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lundi, 03 mars 2014

Suisse: enquête sur le Dimanche dans la ville de Fribourg, Messe en latin (II)

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Comme il fallait s'y attendre, l'enquête sur la pratique religieuse dans la ville de Fribourg, surtout sur la Messe en latin (forme extraordinaire) fait l'objet d'interprétations diverses ( lire l'analyse de Jean-François Mayer, expert )

A y perdre son latin

Pour les uns, la forme extraordinaire ( messe du bienheureux Jean XXIII - messe tridentine ) a obtenu le plus de satisfaction. Pour les autres, la Messe  dans sa forme ordinaire, avec du latin, serait le choix des fidèles. 

J'ai participé à la correction du questionnaire avant sa mise en action. La question sur la Messe était formulée ainsi: Messe dans le rite extraordinaire. 

Un seul rite romain: deux formes (avec futur Saint Jean XXIII)

Avec un ami, nous avons signalé la petite erreur d'interprétation. L'unique rite romain comporte deux formes: la forme ordinaire, la liturgie dite de Paul VI (1969) et la forme extraordinaire dite de Saint Pie V, la Messe tridentine "d'avant le Concile Vatican II".

Il vaudrait mieux parler de la Messe du bienheureux Jean XXIII, car c'est ce futur saint qui a introduit les ultimes modifications, notamment la prière pour nos frères Juifs du Vendredi Saint (l'expression Juifs "perfides" a heureusement disparu; adjectif à remettre dans son contexte historique, car le sens des mots varient au cours de l'histoire; l'expression était mal comprise et dangereuse aujourd'hui). 

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La question a-t-elle été comprise ?

La question mérite d'être posée: les fidèles ont-ils compris que la forme extraordinaire est la Messe de Saint Pie V, la Messe tridentine ? Difficile de répondre, car même les auteurs de l'enquête ne connaissaient pas vraiment la volonté du Pape Benoît XVI de pacifier la question liturgique. Son Motu Proprio de 2007, qui libéralisait les deux formes de l'unique rite romain, n'est pas encore totalement compris, ni vraiment partout appliqué. 

Si les auteurs de l'enquête, dans un premier temps, n'avaient pas assimilé la subtilité liturgique, est-ce que les fidèles l'ont comprise ? Difficile de répondre s'il s'agit de la Messe dans la forme extraordinaire ou la Messe en latin. 

La Fraternité Saint Pierre célèbre la forme extraordinaire à la Basilique Notre Dame de Fribourg (aussi à Bulle, à la chapelle de Notre-Dame de Compassion). La FSSP est très bien intégrée dans la ville de Fribourg et fait un excellent travail pastoral (note: le jour de l’enquête, il y avait un peu moins de 100 fidèles dans cette église, révèlent les données de l’enquête. Un personne qui souhaite assister à une messe célébrée dans la « forme extraordinaire » peut le faire sans difficulté dans la ville de Fribourg)

Est-ce que les fidèles qui ont coché le degré de satisfaction à la question de la Messe en latin connaissaient ces précisions ? 

La Messe en latin

Dans le language courant, Messe en latin est compris comme la Messe d'avant Vatican II - ce qui est faux, car la Messe de Paul VI, la forme ordinaire, peut tout à fait être célébrée en latin. 

Je retiens surtout qu'il y a un décalage entre la réalité pastorale - la sensibilité des croyants - et la volonté majoritaire d'imposer des Messes sans latin, car selon une vision devenue minoritaire ( mais fortement ancrée dans le milieu clérical ) cela ne passerait plus aujourd'hui. En ce sens, l'enquête révèle que les fidèles pratiquants veulent des Messes justement fidèles avec une liturgie soignée. Ce furent bien des catholiques pratiquants qui ont été sondés. Le risque est grand de parler au nom du Peuple de Dieu sans l'écouter. Sachons nous ouvrir à  sa voix lorsqu'elle s'exprime. 

J'entends souvent des personnes ne plus savoir où aller à la Messe, car le prêtre se permet des improvisations subjectives qui blessent la foi. 

Sensus fidei

L'enquête a le mérite de donner un message des catholiques à leurs Pasteurs: célébrez la Messe selon la liturgie de l'Eglise, avec du latin ( et d'autre beaux chants ) et aussi pourquoi pas car l'Eglise le souhaite, selon la forme extraordinaire. Vox populi vox Dei. Le peuple de Dieu possède, expression du Pape François, un flair ou le "sensum fidei" pour rechercher le Seigneur. 

La Messe, expression de la foi, n'appartient pas aux prêtres, mais à toute 'Eglise.

La Messe selon la foi de l'Eglise

Les fidèles veulent la Messe du Christ, la Messe de l'Eglise ! voilà sans doute la bonne surprise du sondage de Fribourg. Le résultat aussi favorable à la Messe en latin, à la forme extraordinaire, permettra de corriger une certaine idéologie, soit une volonté de plaquer des idées sur une réalité qui est différente. 

Une vérité pour conclure: les personnes sondées ne veulent pas d'ADAP, des célébrations sans prêtre, à une très large majorité. 

Commentaires

Ce d'autant plus que la constitution sur la liturgie du dernier concile est extrêmement claire sur le sujet : *1. L’usage de la langue latine, sauf droit particulier, sera conservé dans les rites latins*

Il est souvent regrettable d'assister à de véritable dérives liturgies. Comme nous pouvons aussi le constater, ces dérives sont également présente en Valais. La médiatisation négative de la forme extraordinaire à laisser un blessure dans toute une génération. Et pourtant la présence d'une seule goûte de latin dans la forme ordinaire est tops souvent mal vue. Et pourtant il est primordial que nous retrouvions le sens du beau et du vrai, pour que refleurisse les conversion et les vocations.

Écrit par : Renato | lundi, 03 mars 2014

D'où la nécessité de suivre l'appel du Pape François: sortir de soi, aller à la périphérie, car lorsque l'Eglise est fermée sur elle-même, elle tombe malade.

Avec le patrimoine du Concile Vatican II, donc de la foi de toute l'Eglise, avec l'héritage du futur Saint Jean-Paul II et les brillants enseignements du Pape Benoît XVI, nous pouvons sortir de nous-mêmes pour aller, avec cet enrichissement, évangéliser.

Écrit par : Don Dom | lundi, 03 mars 2014

Je vous remercie pour ce papier qui éclaire l'essentiel. Je signaler au passage aux Fribourgeois en manque de liturgie soignée où le latin trouve sa place, que la messe (rite ordinaire)de l'abbaye de la Fille Dieu, à Romont, célébrée par l'abbé Clément avec le concours des moniales, est un modèle du genre (on devrait y envoyer tous nos prêtres en stage de perfectionnement).

Écrit par : ph. martin | lundi, 03 mars 2014

Merci de m'avoir signalé l'article de Jean-François Mayer.

Écrit par : Don Dom | lundi, 03 mars 2014

Les commentaires sont fermés.