mardi, 28 octobre 2014
Le Pape François n'est pas communiste: une terre, un toit, un travail !
Le Pape François n'est pas communiste
“Une terre, un toit et un travail“ sont des “droits sacrés“, assure le pape François en soutien aux mouvements populaires.
Le pape François a encouragé le combat des mouvements populaires qui luttent pour “une terre, un toit et un travail“ qui sont à ses yeux “des droits sacrés“, le 28 octobre 2014. Lors d’une rencontre avec plus de 200 personnes représentant des mouvements populaires, dont de nombreux Latino-américains, le pape a souhaité que soit entendue la voix des pauvres “qui dérange“ et “que l’on écoute peu“, et assuré devant le président bolivien Evo Morales qu’il n’en était pas pour autant “communiste“.
© L'Osservatore Romano
“Cette rencontre des mouvements populaires est un signe, un grand signe“, a d’abord affirmé le pape François, en espagnol, avant de poursuivre : “ils sont venus mettre en présence de Dieu, de l’Eglise et des peuples, une réalité souvent mise sous silence“. “Les pauvres, a-t-il aussitôt expliqué, non seulement souffrent d’injustice, mais ils la combattent“.
Les pauvres “n’attendent pas les bras croisés les aides des ONG, des plans d’assistance ou des solutions qui n’arrivent jamais“, a soutenu le pape François. Bien au contraire, a-t-il soutenu, “ils ne se contentent pas de promesses illusoires, d’excuses ou d’alibis“ et veulent être “protagonistes“ pour “exercer cette solidarité tellement particulière qui existe entre ceux qui souffrent, entre pauvres, et que notre civilisation semble avoir oubliés, ou qu’elle a tellement envie d’oublier“. Une nouvelle fois, le pape a alors regretté que le mot “solidarité“ soit souvent transformé “en gros mot“.
“Notre rencontre ne répond pas à une idéologie“, a assuré le pape en présence du président bolivien Evo Morales. “Vous ne travaillez pas avec des idées, vous travaillez avec des réalités (…), vous avez les pieds dans la boue et les mains dans la chair“, a encore lancé le pape avant d’assurer que la voix de ceux qui défendent les pauvres est peu entendue : “Nous voulons qu’on écoute votre voix qui, en général, est peu écoutée. Peut-être parce qu’elle dérange, peut-être parce que votre cri agace, peut-être parce qu’on a peur du changement que vous demandez“.
Communisme ou Evangile ?
“Une terre, un toit et un travail : ce pour quoi vous luttez sont des droits sacrés“, a assuré le pape François. “C’est étrange, mais si je parle de cela, il en ressort pour certains que le pape est communiste“, a-t-il commenté avant de s’expliquer : “On ne comprend pas que l’amour pour les pauvres est au centre de l’Evangile“.
Au fil de son intervention, le pape a déploré les souffrances des paysans, victimes de la déforestation, de l’achat massif de terres ou encore de la “spéculation financière“. Il a dénoncé l’abandon des “périphéries“ en marge des grandes villes où l’on ne cesse de construire “des tours et des centres commerciaux“. Il a également encouragé ceux qui souhaitent “changer“ le système en cours pour “remettre la dignité de l’homme au centre et construire sur ce pilier les structures sociales alternatives dont nous avons besoin“. Mais le pape a adressé quelques mises en garde : “Il faut le faire avec hargne, mais aussi avec intelligence. Avec ténacité, mais sans fanatisme. Avec passion, mais sans violence“.
Une fois encore, avec des expressions qui lui sont chères, le pape François a dénoncé “la mondialisation de l’indifférence“, “la culture du rejet“ des plus jeunes comme des personnes âgées, ou encore “le dieu argent“. Il a également promis que l’encyclique sur l’écologie qu’il prépare actuellement contiendrait les “préoccupations“ des mouvements populaires.
En conclusion, le pape a lancé cette invitation : “Disons ensemble de tout notre cœur : Aucune famille sans domicile ! Aucun paysan sans terre ! Aucun travailleur sans droits ! Aucune personne sans la dignité que donne le travail !“
Le pape a prononcé ce long et vigoureux discours au 2e jour d’une rencontre inédite au Vatican de représentants de mouvements populaires organisée par le Conseil pontifical Justice et Paix, en collaboration avec l’Académie pontificale des sciences sociales. Des mouvements de travailleurs précaires, chômeurs, migrants, paysans sans terre ou de personnes vivant dans des bidonvilles sont ainsi réunis à Rome du 27 au 29 octobre pour ce colloque inspiré de l’expérience du cardinal Bergoglio auprès des bidonvilles de Buenos Aires, lorsqu’il était encore archevêque de la capitale argentine.
Invité à participer à cette rencontre à titre privé en tant que “responsable syndical“, le président bolivien Evo Morales était aux côtés du pape. Les deux hommes devaient dîner ensemble dans la soirée lors d’une rencontre présentée comme “informelle“ par le Vatican. Dirigeant en Bolivie du Mouvement vers le socialisme, Evo Morales fut, par le passé, président du syndicat des cocaleros, les producteurs de feuilles de coca. AMI
20:31 | Lien permanent | Commentaires (3) | | |
Commentaires
Merci pour cet excellent article qui fait une bonne synthèse.
Écrit par : Jacques | mercredi, 29 octobre 2014
Merci à I.Media ! Je rends à Dieu ce qui est à Dieu, et à I.Media ce qui est à I.Media.
Écrit par : Don Dom | mercredi, 29 octobre 2014
avez-vous le texte intégral en langue française ?
Pouvez-vous me le transmettre , MERCI à vous.
Vone.
Écrit par : Floch Yvonne | jeudi, 30 octobre 2014
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