mercredi, 02 octobre 2013
Interviewe du Pape à la Repubblica
Certains retiennent que la Repubblica (journal concurrent du Corriere della Sera), et c'est vrai pour une part, n'est pas en faveur de l'Eglise. D'autres, tel que le porte-parole émérite du Pape Jean Paul II, Joachin Navarro-Valls, pense qu'il vaut la peine d'y écrire. Enfin, le Pape veut porter l'Evangile aux périphéries et il met tout simplement cette idée maîtresse en application.
Le monde à l'envers: certains blogs ou sites dérapent
C'est plutôt dans les rangs ecclésiaux ou ecclésiastiques que la cacophonie se met en place. Certains "partisans" de l'Eglise, qui avaient déjà déformé le pontificat de Benoît XVI ne comprennent même plus le Saint Père. A les lire, on croirait avoir un Pape de rupture, après un Pape de l'herméneutique de la Réforme. Ils avaient tellement critiqué les médias qui caricaturaient Benoît XVI, qu'ils font eux même la même chose avec le Pape François.
Le risque d'agir selon les idées combattues
Le constat s'impose: le Pape François n'est pas celui que ces blogs et ces sites veulent présenter. Pour paraphraser Benoît XVI, les interviews de François sont des textes, que nous devons lire à la source. L'esprit que l'on nous vend n'est pas le Pape.
Le combat contre les pratiques des médias, que ces sites ont dénoncé tout au long des 8 ans du pontificat de Benoît XVI, tombent dans le péché qu'ils avaient fustigé. La lutte rend parfois aveugle et l'obnubilation pour ne pas dire l'obsession revient tel un boomerang. On risque d'agir, hélas, comme ce que l'on veut combattre.
Lire à la source: L'interviewe en italien
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Commentaires
Mon cher Dominique, c'est tout à votre honneur, vous faites tout pour arrondir les angles et désamorcer les germes de division à l'intérieur de l'Église. Vous insistez avec beaucoup de bonne volonté sur la continuité de Benoît XVI à François et n'avez pas de mots assez durs pour dénoncer ceux qui fautent en oubliant que comparaison n'est pas raison. Mais là, lorsque vous lisez cet interview, vous même qui selon votre propre aveu avez dû apprivoiser et apprendre à connaître et à aimer ce nouveau pape, vous ne pouvez pas ne pas avoir quelques sueurs froides, quelques interrogations sur l'orientation de ce pontificat... Il y a des déclarations pour le moins étonnantes, des aplatissements de la doctrine de l'Église, un sorte de réductionnisme mondain qui laisse songeur... Rien de faux, mais beaucoup d'ambiguïtés...
Il faut prier, beaucoup prier pour notre pape et l'Église, mais arrêtons de faire comme si tout était excellent, parfait, merveilleux... N'est-ce pas justement une part de cet esprit de courtisanerie que le pape dénonce à raison?
Écrit par : ph. martin | mercredi, 02 octobre 2013
Mais je pense ce que je dis. Le Pape doit être compris, et pour moi il n'y a pas d'ambigüité dans son interviewe. C'est un Pape très spirituel, un maître spirituel, qui nous centre sur l'essentiel. Ce qui a toujours manqué à la frange qui a déformé Benoît XVI est justement la prière, la vie intérieure, la vie de foi. Aussi, je suis résolument avec notre Saint Père.
Écrit par : Don Dom | mercredi, 02 octobre 2013
Je comprends votre souci légitime de refuser les oppositions entre le pape François et ses prédécesseurs immédiats. il est néanmoins difficile de nier certaines orientations fondamentales (d'ordre pastoral?) très différentes voire opposées. quelque soit ce que l'on peut penser de lui, le billet de Sandro Magister de ce jour met le doigt sur les inquiétudes de beaucoup de personnes. On ne peut les occulter même s'il est vrai qu'une certaine frange de l'Eglise manque à la charité la plus élémentaire envers le pape. Pour le moment, je ne tire aucune conclusion. Je suis encore dans l'expectative afin d'y voir plus clair.
Écrit par : Mike | jeudi, 03 octobre 2013
Merci d'attirer notre attention sur cet article de Sandro Magister. Il résume parfaitement le malaise grandissant qui étreint non pas seulement la frange la plus tradi de l'Église (dont je n'aurais la prétention de jauger la vie intérieure!) avec laquelle l'abbé Rimaz est brouillé, mais les fidèles catholiques les plus divers, à l'exception notable des progressistes convaincus, qui jubilent: l'ex-poulain de Martini va réaliser son programme au delà de leurs espérances les plus folles...
