La religion de François Hollande

Après Nanterre, le coup de tonnerre médiatique du 2 avril

Les scandales et les affaires font tourner les rotatives, plutôt les idées dorénavant. Avec le changement médiatique de ces dernières années, le glissement vers le web, ce "scandale" agite les souris et met à rude contribution les doigts sur les claviers. Les fameux 3 s sexe, argent et sang (3 s en italien) attirent toujours les médias et mobilise l'opinion publique. A chaque mois son lot d'émotions, c'est bon pour le fonctionnement médiatique.

Compte non déclaré

Le compte en Suisse non déclaré de Jérôme Cahuzac devient l'affaire dont tout le monde parle.

Une des définitions possibles de Dieu consiste à se demander: qu'est-ce qui a la première place dans une vie ? En ce sens, Monsieur Hollande place la République au-dessus de tout. Aussi, pour lui, la faute de Cahuzac est impardonnable. Plus encore, elle est un outrage. Le Président français, athée déclaré, fait donc de son credo politique républicain sa propre religion, pratique qu'il impose à tous et qui ne connaît alors aucun pardon. La lutte contre l'évasion fiscale relève de la religion d'Etat.

Péché véniel ou mortel ?

Maître Charles Poncet s'est exprimé sur la Radio Suisse Romande, dans l'émission Forum: "Je trouve indécent la danse du scalp actuelle envers Jérôme Cahuzac. Finalement son péché est assez véniel". Intéressant de voir sortir la morale, qu'on ne saurait voir, dans le domaine des finances. Maître Poncet doit beaucoup à l'Eglise catholique, notamment par sa formation dans une prestigieuse école catholique.

Alors que la France s'apprête à légaliser le mariage pour tous, que l'avortement devient libre pour les filles de 16 ans, que l'euthanasie est sur le point d'être encore plus répandue, il est curieux que la morale qui n'a pas droit de cité en terrain laïc ressurgisse par la porte de l'économie. La porte de l'homme reste soigneusement fermée ! Un président qui refuse de défendre tout l'homme et tout homme, de sa conception à sa fin naturelle, finit tôt ou tard par se coïncer les doigts dans la porte qui claque.

Doctrine sociale de l'Eglise

Et pour l'Eglise ? La doctrine sociale de l'Eglise s'est passablement dévelloppée durant ces deux derniers siècles. Avec l'avénement providentiel des baptisés, des laïcs, mis en valeur par le Concile Vatican II, ils leur revient de vivre au beau milieu des affaires du monde, du temporel, des valeurs telles que la vérité, l'équité et la justice.

Le fait d'ouvrir un compte bancaire à l'étranger n'est pas un péché. Par contre, ne pas le déclarer et mentir sont deux péchés très graves. "Tu ne mentiras pas, tu ne voleras pas", deux commandements de portée universelle.

Une brochure intéressante publiée par le magazine "La Vie" est disponible. Une aide pour vivre en société avec le sens de la vérité, de la justice, en servant les plus pauvres donc en payant les impôts. Au centre de l'économie, au coeur de la finance, c'est bien l'homme qu'il sagit de sauver. Voilà l'Eglise pauvre pour les pauvres dont François, le nouveau Pape, désire certainement de tout son coeur.