mercredi, 17 septembre 2014
Un Synode sur la famille sous pression: le "frame" de la communion des divorcées remariées
Synode et divorcés remariés
A quelques semaines de l'ouverture du Synode sur la famille, la pression médiatique monte.
Le Point / Le Nouvelliste (ATS, agence télégraphique suisse, qui nourrit beaucoup le système médiatique romand)
Le Pape François pour la communion des divorcées ?
L'angle d'attaque, d'approche ou le fameux "frame" sont: les divorcées remariées. Les personnes ou les acteurs de la polémique: le Pape François avec le Cardinal Kasper d'un côté, la Curie et le préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, son Eminence le Cardinal Müller, de l'autre.
Synode sur la famille: le Pape contre la Curie ?
Le binôme classique: les pour et les contres, les ouverts et les fermés, les bons et les méchants, les progressistes contre les conservateurs. En toile de fond: l'opposition entre le deux Papes, Benoît XVI et François.
Cela n'est pas l'approche de l'Eglise, qui ne stigmatise personne, n'exclue personne et ne veut blesser personne. Le Pape François a voulu ce Synode pour aider la famille, une vocation qui souffre passablement aujourd'hui. Les questions sont innombrables et très larges: les personnes seules, isolées, le travail pour les familles pauvres, l'argent, les veuves, le chômage, la souffrance, la contraception, l'avortement .....
Se concentrer uniquement et médiatiquement sur les divorcés est un trompe l'oeil, clairement un frame.
Le livre de la Curie romaine sur le non aux personnes divorcées: un révolte contre le Pape François ?
La Curie romaine aurait écrit un document qui rappellerait l'enseignement classique de l'Eglise catholique à propos de la communion: être en état de grâce. Cela concerne tout le monde. Par voie de conséquence, cela concerne également les personnes dont le mariage est sacramentel, donc valide, et qui vivent une seconde union.
Le Synode sur les divorcés ?
C'est une mauvaise question et un mauvais débat. Le Pape n'a jamais écrit, publié ou dit qu'un jour les personnes divorcées remariées ( mariage catholique et valide qui hélas n'a pas "tenu", pour une seconde union ) pourraient communier. Aussi, qui peut écrire une citation, un écrit, une phrase du Pape François sur la question de la communion des personnes divorcées remariées ?
Le Pape est un Pasteur, et il sait que nous avons besoin de pardon, de Miséricorde, de tendresse, d'Amour, toujours liés avec la Vérité qui rend libre. Tout cela se résume en un mot: Jésus, le Christ ! Pas un concept, mais Un Personne, Quelqu'un !
Le Pape François a même précisé en conférence de presse que le Synode n'était pas à propos de la communion des personnes divorcées remariées.
Ainsi fonctionne le monde de la communication. Elle est aussi un reflet de tout un courant interne à l'Eglise catholique, qui tire le Pape François par la manche, en lui faisant dire ce qu'il n'a jamais dit. Le Pape insiste sur la confession fréquente et la conversion; mais beaucoup se concentrent et se focalisent sur la communion...
Jouer le Pape contre le Pape, et le Pape François contre l'Eglise
Le plus grand effet de cette communication tronquée consiste à opposer les deux Papes.
Par exemple, les prochains départs de la Curie romaine donnent lieu à toutes sortes de suppositions: le Cardinal Burke prendra un autre poste, sans doute l'ordre de Malte; le Cardinal Canisares ( surnommé le petit Ratzinger ) retournera en Espagne; le secrétaire de la Congrégation du Clergé, son Excellence Mgr Celso Morga ( de l'Opus Dei, mais pas de la Prélature ) irait également en Espagne...
Ces quelques changements qui arrivent dans tous les pontificats sont interprétés comme une "dé-ratzingerisation". Ce qui est réducteur.
Premièrement, le Pape émérite a toujours rappelé que l'Eglise catholique n'offrait pas une carrière ecclésiastique ( le Pape actuel est aussi "anticlérical" ) et le Pape François continue sur la même ligne.
