mardi, 04 mars 2014
Bannir le russe en Ukraine ?
Le russe est une langue garantie par la Constitution ukrainienne
CNN a lancé la rumeur de l'interdiction de la langue russe en Ukraine. Or, la constitution ukrainienne stipule que le russe est une langue garantie par le droit. C'est ensuite bel et bien le président "renversé" qui voulait redonner des privilèges à la langue russe. Enfin, le nouveau président n'a pas signé la loi qui aurait voulu donner des privilèges à l'ukrainien.
D'ailleurs, presque tous les citoyens ukrainiens parlent et comprennent le russe, deux langues assez proches.
Les Ukrainiens sont aussi la minorité au sein des territoires russes, ou de l'ex Union Soviétique.
La puissance de la communication
La communication russe est très puissante. Par exemple, la thèse et l'accusation de fascisme néo-nazi remonte au soutien que l'Ukraine avait effectivement donné historiquement au pouvoir nazi. Rien de tel aujourd'hui ! Cela est l'arme de Poutine. La question serait plutôt celle-ci ? Y-a-t'il un droit pour les minorités en Russie ?
La Crimée fait partie de l'Ukraine, suite à un vote démocratique (52%). Il n'y a d'ailleurs qu'une seule école en langue ukrainienne sur le territoire car la langue majoritairement le russe, en Ukraine justement. Le thème de la langue est donc un faux débat.
La petite Eglise catholique d'Ukraine persécutée
Souvenons-nous enfin de la petite minorité catholique ukrainienne, rattachée à Rome, qui célèbre dans le rite orientale. Staline a décapité cette petite Eglise pour l'unir de force à l'Eglise orthodoxe russe (Les Uniates)
Constantin ou la première déchirure entre l'Orient et l'Occident, domination du politique
Dans l'histoire, la fondation de la ville de Constantinople, désignée comme la seconde Rome, est bien la trace de la volonté de l'Empereur Constantin de dominer l'Eglise, avec le grand risque de confondre, des siècles plus tard, la grande Russie avec l'Eglise russe. Historiquement, le patriarche orthodoxe de Moscou soutient le tsar, puis les hommes forts de Moscou.
Rome, indépendante
La ville de Rome est restée la citée des Papes, indépendante du pouvoir de César. Cette fondation de Constantinople fut sans doute le premier tiraillement entre l'Orient et l'Occident, qui conduira, déchirures après déchirures au schisme avec les Orthodoxes en 1054.
La phrase de Jésus: "rendez à Dieu ce qui est à Dieu, et à César ce qui est à César" ne fut pas toujours facile à mettre en oeuvre au cours de l'histoire. L'Eglise ne peut pas être une partie de l'Etat, confondue avec ce dernier, ou encore à son service.
(Lu sur le blog de Patrice de Plunkett - L'idée de la Grande Russie )
Nous avons récemment fêté le quatrième anniversaire des événements d’août 1991. Mais l’un de leurs aspects, pourtant non négligeable, a échappé à l’attention et au souvenir. (…) On a oublié comment le pays s’est trouvé découpé en morceaux en suivant ses frontières intérieures, nos frontières administratives tracées par Lénine, Staline, Khrouchtchev, et cela en dépit du bon sens à la convenance des uns ou des autres, sans tenir compte de la répartition ethnique – oublié comment ces frontières sont soudain devenues des frontières d’Etats. (…)
Les diplomates occidentaux ont besoin de voir la Russie morcelée, affaiblie, pour se débarrasser d’un concurrent. Mais ce furent aussi nos radicaux démocrates dont les vociférations montèrent jusques aux cieux. «Impérialisme, impérialisme !» Quelle impudence ! – ou bien leur raison était-elle à ce point obscurcie ? Où est-il, l’impérialisme ? Vingt-cinq millions de nos compatriotes, des régions russes tout entières, se sont retrouvés à l’étranger, et nous ne pouvons même pas poser la question des frontières à définir ensemble ? C’est de l’impérialisme, ça ? (…)
Et puis il y a la séparation de l’Ukraine et du Kazakhstan. Là, c’est exactement la même chose que la partition de l’Allemagne après la guerre. Tout comme, quand l’Allemagne a été déchirée en deux, ce sont des millions de liens vivants qui ont été rompus, c’est la même chose qui s’est passée ici avec la séparation de l’Ukraine et du Kazakhstan. Il et vrai que, là-bas, c’étaient des pays vainqueurs qui partageaient un pays soumis, vaincu. Et nous ? Nous, rien ne nous poussait à quoi que ce soit, nous avons simplement eu peur des vociférations à propos de ce fameux impérialisme. C’est nous-mêmes, de notre plein gré, qui avons tout livré. Les Russes sont maintenant un peuple démembré...
Alexandre Soljenitsyne
23:28 | Lien permanent | Commentaires (0) | | |
Les commentaires sont fermés.