mercredi, 28 mars 2012
I.Media explique la rencontre entre Fidel Castro et Benoît XVI
A La Havane, Fidel Castro et Benoît XVI parlent des défis de l’humanité, du rôle du pape et de liturgie
Benoît XVI a rencontré pour la première fois le leader cubain Fidel Castro pendant une trentaine de minutes le 28 mars 2012 en milieu de journée (heure locale), a rapporté par la suite le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, le père Federico Lombardi. Les deux hommes, de 84 et 85 ans, se sont entretenus à la nonciature apostolique de La Havane où le ‘Lider Maximo’ en survêtement de sport noir a posé de nombreuses questions au pape à propos de son travail, des défis de l’humanité, mais aussi du renouveau de la liturgie.
Peu après avoir célébré la messe sur la Place de la Révolution, Benoît XVI a ainsi accueilli “le commandant Fidel Castro“, a indiqué le père Federico Lombardi. Ce dernier a précisé qu’il s’était agi d’une rencontre “pleine de cordialité“ de près d’une “demi-heure“ au cours de laquelle le pape avait répondu au “grand désir personnel“ du leader cubain de le rencontrer.
Les questions du Lider Maximo
En accueillant Fidel Castro, a rapporté le père jésuite, “le pape a dit sa joie d’être à Cuba et remercié pour l’accueil qui lui avait été réservé“. Pour sa part, Fidel Castro a assuré “qu’il avait suivi tout le voyage à la télévision“. Les deux hommes ont également relevé leur âge avancé, a ajouté le père Lombardi, et Benoît XVI a lancé à son hôte : “je suis âgé, mais je peux tout de même faire mon devoir“.
Au cours de l’entretien auquel participaient deux interprètes et Dalia Soto del Valle, l’épouse de Fidel Castro, ce dernier a posé plusieurs questions au pape en rapport avec sa vie actuelle “de réflexion sur la situation du monde actuel“. Fidel Castro a particulièrement confié au pape que la liturgie de l’Eglise avait bien changé depuis sa jeunesse. Benoît XVI, a rapporté le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, lui a alors parlé du “renouveau de la liturgie“.
“Que fais un pape ?“, a aussi demandé le leader cubain. Benoît XVI lui a alors parlé “de la signification de ses voyages et de l’unité de l’Eglise universelle“.
Enfin, il a aussi été question “des difficultés de l’humanité aujourd’hui“, comme “la difficulté de la science à répondre aux défis actuels“ ou encore “la multiplicité des religions“. Benoît XVI a évoqué alors la présence de Dieu dans le monde, mais aussi “le rapport entre foi et raison“ en particulier.
Fidel Castro a par ailleurs demandé au pape de lui envoyer du Vatican des livres pour sa réflexion personnelle. A son arrivée à la nonciature, il avait été accueilli par le cardinal secrétaire d’Etat Tarcisio Bertone.
Interpellé par la presse, le père Lombardi a confié en outre que si Fidel Castro était baptisé et donc “catholique“, il n’avait “rien à dire sur sa foi personnelle“.
Père de la Révolution
Si Benoît XVI rencontrait pour la première fois le père de la Révolution cubaine, le ‘Lider Maximo’ s’était déjà entretenu avec Jean-Paul II (1978-2005) en novembre 1996 lors de sa visite au Vatican puis, en janvier 1998, lors de la visite historique du pape polonais à Cuba.
‘Chef suprême de la révolution’ puis chef de l’Etat à partir de 1976, Fidel Castro a cédé temporairement sa place à son frère Raúl en 2006. Il a ensuite définitivement quitté le pouvoir en février 2008, ne faisant plus que de rares apparitions à la télévision.
Fidel Castro est né en 1926 dans une famille aisée et fut, dans son enfance, élève des jésuites. Titulaire d’un doctorat, il devient avocat et adhère au parti du peuple cubain. Il se fait rapidement remarquer par une opposition au régime dictatorial du président Fulgencio Batista. Le 26 juillet 1953, à la tête d’un petit groupe armé, il tente de le renverser. Mais son échec lui vaut d’être condamné à 15 ans de prison.
Gracié en 1955, il part au Mexique où il rencontre Ernesto Che Guevara. Les deux hommes entament alors une guérilla depuis le maquis de la Sierra Maestra.
Au mois de mai 1958, Batista envoie 12 000 soldats contre les guérilleros dirigés par Fidel Castro et Ernesto Che Guevara dans la Sierra Maestra. Mais Castro remporte la victoire et de nombreux soldats commencent à déserter. Le 20 juillet 1958, à Caracas, Fidel Castro est proclamé “commandant en chef du Front révolutionnaire démocratique“. Puis les victoires de Santa Clara en 1958 et Santiago de Cuba en 1959 amènent la fuite de Batista en République dominicaine.
Tout d’abord nationaliste, Castro se rapproche de l’URSS, en proclamant son appartenance au camp socialiste, et prend le titre de “chef suprême de la révolution“. Premier ministre, Fidel Castro mène alors une politique de nationalisation et de collectivisation, désireux de briser la tutelle économique américaine.
En 1960, Castro signe un accord avec l’URSS pour l’achat de pétrole. À la grande inquiétude de l’administration Eisenhower, nombre de conventions sont signées entre Fidel Castro et Nikita Khrouchtchev concernant une aide substantielle en matière économique et militaire. Cuba devient une république socialiste en 1961, et le terrain d’affrontement des deux ‘blocs’ durant la guerre froide : débarquement manqué des Américains dans la baie des Cochons, déploiement de missiles soviétiques dans l’île…
Fidel Castro instaure un régime à parti unique en 1968, et devient chef de l’Etat en 1976. Les relations entre Cuba et les Etats-Unis se détériorant, l’île est soumise à un strict embargo en 1962.
En 2006, suite à des problèmes de santé, Fidel Castro doit céder temporairement le pouvoir à son frère Raúl. Fidel Castro quitte définitivement le pouvoir en février 2008 et désigne son frère comme héritier.
AMI/MF/© I.MEDIA
Note: la crise des missiles de Cuba, avec le Président J.F.K. avait pu être résolu grâce à la médiation du bienheureux Jean XXIII.
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