Deuxièmement, après la mort de saint Jean-Paul II, on accusait déjà Benoît XVI de ne pas suivre la ligne de son prédécesseur.
Un Synode: un flux de paroles inégales
Un Synode est une organisation extrêmement complexe, avec un flux de paroles assez impressionnant. Le risque est de se noyer sous un flot de discours. A quelques semaines de son ouverture, les forces en présence se dessinent, mais trop de propos sont échangés, sans que cela correspondent vraiment à la réalité, ni aux intentions du Pape.
Le rôle des médias n'est pas de décider, mais de mettre la pression. En un certain sens, cela réalise le voeu du Pape: qu'il y ait un large débat. Finalement, on ne pourra pas reprocher à l'Eglise de ne pas avoir réfléchi.
18:16 | Lien permanent | Commentaires (3) | | |
Commentaires
Selon la Croix, le pape serait "irrité" de la sortie du livre des cardinaux qui renvoie Kasper, pris en flagrant délit d'erreurs et de contradictions, à ses chères études. Irrité au point d'interdire au cardinal Müller d'en faire la promotion... Au mieux, on peut chercher à expliquer cette colère en rappelant que ce livre est publié juste avant le Synode, mettant ainsi sur la place public un débat que l'on aurait voulu feutré, contenu au sein du collège épiscopal. Pourtant, le Saint Père se montre beaucoup moins empressé d'exprimer son mécontentement quand c'est le parti de Kasper qui surfe sur la vague médiatique en préparant les esprits à la révolution pastorale tant espérée, jetant lui-même en pâture aux journalistes les meilleurs signes de son approbation à celui qui fait selon lui de "la théologie à genoux". Deux poids deux mesures?
http://www.la-croix.com/Religion/Actualite/Cinq-cardinaux-rappellent-leur-ferme-position-doctrinale-avant-le-Synode-sur-la-famille-2014-09-17-1207711
Écrit par : ph. martin | jeudi, 18 septembre 2014
Selon, aurait, serait ? avec des tels conditionnels, je ne vois pas de sources certaines et exacts. Dommage que La Croix avance de telles choses.
Quand au Cardinal Kasper, il a des très beaux livres sur la Miséricorde. Son point de vue mérite d'être écouter et entendu, sur un mariage, un second, comme dans l'Eglise primitive. Car le censuré serait manqué au débat. Un débat arrive à une conclusion, et ce n'est vraiment pas dit que le Pape aille dans le sens du Cardinal Kasper. Il est Pierre. Un Pape n'a jamais, même en étant corrompu ( et notre Pape est tellement intègre ), pris une décision contre la foi. La foi de Pierre repose sur la promesse de Jésus. Aussi, avec un large débat, je ne vois absolument pas le Saint-Père prendre une décision contre la foi.
Aussi je crois en l'Eglise, une, sainte, catholique et apostolique. La foi précède ma pensée, et l'oriente même. Donc totale confiance en l'Eglise et en Pierre, qui est maintenant notre Pape François.
Écrit par : Don Dom | jeudi, 18 septembre 2014
Est-il légitime de "débattre" lorsque la doctrine est sans équivoque? L'Église, une, sainte, catholique et apostolique n'est pas une démocratie qui s'invente des nouvelles lois au fil de l'évolution des mentalités. Or, même si Kasper, et ses amis, prétend ne pas toucher à la doctrine, il veut la vider de tout impact réel en réformant radicalement la "pastorale" à coup de contre-vérité, bien évidemment au nom du mot magique de miséricorde.
La vraie Miséricorde, ce n'est pas le bisounoursisme, c'est la Croix, et le sang versé d'un Dieu au Calvaire. C'est la Vérité en face de nos mensonges, l'Innocence blessée à mort par tous nos péchés.
Écrit par : ph. martin | jeudi, 18 septembre 2014
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