Écrit par : ph. martin | jeudi, 03 octobre 2013
Je crois que sur mon blog, ce sont les fidèles les plus tradis qui sont brouillés avec l'Eglise, bien avant de l'être avec moi. Presque par définition, ils ont toujours raison sur tout, ont tout compris, mieux que le Pape et les évêques. Je suis certes un peu sévère, mais quand même. Ils ont réponses à tout, alors que j'ose dire parfois: je ne sais pas.
Aussi, il est vrai qu'ils ne trouveront pas chez moi un appui pour critiquer le Pape actuel et le Concile Vatican II.
Je suis par contre très ouvert sur leurs personnes, leurs aspirations lorsqu'elles se vivent calmement et sereinement, surtout sur la liturgie. Marrant, car j'ai la réputation d'être traditionnaliste; comme quoi, il vaut mieux suivre sa conscience, le qu'en-dira-Dieu, que le qu'en dira-t-on.
Je ne crois pas que notre Pape soit le poulain de Martini. Il est le candidat du Conclave, des cardinaux, qui est un moment liturgique, sacré, qui élit le poulain de Dieu.
Ma dernière découverte est le lien entre Saint Josémaria, le fondateur de l'Oeuvre, qui n'est pas progressiste, mais catholique, et notre Pape. Ils se ressemblent terriblement.
Mais pour le milieu tradi, l'Opus Dei est trop libérale.
Aussi, comme je fus résolument en faveur de Benoît XVI, un géant et un grand, comparable à un Père de l'Eglise, je suis raisonnablement, soutenu avec la foi, en faveur de notre Saint Père actuel. Il me mène vers le ciel et je place en lui, comme en mon évêque, toute ma confiance. Nous ne connaissions rien de lui, à l'inverse de Ratzinger. Aussi, soyons patient, car la perspective de ce pontificat ne se saisit pas sur le court terme, ni avec la couleur des chiffons, des dentelles, du camail et des souliers. La vie intérieure, la prière est souvent ce qui manquent hélas parfois à nos frères trop tradis, qui basent presque tout sur les idées, la raison presque sans la foi, et la politique.
Écrit par : Don Dom | jeudi, 03 octobre 2013
Si vous me classez parmi ces tradis detrompez vous: mon univers intellectuel c'est plutôt la revue thomiste et nova et vetera, et mes participations à la forme extra du rite romain se comptent sur les doigts d'une seule main. Les rares personnes que je connais personnellement dans ce milieu, je constate que ce n'est pas tant les questions de dentelles qui les intéressent que les questions de doctrine et de pastorale, de formation chrétienne et de mission. Et si chez eux la parole de Benoît XVI était reçue avec reconnaissance et espérance, les sorties de François manifestement touchent un autre public, celui-là même qui grimaçaient depuis des décennies. Et comme le note Sandro Magister, l'un défait ce que l'autre et ses prédécesseurs ont fait, notamment au niveau de la question liturgique et de la défense de la vie et de la loi naturelle, de la foi nécessaire au juste usage de la raison en ses derniers retranchements.
Il n'empêche, François est le pape, et pour ma part, j'essaie de tout coeur de le recevoir comme tel, de me laisser bousculer au besoin, les voies du Seigneur étant toujours autres, la vocation chrétienne étant toujours marquée de la Croix sous une forme ou une autre, parfois sous l'aspect d'une obéissance "nocturne". Il y a aussi de très belles choses à retirer de ses discours et homélies, au niveau personnel, pour l'examen de conscience et la conversion quotidienne. Je constate aussi qu'il est audible par des gens qui ne voulaient rien savoir de l'Église avant lui. Tant mieux si ça pouvait aider certains à revenir au Seigneur. Mais de fait, selon les retours que j'ai pu glaner, ce discours est plutôt perçu non comme une invitation à se remettre en question et à prendre la route avec le Christ, mais comme un signal que l'Église "évolue", prend le chemin du monde, devient enfin moderne... Les voilà confortés dans leurs préjugés erronés...
Écrit par : ph. martin | jeudi, 03 octobre 2013
Bonjour,
Je pense que vous avez raison, monsieur l'abbé, mais que ph. martin a tout autant raison que vous.
Je m'explique: le pape est indubitablement et fondamentalement tel que vous le dites mais ce qui parvient de lui et de ses paroles, au public catholique ou pas, c'est un ensemble de choses profondément bizarres enveloppées d'applaudissements.
