mercredi, 12 mars 2014
Monseigneur Walter Kasper: un Cardinal qui exaspère ?
La vérité est miséricordieuse
Le Cardinal Kasper parle énormément, sans doute bien trop; il veut mettre la pression sur les prochains Synodes sur la famille, en considérant que la Vérité n'est pas miséricordieuse. Pour cet homme d'Eglise, la conscience jouera un plus grand rôle après le Synode.
Cependant, Vérité et Miséricorde sont intiment liés. La vérité rendra toujours libre.
Le discernement toujours actuel de Benoît XVI
Une chose est certaine: l'envergure et la stature théologique de Joseph Ratzinger continue d'inspirer l'Eglise. Le Pape émérite a toujours souhaité un approfondissement de la doctrine sur la validité du mariage sacramentel. Certains disait Benoît XVI en retard, or le voici en avance.
La voix de la conscience
Cependant, Joseph Ratzinger, qui a béatifié de la Cardinal John Henry Newman ( photo - un des docteurs de la conscience ), décrit la conscience comme un oeil qui permet de voir, et non de définir le bien et le mal. La conscience n'est pas autonome, mais bien plutôt une chambre sacrée, un sanctuaire habité par Dieu. Seul Dieu y entre avec délicatesse.
L'Eglise éclaire et forme la conscience
L'Eglise éclaire et forme la conscience. L'étymologie le signifie bien: "cum scientia", un savoir partagé, une connaissance, ou encore avec la science, soit le savoir de Dieu, la petite voix fine et légère qui résonne en silence. La conscience n'est pas autonome mais décide avec Dieu. Celui qui croit n'est jamais seul disait Benoît XVI. La conscience et l'Eglise sont deux échos harmonieux de la musique de Dieu.
LE SAINT-SIÈGE EN BREF : DIVORCÉS REMARIÉS
Vatican - le 11/03/2014 | Par Agence I.Media
Kasper/Divorcés remariés :
“L’Eglise ne doit jamais juger comme si elle avait une guillotine à la main, mais plutôt laisser toujours un passage ouvert à la miséricorde, une sortie qui permette à quiconque un nouveau départ“. C’est ce qu’assure le cardinal allemand Walter Kasper concernant l’épineuse question de l’accès à la communion pour les divorcés remariés dans une interview publiée sur le quotidien italien La Repubblica le 11 mars 2014. A ses yeux, la doctrine n’est pas une “eau stagnante“ mais bien un “fleuve en mouvement“.
Sur cette question, souligne-t-il, c’est le pape lui-même qui souhaite un “débat, même si certains veulent l’arrêter“. A la demande du pape, le cardinal Kasper avait tenu un discours introductif très remarqué au consistoire extraordinaire sur la famille qui s’est tenu au Vatican les 20 et 21 février derniers. Il y évoquait notamment des pistes sur le sujet, par le biais d’un chemin pénitentiel, qui depuis sont amplement débattues entre les fidèles et dans la presse.
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Commentaires
J'apprécie votre "prise de risque", comme disent les journalistes sportifs. On verra bien si Kasper n'est pas l'homme lige et l'exécuteur du pape. Il doit en tout cas se sentir encouragé à parler comme il le fait par toutes les louanges pontificales reçues depuis la première audience jusqu'au dernier consistoire, ou plutôt la dernière interview.
Écrit par : ph. martin | mercredi, 12 mars 2014
Je pense que le Pape veut sonder les évêques, provoquer le débat afin de secouer le cocotier. Toutefois, il est Pierre, et ne changera pas la substance de l'Evangile de la famille. Il y aura certes des changements, comme Joseph Ratzinger l'a laissé entendre. Cela permettra de rejoindre les personnes blessées dans leur amour. C'est une énorme souffrance.
