mardi, 16 avril 2013
Terrorisme: la condamnation de l'Eglise catholique
Catéchisme de l'Eglise catholique
513 - Le terrorisme est une des formes les plus brutales de la violence qui bouleverse aujourd'hui la Communauté internationale : il sème la haine, la mort, le désir de vengeance et de représailles
(Catéchisme de l'Eglise catholique, 2297).
De stratégie subversive, typique de quelques organisations extrémistes, visant à la destruction des choses et au meurtre des personnes, le terrorisme s'est transformé en un réseau obscur de connivences politiques ; il utilise aussi des moyens techniques sophistiqués, se prévaut souvent d'immenses ressources financières et élabore des stratégies sur une vaste échelle, frappant des personnes totalement innocentes, victimes accidentelles des actions terroristes
(Jean-Paul II, Message pour la Journée Mondiale de la Paix 2002).
Les cibles des attaques terroristes sont, en général, les lieux de la vie quotidienne et non pas des objectifs militaires dans le contexte d'une guerre déclarée.
Le terrorisme agit et frappe aveuglément, en dehors des règles grâce auxquelles les hommes ont cherché à discipliner leurs conflits, par exemple avec le droit international humanitaire : « Dans bien des cas, le recours aux procédés du terrorisme est regardé comme une nouvelle forme de guerre » (Concile oecuménique Vatican II, Const. Past. Gaudium et spes (1966)). Il ne faut pas négliger les causes qui peuvent motiver cette forme inacceptable de revendication. La lutte contre le terrorisme présuppose le devoir moral de contribuer à créer les conditions pour qu'il ne naisse pas ni ne se développe.
514 - Le terrorisme doit être condamné de la manière la plus absolue. Il manifeste un mépris total de la vie humaine et aucune motivation ne peut le justifier, dans la mesure où l'homme est toujours une fin et jamais un moyen.
Les actes de terrorisme frappent profondément la dignité humaine et constituent une offense à l'humanité entière : « De ce fait, il existe un droit de se défendre contre le terrorisme »
(Jean-Paul II, Message pour la Journée Mondiale de la Paix, 2002).
Ce droit ne peut cependant pas être exercé dans le vide de règles morales et juridiques, car la lutte contre les terroristes doit être menée dans le respect des droits de l'homme et des principes d'un État de droit ( Jean-Paul II, Message pour la Journée Mondiale de la Paix, 2004).
L'identification des coupables doit être dûment prouvée, car la responsabilité pénale est toujours personnelle et ne peut donc pas être étendue aux religions, aux nations, aux ethnies, auxquelles appartiennent les terroristes. La collaboration internationale contre l'activité terroriste « ne peut se limiter seulement à des opérations répressives et punitives. Il est essentiel que le recours à la force, s'il est nécessaire, soit accompagné d'une analyse courageuse et lucide des motivations sous-jacentes aux attaques terroristes »
(Jean-Paul II, Message pour la Journée Mondiale de la Paix, 2004).
Un engagement particulier sur le plan « politique et pédagogique » (Jean-Paul II, Message pour la Journée Mondiale de la Paix, 2004) est également nécessaire pour résoudre, avec courage et détermination, les problèmes qui, dans certaines situations dramatiques, peuvent alimenter le terrorisme : « Le recrutement des terroristes est en effet plus facile dans les contextes sociaux où les droits sont foulés au pied et où les injustices sont trop longtemps tolérées »
(Jean-Paul II, Message pour la Journée Mondiale de la Paix, 2002).
515 C'est une profanation et un blasphème de se proclamer terroristes au nom de Dieu : (Jean-Paul II, Discours aux représentants du monde de la culture, de l'art et de la science, Astana, Kazakhstan (24 septembre 2001)) de cette façon, on instrumentalise aussi Dieu et non seulement l'homme, dans la mesure où l'on estime posséder totalement la vérité divine au lieu de chercher à en être possédé.
Qualifier de « martyrs » ceux qui meurent en accomplissant des actes terroristes revient à inverser le concept de martyre, qui est le témoignage de celui qui se fait tuer pour ne pas renoncer à Dieu et à son amour, et non pas de celui qui tue au nom de Dieu.
Aucune religion ne peut tolérer le terrorisme et, encore moins, le prêcher
(Jean-Paul II, Message pour la Journée Mondiale de la Paix, 2002). Les religions s'emploient plutôt à collaborer pour éliminer les causes du terrorisme et pour promouvoir l'amitié entre les peuples (Décalogue d'Assise pour la paix, n 1, contenu dans la Lettre envoyée par Jean-Paul II aux Chefs d'Etat et de Gouvernement le 24 février 2002).
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