Je prends un exemple: lorsque le pape parle de la pertinence d'avoir une Eglise horizontale, il ne rabaisse rien du tout, ni au sujet de Dieu ni de l'Eglise, comme le proclament ses détracteurs; compte tenu de ce que je sais de lui, je comprends que le pape fait référence au pouvoir de nuisance d'une certaine bureaucratie ecclésiastique, dénoncée en son temps par Benoi^t XVI, et qui torpilla tant d'initiatives parfaitement catholiques dans le domaine de la catéchèse et dans la pastorale en général, bureaucratie qui ne se fit pas non plus toujours remarquer par son orthodoxie dans des situations délicates comme celles que le cardinal Bergoglio eut à connaître lorsqu'il combattit la théologie de la libération... Pourtant ce que dit le pape n'est nullement compris comme je viens de l'exposer, au contraire, au niveau de secteurs paroissiaux et de certains diocèses, on voit la bureaucratie se réveiller et se sentir encouragée par le pape parce qu'elle s'imagine qu'il lui demande de torpiller ceci ou cela: les membres de la bureaucratie s'imaginent que c'est cela la réforme selon François! Or ces personnes, leurs groupes et leurs réseaux, sont influents dans l'Eglise et leur capacité de nuire à des serviteurs humbles et loyaux de l'Eglise est importante.
Ceux qui dénigraient Benoît XVI avaient tort, ceux qui contestent le pape François ont également tort et, souvent, comme vous le notez, pour les mêmes raisons.
Cependant c'est à un autre groupe qu'on doit s'intéresser actuellement: celui que j'englobe dans le terme de bureaucratie et qui se comporte en vil courtisan du pape François, groupe qui ne voit pas ou ne veut pas voir que le pape appelle à autre chose qu'aux vieilles lubies de ladite bureaucratie, bureaucratie qui pratique l'admiration courtisane à distance et sans souci de ce qu'en dit le pape mais en pensant que les applaudissements qu'elle lui adresse couvriront les vieilles lunes bureaucrates de son prestige et permettront de les faire passer pour nouvelles et réformatrices. N'est-il pas bizarre que cette bureaucratie s'identifie au peule dont parle le pape, n'est-il pas bizarre que, dans un mouvement comparable, les personnes éloignées de la foi s'identifient elles aussi au peuple et interpellent le pape comme si elles étaient les représentantes de ce peuple mieux qualifiées que lui, le pape, pour comprendre le peuple? Cette ambiguïté n'est pas la moindre parmi celles qui contribuent détournement d'image du pape François.
Il est donc légitime que des serviteurs fidèles et loyaux s'inquiètent et il serait grave de ne pas prendre leurs inquiétudes en considération; les menaces pesant sur les fruits de leurs fatigues sont réelles dans tel secteur paroissial, dans tel diocèse. Ne serait-il pas temps que le pape ou son entourage prennent conscience du fait que, si le dialogue avec tel ou tel éloigné de la foi est légitime, il n'est pas légitime que cela se retourne contre ceux qui vivent humblement la foi et servent Dieu dans son Eglise sans rien contester et, notamment, sans jamais avoir eu le moindre contact avec le traditionalisme? Qui voudra enfin se rendre compte que, depuis trop longtemps et hélas avec un regain récent du fait du détournement d'image du pape François, ce sont toujours les mêmes qui en prennent plein la figure, à savoir ceux que symbolise l'unique brebis qui, dit-on, reste actuellement dans le bercail du Seigneur, alors que les 99 autres se sont éparpillées. Est-il normal d'épuiser la dite brebis, de la tondre et de la retondre, de donner l'impression que certaines brebis éparpillées et même quelques loups peuvent s'en prendre à elle à partir du moment où les éparpillées et les loups applaudissent le berger? Ce n'est certainement pas ce que veut le pape, vous avez raison de le dire monsieur l'abbé, mais c'est ce qui se passe et ph. martin et bien d'autres ont raison d'attirer l'attention sur ce phénomène hautement préoccupant dont il semble étonnant que le pape ne se soit pas encore rendu compte. Le berger peut tout a fait avoir des projets à long terme mais il ne peut pas faire comme si la seule brebis qui lui reste n'avait besoin d'aucune parole réconfortante ou d'aucun secours immédiat dans la bizarre adversité applaudissante qui monte vers le berger mais qui commence à tomber lourdement sur la brebis.
Écrit par : C.J. | jeudi, 03 octobre 2013
Bonsoir,
merci beaucoup C.J. je pense exactement comme vous.
Écrit par : Stève | jeudi, 03 octobre 2013
Je ne visais personne parmi les auteurs des commentaires, qui sont bienvenus d'ailleurs. Je parlais du milieu tradi très proche d'Ecône, ou d'un milieu naissant qui s'oppose sournoisement au Pape en s'attachant à un Pape émérite qu'il avait déformé.
Je ne crois pas que le berger tombe sur la brebis. Comme mentionné, je me sens stimulé dans ma foi, pour avancer et ne pas rester installé, mais approfondir, bouger, chercher le Christ. Mon attachement au Pape est réflechi et renforcé par ma foi. Je lui fais confiance. Pour être franc, je l'ai déjà dit, je fus chamboulé au tout début; puis en me posant des questions, par des rencontres aussi, j'ai compris. Et ce processus reste vivant.
