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jeudi, 06 décembre 2012

Avortement, conférence des évêques suisse et Paul VI

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Un communiqué, une réponse, doivent toujours être mises dans un contexte. Intéressante déclaration (extraits ci-dessous) du Pape Paul VI, timonier du Concile Vatican II, qui n'a pas prise une ride. 

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Avortement

V. - La morale et le droit

19. La discussion morale s’accompagne un peu partout de graves débats juridiques. ...

20. ... Il est vrai que la loi civile ne peut vouloir recouvrir tout le domaine de la morale ou punir toutes les fautes ; personne ne le lui demande. .... Il est vrai que la loi n’a pas à trancher entre des opinions ou à imposer l’une plutôt que l’autre. Mais la vie de l’enfant prévaut sur toute l’opinion : on ne peut invoquer la liberté de pensée pour la lui enlever.

21. Le rôle de la loi n’est pas d’enregistrer ce qui se fait, mais d’aider à mieux faire. C’est en tout cas la mission de l’Etat de préserver les droits de chacun, de protéger les plus faibles. Il lui faudra pour cela redresser bien des torts. La loi n’est pas obligée de tout sanctionner mais elle ne peut aller contre une loi plus profonde et plus auguste que toute loi humaine, la loi naturelle inscrite dans l’homme par le Créateur comme une norme que la raison déchiffre et travaille à bien formuler, qu’il faut toujours s’efforcer de mieux comprendre, mais qu’il est toujours mal de contredire. ...

22. Il doit être en tout cas bien entendu qu’un chrétien ne peut jamais se conformer à une loi en elle-même immorale ; et tel est le cas de celle qui admettrait en principe la licéité de l’avortement. Il ne peut ni participer à une campagne d’opinion en faveur d’une telle loi ni donner à celle-ci son suffrage. Il ne pourra pas davantage collaborer à son application. Il est par exemple inadmissible que des médecins ou des infirmières se trouvent mis dans l’obligation de concourir de façon prochaine à des avortements et doivent choisir entre la loi chrétienne et leur situation professionnelle.

23. Ce qui par contre appartient à la loi, c’est de poursuivre une réforme de la société, des conditions de vie dans tous les milieux, à commencer par les plus défavorisés, pour que soit toujours et partout rendu possible un accueil digne de l’homme à tout enfant venant en ce monde. Aide aux familles et aux mères célibataires, allocations assurées aux enfants, statuts pour les enfants naturels et organisation raisonnable de l’adoption : toute une politique positive est à promouvoir pour qu’il y ait toujours à l’avortement une alternative concrètement possible et honorable.

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VI. – Conclusion

24. Suivre sa conscience dans l’obéissance à la loi de Dieu n’est pas toujours la voie facile : cela peut imposer des sacrifices et des fardeaux dont on ne doit pas méconnaître le poids ; il faut parfois de l’héroïsme pour rester fidèle à ses exigences. Aussi devons-nous en même temps souligner que la voie du véritable épanouissement de la personne humaine passe par cette constante fidélité à une conscience maintenue dans la droiture et la vérité et exhorter tous ceux qui en ont les moyens à alléger les fardeaux qui écrasent encore tant d’hommes et de femmes, tant de familles et d’enfants, placés devant des situations humainement sans issue.

25. L’appréciation d’un chrétien ne peut pas se limiter à l’horizon de la vie en ce monde ; il sait qu’en la vie présente une autre se prépare, dont l’importance est telle que c’est d’après elle qu’il faut juger (26). A ce point de vue, il n’y a pas ici-bas de malheur absolu, même l’affreuse peine d’élever un enfant déficient. Tel est le renversement annoncé par le Seigneur : « Bienheureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés ! » (Mt 5, 5.) C’est tourner le dos à l’Evangile que de mesurer le bonheur à l’absence de peines et de misères en ce monde.

26. Mais cela ne signifie pas qu’on puisse rester indifférent à ces peines et à ces misères. Tout homme de cœur, et certainement tout chrétien, doit être prêt à faire son possible pour y porter remède. C’est la loi de la charité, dont le premier souci doit toujours être d’instaurer la justice. On ne peut jamais approuver l’avortement ; mais il importe par-dessus tout d’en combattre les causes. Cela inclut une action politique et ce sera en particulier le domaine de la loi. Mais il faut en même temps agir sur les mœurs, travailler à tout ce qui peut aider les familles, les mères, les enfants. Des progrès considérables ont été accomplis par la médecine au service de la vie ; on peut espérer qu’ils iront plus loin encore, selon la vocation du médecin, qui n’est pas de supprimer la vie, mais de l’entretenir et de la favoriser au mieux. Il est également souhaitable que se développent, dans des institutions adaptées ou à leur défaut, dans l’élan de la générosité et de la charité chrétienne, toutes formes d’assistance.

27. On ne travaillera efficacement au plan des mœurs que si on lutte également au plan des idées. .... L’Église du Christ a le souci fondamental de protéger et de favoriser la vie. Elle pense certes avant tout à la vie que le Christ est venu apporter : « Je suis venu pour que les hommes aient la vie et qu’ils l’aient en abondance. » (Jn 10, 10.) ....

S. S. Paul VI, au cours de l’audience accordée au soussigné secrétaire de la congrégation pour la Doctrine de la foi, le 28 juin 1974, a ratifié et confirmé cette déclaration sur l’avortement provoqué et a ordonné de la publier.

Donné à Rome, au siège de la congrégation pour la Doctrine de la foi, le 18 novembre 1974, en la fête de la Dédicace des basiliques Saint-Pierre et Saint-Paul.

Franjo card. ŠEPER, 
Préfet

† Jérôme HAMER, O.P., Arch. tit. di Lorium 
Secrétaire.


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