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lundi, 15 septembre 2014

Pape François: la guerre est une folie

Pape François et la 3ème guerre mondiale: différents morceaux de conflits

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Le Pape François a émis deux idées fondamentales:

- la guerre est une folie !

- la 3ème guerre mondiale est "par morceaux", fragmentée en différents conflits. Il a repris cette idée émise lors de sa conférence de presse, dans l'avion de retour de la Corée du Sud. 

Vatican - le 13/09/2014 à 10:46:00 Agence I.Media

A Redipuglia, le pape fustige l'indifférence de l'humanité face à la guerre (Verbatim).

Face aux nombreuses victimes de toutes les guerres, “l’humanité a besoin de pleurer, et c’est maintenant l’heure des larmes“, a lancé le pape François au cours d’une homélie particulièrement vibrante, le 13 septembre 2014, au cimetière militaire de Redipuglia, dans le Nord de l’Italie. A l’approche du centenaire du Première guerre mondiale, le pontife a dénoncé l’indifférence du monde face à une “troisième guerre“ mondiale “combattue ‘par morceaux’“.


Axant son homélie sur la figure de Caïn, meurtrier de son frère Abel dans le Livre de la Genèse, et sa célèbre phrase, ‘Suis-je le gardien de mon frère’ ?, le pape François a dénoncé l’indifférence de la guerre. “La guerre ne regarde personne en face: personnes âgées, enfants, mamans, papas... ‘Que m’importe?’“, a-t-il dénoncé dans l'un des plus cimetières militaires au monde. Il a aussi fustigé l'indifférence du monde face à la guerre. Les marchands d’armes, les “planificateurs de la terreur“, tous “ont écrit dans leurs cœurs : ‘Que m’importe?’“, a souligné le pape dans une homélie aux accents graves et solennels.

Voici le texte prononcé par le pape François au cimetière militaire de Redipuglia :

Après avoir contemplé la beauté du paysage de toute cette région, où des hommes et des femmes travaillent en conduisant leur famille, où les enfants jouent et où les personnes âgées rêvent... me trouvant ici, en ce lieu, je trouve seulement à dire: la guerre est une folie.

Alors que Dieu dirige sa création, et que nous les hommes, nous sommes appelés à collaborer à son œuvre, la guerre détruit. Elle détruit aussi ce que Dieu a créé de plus beau : l’être humain. La guerre défigure tout, même le lien entre frères. La guerre est folle, son plan de développement est la destruction : vouloir se développer au moyen de la destruction !

La cupidité, l’intolérance, l’ambition du pouvoir... sont des motifs qui poussent à décider de faire la guerre, et ces motifs sont souvent justifiés par une idéologie ; mais d’abord il y a la passion, il y a une impulsion déformée. L’idéologie est une justification ; et quand il n’y a pas d’idéologie, il y a la réponse de Caïn : “Que m’importe ?“, “Suis-je le gardien de mon frère ?“ (Gn 4,9). La guerre ne regarde personne en face: personnes âgées, enfants, mamans, papas... “Que m’importe?“.

Au dessus de l’entrée de ce cimetière, flotte la devise narquoise de la guerre : “Que m’importe?“. Toutes ces personnes, dont les restes reposent ici, avaient leurs projets, leurs rêves... ; mais leurs vie ont été brisées. L’humanité a dit : “Que m’importe?“

Aujourd’hui encore, après le deuxième échec d’une autre guerre mondiale, on peut, peut- être, parler d’une troisième guerre combattue “par morceaux“, avec des crimes, des massacres, des destructions...

Pour être honnête, la première page des journaux devrait avoir comme titre : “Que m’importe?“. Caïn dirait : “Suis-je le gardien de mon frère ?“.

Cette attitude est exactement à l’opposé de ce que demande Jésus dans l’Evangile. Nous l’avons entendu : il est dans le plus petit de ses frères : lui, le Roi, le Juge du monde, il est l’affamé, l’assoiffé, l’étranger, le malade, le prisonnier... Celui qui prend soin du frère entre dans la joie du Seigneur ; celui qui, en revanche, ne le fait pas, qui par ses omissions dit : “Que m’importe?“, reste dehors.

Ici, il y a beaucoup de victimes. Nous les rappelons aujourd’hui. Il y a les pleurs, il y a la douleur. Et d’ici nous rappelons toutes les victimes de toutes les guerres. Aujourd’hui encore les victimes sont nombreuses... Comment cela est-il possible ? C’est possible parce que, aujourd’hui encore, dans les coulisses, il y a des intérêts, des plans géopolitiques, l’avidité de l’argent et du pouvoir, et il y a l’industrie des armes, qui semble être tellement importante !

Et ces planificateurs de la terreur, ces organisateurs de l’affrontement, comme également les marchands d’armes, ont écrit dans leurs cœurs : “Que m’importe?“.

C’est le propre des sages, que de reconnaître leurs erreurs, d’en éprouver de la douleur, de les regretter, de demander pardon et de pleurer.

Avec ce “Que m’importe?“ qu’ont dans le cœur les affairistes de la guerre, peut être gagnent-ils beaucoup, mais leur cœur corrompu a perdu la capacité de pleurer. Ce “Que m’importe ?“ empêche de pleurer. Caïn n’a pas pleuré. L’ombre de Caïn nous recouvre aujourd’hui, dans ce cimetière. On le voit ici. On le voit dans l’histoire qui va de 1914 jusqu’à nos jours. Et on le voit aussi de nos jours.

Avec un cœur de fils, de frère, de père, je vous demande à vous tous, et pour nous tous, la conversion du cœur : passer de ce “Que m’importe ?“, aux larmes. Pour tous ceux qui sont tombés dans l’“hécatombe inutile“, pour toutes les victimes de la folie de la guerre, en tout temps. L’humanité a besoin de pleurer, et c’est maintenant l’heure des larmes. MM

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