N'oublions pas que la vérité ne blesse pas, elle rend libre. Jésus est l'auteur du mariage. L'Eglise ne peut pas se désolidariser de ses paroles. François a trouver la manière juste. Mais vous verrez, il n'ira pas dans le sens du vent, de la pression interne. Il suivra le Christ. On prête au Pape des propos qu'il n'a jamais tenus. Pour moi, le cardinal Kasper met la pression, mais pour quel motif ? Il n'a pas vraiment le génie et la finesse d'un Ratzinger. Le Cardinal Müller n'est pas Ottaviani. François saura trouver les mots juste pour redire que les personnes divorcées remariées sont dans l'Eglise, qu'elles ne sont pas excommuniées. J'en connais qui reste fidèle, et je ne peux pas me désolidariser de leur conscience droite, de leur vie blessée.
Écrit par : Don Dom | mercredi, 12 mars 2014
Théologie sereine, à genoux, le pape a eu le sens de la formule élogieuse pour caractériser l'intervention du cardinal. Mais il est vrai que François a un mot gentil et qui relève pour tout ceux à qui il parle. Lorsqu'il vilipende, c'est toujours dans le vague des images qui nous rejoignent tous.
Écrit par : ph. martin | jeudi, 13 mars 2014
Par ailleurs, pour le dire d'un mot (ou deux): je n'ai aucune crainte pour la doctrine catholique, qui ne peut être changée, pas même par un pape. Je n'ai pas non plus de doute sur l'intégrité et la bonne volonté du pape François. Par contre je crains fort que son style pastoral et libre, certaines de ses déclarations vagues et susceptibles d'interprétations diverses, consolident et encouragent des gens dans l'Eglise, à tous les niveaux (et beaucoup de cardinaux semble-t-il), qui ne sont pas dans les mêmes dispositions que lui et se sentent peut-être moins liés que lui à la saine doctrine.
Écrit par : ph. martin | jeudi, 13 mars 2014
Monsieur Kasper met une guillotine au-dessus de la tête de tous les catholiques ! C'est insupportable... Resterons-nous catholiques ? Notre foi nous sera-t-elle volée ?
Il menace l'indissolubilité de notre mariage... Que veut-il dire en proposant de faire communier les adultères publics ? Une de ces quatre choses : 1/ le mariage n'est plus indissoluble ; 2/ l'adultère n'est plus un péché ; 3/ Dieu est compatible avec le péché, puisqu'on peut communier en état de péché mortel ; 4/ Il n'y a pas de contact avec Dieu dans l'eucharistie. Et comme il ne précise pas laquelle de ces horreurs il implique, ce sont les quatre qu'il immisce dans l'esprit de tous les catholiques.
Ces supputations menacent la foi des catholiques et de l'Église en l'eucharistie, en l'indissolubilité du mariage - ce qui est très grave, le Seigneur a choisi cette image comme image de Sa propre fidélité, mettre en doute sa solidité est mettre en doute la solidité de Son Alliance, donc l'être même de l'Église !
Ceci sape le travail des acteurs pastoraux de terrain dans le domaine de la pastorale du mariage, insulte tous les mariés catholiques, et quel message est-ce pour les personnes abandonnées par leur conjoint et qui voient l'adultère de leur époux béni par l'Église ? Déjà, acteur moi-même de la pastorale de terrain au niveau du mariage, ces hésitations sont relayées par les jeunes : le mariage est-il vraiment indissoluble ? Ou s'engage-t-on seulement jusqu'au moment où on trouve mieux, comme le disent certains cardinaux dans les médias ?
Ces hésitations, cautionnées par le pape, sont en train de faire vaciller la foi de nombreux catholiques, avant de faire vaciller la foi de l'Église entière ?
Écrit par : Olivier | vendredi, 14 mars 2014
La réflexion et l'approfondissement ne peuvent qu'aider les personnes en souffrance.
Le Pape François n'a jamais remis en cause l'indissolubilité du mariage, comme cela c'est vu dans son enseignement aux fiancés.
Il est vrai que le Cardinal Kasper ne jouit pas d'un grand prestige théologique. Ceci peut expliquer cela.
Écrit par : Don Dom | vendredi, 14 mars 2014
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