idéologie.

Le Pape François: un Pasteur, un communicateur, pas un théologien 

A la lecture de la vie de Bergoglio, on comprend qu'il n'a pas le même génie intellectuel qu'un Joseph Ratzinger. Mais il met la foi, la prière, la confession, la Miséricorde, la vie intérieure, l'adoration ... à la toute première place. Bergoglio n'a jamais été un idéologue. C'est un homme d'une grande et profonde spiritualité, un homme du quotidien, de l'ordinaire, du concret, un Pasteur proche des personnes.

Il ne sert à rien de chercher en lui la même précision de la pensée de Joseph Ratzinger qui a guidé l'Eglise depuis les années 1980. Il y a la grande tentation de rechercher dans ses homélies, ses interventions ou ses conférences de presse ce qui fera la différence avec Benoît XVI. Or, on n'y trouvera rien, car le Pape est un homme de foi vive et profonde, un fils de l'Eglise comme il s'est déjà souvent présenté. 

Lorsque l'idéologie masque le Pape François

La foi est capitale pour bien comprendre le Pape.

Voici un exemple: Bergoglio, qui n'a jamais été ni marxiste,  ni communiste, donc ni un idéologue, a clairement reconnu que le Père Espinal était marxiste. 

Pape François: "Espinal est un enthousiaste de cette analyse de la réalité marxiste mais aussi de la théologie qui utilise le marxisme. Il a alors créé cette œuvre. Les poésies d’Espinal sont aussi de ce genre de la contestation. Mais, c’était sa vie. C’était sa pensée". (conférence de presse)

Son assassinat, acte barbare et sauvage de la junte militaire, transfigure et purifie toute sa vie. Ce sacrifice du Père Espinal fascine, avec raison, le Pape François. Espinal était un prêtre jésuite, qui a célébré la Messe et annoncé  l'Evangile. En Amérique du Sud, c'est d'avantage les régimes d'extrêmes droites qui firent de nombreuses victimes, ce qui peut-être une des raisons de la perception différente du communisme.

Le Pape est aussi bien attaqué par les idéologies de droite (ce qui est évident) qu'adulé, donc subtilement déformé, par celles de gauche (qui chantent pourtant les louanges de François).

Pour Patrice de Plunkett, la politique, l'économie et l'écologie sont capitales, soit premières, dans ces analyses. Par conséquent. et malheureusement, il pense que le Père Espinal n'était pas marxiste: 

 ".... Des hommes du Christ comme le P. Espinal ; des hommes faussement présentés comme « marxistes » par une certaine presse à Paris depuis trente ans..."

C'est pourtant le Pape François qui l'a présenté ainsi à la presse. CQFD. 

Commentaires

"Les idéologies totalitaires, tels que le marxisme ou le nazisme, et d'autres COMME LA THEOLOGIE DE LA LIBERATION, ont la particularité de reléguer la foi au second plan".
Attention! Affirmation catégorique simpliste qui met tout dans le même sac, ainsi qu'ont l'habitude de faire Tradition Famille et Propriété et les Hérauts de l'Evangile et tous ceux qui ont soutenu les dictatures militaires ou fermé leurs yeux pendant qu'on spoliait et massacrait les campesinos (voilà de l'idéologie, voilà de l'idolâtrie!). En effet, s'il y a eu des "théologiens de la libération" qui ont frôlé, voire sont tombés dans l'idéologie (=idolâtrie) que vous évoquez, le courant lui-même qui est multiple comme le rappelle le pape François, et qui s'est développé en évoluant de manière diverse, ne peut absolument pas être assimilé à une "idéologie totalitaire" et condamné ainsi laconiquement dans son ensemble. Attention aux amnésies dangereuses de l'Histoire!

Écrit par : Pierronne la Bretonne | jeudi, 16 juillet 2015

Il me semble que le texte est clair sur ce point: la théologie de la libération est distinguée des idéologies totalitaires, et ne se confond donc pas avec elles, mais partage avec ces dernières une caractéristique commune, celle de reléguer la foi au second plan.

