dimanche, 15 février 2015
Le feuilleton médiatique du curé qui a béni une union lesbienne
10 000 signatures pour le curé (ATS)
La Liberté: Sur le fond, l’évêque du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg comprend la sanction infligée au curé. «Ne connaissant pas les circonstances exactes dans lesquelles Wendelin Bucheli a béni ce couple, je ne peux pas me prononcer de manière définitive. Je pense malgré tout que je n’aurais pas eu d’autre choix que de réagir comme Mgr Huonder», explique-t-il. A son avis, si un prêtre bénit un couple homosexuel dans une église, cela peut engendrer «une ambiguïté assez forte» avec la célébration d’un mariage. Or, celui-ci, aux yeux de l’Eglise catholique, demeure strictement l’union d’un homme et d’une femme disposés à avoir des enfants ensemble, rappelle Mgr Morerod.
Pour avoir demandé à un de ses prêtres, qui a béni un couple lesbien, de retourner dans son diocèse d'origine, l'évêque de Coire, Mgr Huonder, est médiatiquement cloué au pilori.
Il est qualifié d'ultra-conservateur, d'évêque intransigeant et représenté avec des images sévères au visage fermé. La vérité de l'instant médiatique est de bénir un tel amour, que je qualifierais d'amitié sincère.
Bénédiction d'un couple lesbien: les médias affectionnent les contrastes
Une chose est certaine: nous allons assister à un feuilleton, un roman à rebondissements, tant cette affaire nationale devient internationale (Le Figaro). Les médias adorent de tels conflits qui impliquent beaucoup d'émotions et de polémiques. Bien des épisodes sont programmés.
Inversons la question: un prêtre de paroisse qui souhaiterait ne pas bénir une union de personnes de même sexe serait mis à l'écart puis certainement exclu, surtout si la paroisse et la commune, avec les médias en renfort, ne le soutiennent pas. Voilà pour une réalité, pour ainsi dire, en miroir.
Tout cela pour dire qu'il est tout à fait normal dans n'importe quelle société d'avoir des personnes qui ne suivent pas les valeurs fondamentales de cette même société et qui soient alors remerciées.
Par exemple, un employé d'une compagnie d'I-Phone qui critiquerait son entreprise et ses produits pour louer la qualité du dernier Samsung serait simplement licencié. Idem pour le monde du football. Un arbitre qui ne sifflerait pas un pénalty pour une faute flagrante serait vilipendé par le public et les médias pour n'avoir pas respecter les règles et les codes du football.
La vocation positive de l'homme et de la femme dans le livre de la Création, la Genèse
L'Eglise catholique promeut la vocation de l'homme et de la femme, qui s'enracine dans la nature humaine, comme le livre de la Genèse la présente. C'est son message positif et fondamental (théologie du corps de saint Jean-Paul II)
Bénir une union homosexuelle consiste à renoncer à cette annonce positive. Cela provoquerait une confusion, une contradiction, précisément en fonction de cette bonne nouvelle de la famille et du mariage.
Le curé a argumenté que nous "bénissons bien des voitures, des canons ou des animaux". Allons-nous placer les homosexuelles à ce niveau ? soit des choses et des objets, des animaux ? Ce serait courir le risque de l'homophobie.
Une mère qui ne partage pas le projet et les actes de son enfant, qui lui dit non, cesse-t-elle pour autant de l'aimer ? Sainte Monique, la Mère de Saint Augustin, n'a t'elle pas justement aimé profondément son fils en souhaitant qu'il devienne chrétien et réponde enfin à l'Amour de Dieu ? Monique a prié et souffert pour lui, jusqu'à se réjouir de le voir revenu à la foi.
L'Eglise n'offre pas que des bénédictions
Aussi, les catholiques offrent bien mieux qu'une telle bénédiction, qui contredirait donc son message salvateur et foncièrement positif: une bénédiction de la personne, un moment de prière avec la personne ... On dit oui à la personne, mais non à des actes qui contreviennent aux aspirations les plus profondes du coeur de tout homme.
L'image est un langage. Mgr Huonder souriant, lors d'une réunion oecuménique.
Une chose est certaine: avancer dans le sens du mariage ou d'une union uniquement et seulement entre un homme et une femme, en vue du bien des conjoints et des enfants, n'est pas dans le courant médiatique actuel.
Il serait toutefois dommage de manquer de tolérance envers ceux qui pensent différemment, car la liberté d'expression et d'opinion est un droit fondamental pour tous et pour chacun.
10:30 | Lien permanent | Commentaires (6) | | |
Commentaires
je croyais naïvement que, le jour de leur ordination, les pretres promettaient l'obéissance à leur évêque.
Écrit par : Flo | jeudi, 12 février 2015
@Flo
Un grand vend de liberté souffle depuis l'élection du Pape François!
Écrit par : Elisabeth | jeudi, 12 février 2015
@ Elisabeth
Grand vent de confusion et de dérèglements, vous voulez dire.. Mais soyons justes: ce n'est pas entièrement la faute du pape. Disons que son style peut inspirer certains à adopter ce genre d'attitude, mais le relativisme moral et le néomodernisme doctrinal infestent l'Église depuis des décennies et rien de tel ne peut être formellement reproché du Saint-Père.
Écrit par : BS | jeudi, 12 février 2015
"Le prêtre est un homme généreux et ici pour ses paroissiens" disent la majorité des personnes interrogees dans le village.
En déplaçant le prêtre on ne résout pas le problème...et le village se prive d'un prêtre qui est au cœur de l'âme humaine.
L'Eglise qui se veut accueillante,mais conservatrice dans ses dogmes!
Écrit par : Elisabeth | vendredi, 13 février 2015
un petit coup de goupillon ne peut que leur faire du bien
Écrit par : pitpas | lundi, 16 février 2015
Dieu aime, il ne peut faire que cela d'ailleurs, car Dieu est Amour. Qu'une personne homosexuelle le sache et de le redise chaque jour, chaque minute, chaque seconde: elle est aimée par Dieu, comme personne.
Pour les actes, Dieu n'apprécie pas tous les actes, et peut-être blessé par nos actes.
Aussi, une personne homosexuelle qui cherche Dieu droitement peut tout à fait recevoir une bénédiction, et même plus encore, comme nous tous et chacun de nous, chrétiens baptisés, la confession, le pardon qui donnent la joie.
Par contre l'acte de vouloir unir deux personnes de même sexe est en contradiction avec le projet que Dieu a pour nous. C'est l'acte avec lequel l'Eglise n'est pas en accord, car elle ne peut pas mener vers le bien authentique que la personne porte en elle-même.
Aussi, considérer que si l'Eglise dit non ce n'est pas possible, mais qu'on peut faire autre chose, c'est être réaliste, bienveillant et tolérant.
Une personne divorcée qui veut se remarier à l'Eglise ne pourrait pas non plus recevoir cette bénédiction. Donc pas de discrimination, mais simplement un chemin, une vocation, un projet que Dieu a pour un homme et une femme, le mariage, fidèle, et indissoluble. C'est en raison de cette option positive, qui est un bien pour le époux, les enfants, l'Eglise et la société que nous pensons que faire cette promotion humaine portera du fruit pour le bien de tous.
Écrit par : Don Dom | lundi, 16 février 2015
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