Enfin, c'est un peu curieux d'aller sur ces sites et ces blogs qui défendaient Benoît XVI contre les mensonges médiatiques, et qui déforment le Pape François. Un ami vaticaniste m'a rendu attentif que cela n'était pas surrpenant. C'est toutefois un paradoxe.
Mais poursuivons le débat, tout en sachant que je suis résolument, mais vous l'avez bien compris, un fan de notre Pape, qui communique remarquablement bien, et qui prend le risque de se mouiller. A nous, de le relayer le mieux possible. J'essaie de le faire, malgré mes limites. Je compte sur votre amitié et vos prières. Sans oublier vos remarques constructives.
Juste que je suis conscient que le Pape est récupéré par des partisans de François, un homme imaginaire, qui n'est pas le Saint François d'Assise.
Écrit par : Don Dom | jeudi, 03 octobre 2013
Que d'efforts à défendre l'indéfendable: notre pape ( mais l'est-il vraiment, Benoît XVI n'a-t-il pas subi des pressions telles que sa démission est caduque) fait n'importe quoi, dit n'importe quoi, place un ballon et des maillots sur un autel, ne s'incline pas devant le saint sacrement, lave les pieds de non-catholiques et de femmes le jeudi saint, appelle les jeunes à mettre la pagaille, prétend que les catholiques doivent encourager les non catholiques à suivre leur conscience erronée, soutient que malgré les sauteries d'Assise, la participation d'un pape à un culte talmudique, d'un autre à un culte de Shiva, malgré le baiser déposé par Jean Paul II sur le Coran, rien de consistant en matière d’œcuménisme dans la lignée de Vatican II n'a été entrepris; alors que tout l'occident est la proie des partisans de la culture de mort qui veulent détruire la famille et promouvoir les vices, il accuse ceux qui combattent contre cette déferlante de stupre qu'ils sont obsédés, il détruit progressivement tout ce que Benoît XVI, en matière de liturgie, avait voulu restauré et malgré tout vous êtes là tranquille, serein à nous dire que c'est un pape merveilleux qui vous sort de vos habitudes. Mais allo quoi, êtes-vous devenu insensé? ces habitudes dont il veut vous faire sortir c'est tout simplement la foi catholique, ses formes liturgiques, sa doctrine, sa morale...prenez garde monsieur l'abbé que ce pape ne vous habitue pas à vous déshabituer de la foi, qui ne consiste pas à chanter l'amour comme un vulgaire chanteur de variété et à parler de la vie intérieure en la repeignant en rose bonbon.
Écrit par : Hector | vendredi, 04 octobre 2013
Rien que cela ? Je crois que nous n'avons pas les mêmes références, ni les mêmes lectures, ni la même vision.
Certes, la personalité d'un Pape, ses propos libres dans les médias ne sont pas de l'ordre de l'infaillibilité. Mais sachez que j'ai des témoignages de personnes qui reviennent à la foi, qui se confessent, qui retrouvent la pratique. Aussi, Dieu agit au travers de notre Pape, comme Dieu l'a fait depuis le le début de la Création, dans la continuité.
Écrit par : Don Dom | samedi, 05 octobre 2013
Honnêtement et même si nous ne sommes plus au temps de notre Seigneur Jésus qui s'adressait d'une manière particulièrement clair au foule même les plus humbles et sans instructions, je trouve que le Saint Père n'est pas lui toujours très clair. En conséquence pour éviter de mal comprendre et de me faire des fausses idées, je ne me "jette" plus comme je le faisais avant avec Benoit XVI sur les comptes rendus de ses interventions ou pour regarder les reportages où "ses gestes" plaisent tant aux médias.
A noter néanmoins que ce qu'il a dit de très important à Assises n'a pas été repris par les médias et les commentateurs, ou tout au moins infiniment moins qu'à Lampedusa, par exemple, ce n'est pas un hasard et l'on comprend pourquoi. Quand le Pape parle comme l'Église ce n'est pas bien quand il parle comme le Monde cela plaît beaucoup même si lui n'a pas forcément dans ses mots la même idée que le Monde.
Mais ce qui compte c'est que l'Eglise continue et que les catholiques avec leur sensibilité poursuivent avec le Pape leur chemin.
Je reprends l'image de François avec l'idée d'une église multiple dans l'harmonie. C'est un rude travail pour le chef d'orchestre, surtout si dit-il il n'a a pas une très bonne oreille et quand sont nombreux ceux qui veulent le tirer par la soutane d'un côté ou d'un autre.
Prions donc pour lui pour qu'il puisse conduire au mieux le troupeau, une tâche impossible sans le Seigneur et ne nous posons pas trop de question quand nous sommes surpris par les "paroles" du Pape François!
Écrit par : c | jeudi, 10 octobre 2013
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