Ce qui est évident pour la théologie de la libération: il s'agit d'une instrumentalisation de la Revelation en vue de buts purement matériels et intramondains.

Écrit par : B.S. | jeudi, 16 juillet 2015

Cher B.S.,
La théologie de la libération n'est pas une idéologie et ne relègue nullement la foi au second plan.
Quant à la suite de vos affirmations, il aurait fallu, dans les situations politiques concrètes de l'époque au Salvador ou au Nicaragua par exemple, qui ont suscité des hommes tel le Père Espinal, les exposer comme vous le faites ici, à tous les "préférés de Jésus" qui vivaient chaque jour sous la botte des militaires dans la pauvreté et la peur, bref, aux exploités et aux assassinés!

Écrit par : Pierronne la Bretonne | jeudi, 16 juillet 2015

Chère Pierronne la Bretonne,

Je suppose que tout est question de définition: contrairement à moi ou à l'Abbé Rimaz, vous prétendez que la théologie de la libération ne relègue nullement la foi au second plan. Mais de quelle foi parlons-nous? De quel Dieu? De quel Sauveur? De quel Salut?

Le cardinal Ratzinger écrivait déjà en 1984 ce qui suit: « [le courant de pensée issu de la théologie de la libération] peut être considéré comme une nouvelle herméneutique de la foi chrétienne, autrement dit comme une nouvelle forme de réalisation du christianisme dans son ensemble... Ce courant prétend donner une nouvelle interprétation globale du christianisme en faisant passer cette religion pour une démarche vers la libération, le but de ce courant étant de devenir lui-même un guide de cette démarche. Mais comme toute réalité selon cette théologie est politique, alors la libération est également un concept politique, et donc l'action du guide qui conduit ne peut être elle aussi que politique ». Le Préfet explique ensuite que beaucoup de théologiens de la libération « utilisent encore majoritairement le langage ascétique et dogmatique de l'Église, mais avec des clefs nouvelles. Ainsi, celui qui lit et écoute en partant d'un autre contexte culturel, a l'impression de retrouver le patrimoine traditionnel auquel on aurait simplement ajouté quelques affirmations un peu bizarres mais inoffensives, compte tenu de la grande religiosité de ce langage. C'est justement l'aspect radical de la théologie de la libération qui amène souvent à en sous évaluer la gravité... »

Pour le reste, je ne suis pas sûr de suivre votre propos: le marxisme de tel prêtre ou les objectifs profanes de tel courant théologique seraient excusables, voire justifiés, au vu du spectacle de la misère humaine et de l'injustice meurtrière de tel ou tel régime? L'erreur ne peut jamais devenir une vérité, quelle que soit la dureté de telle ou telle situation. Il suffit de lever les yeux vers Celui que NOUS avons transpercé (car nous sommes tous pécheurs, pas seulement les méchants oppresseurs capitalistes), pour constater l'inanité de nos revendications et la voie inouïe d'un salut qui ne s'obtient pas mais se reçoit...

Écrit par : B.S. | jeudi, 16 juillet 2015

B.S.,
Il est évident que le Salut, la Rédemption, l'Accomplissement de l'Homme, la Sanctification, ne sont pas suspendus à l'action politique et sont certainement à l'opposé de tous les "ismes" quels qu'ils soient. Cependant, "Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour", recouvre à la fois deux réalités: la matérielle (le pain fait de blé) et la spirituelle, celle de la Grâce (la Présence, l'amour, l'eucharistie). Il ne s'agit pas de les dissocier sous peine de faire fausse route; attention à l'idolâtrie!
Erreur? Pourquoi toute la théologie de la libération serait-elle à condamner si quelques-uns sont tombés dans l'idéologie?
Excuser, justifier? Je me garderais bien de juger des hommes comme le Père Espinal, qui ont vécu des situations concrètes extrêmes. Je crois que le Père Espinal a levé les yeux vers Jésus crucifié...

Écrit par : Pierronne la Bretonne | jeudi, 16 juillet 2015

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