Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mardi, 31 janvier 2012

L'initiative "schismatique" des curés en Autriche

82617_fe3.jpg

Helmut Schüller, ancien vicaire général du Cardinal Schönborn, semble un mauvais élève mais pourrait faire école. 


Vatican Insider évoquait une rencontre au Vatican face à l'initiative explosive des curés en Autriche. Dom Romain titrait judicieusement "Un schisme peut en cacher un autre".

 

L'article

 

Autriche, appréhension au Vatican envers la rébellion des curés

 

Les évêques du pays en réfèrent à Rome concernant le risque de schisme

GUIDO HORST


ROMA

(traduction en substance par le Suisse Romain)

 

Lundi après-midi (23 janvier) s’est tenu au Vatican un colloque entre des représentants de pointe de la conférence épiscopale autrichienne et les représentants des dicastères romains pour aborder l’initiative du prêtre Helmut Schüller. Cela concerne un groupe d’environ 300 prêtres qui non seulement incitent à désobéir à l’Eglise catholique romaine, se faisant les interprètes de thèses hérétiques, mais qui veut désormais aussi un réseau international, ouvert aux prêtres d’autres nations et d’autres continents. Pour le Pape Benoît XVI et la Curie romaine, le moment est venu de ne plus assister de façon inerte à ce mouvement qui veut se déconnecter de Rome. Comme l’a affirmé entre autre Schüller lui-même dans une interview, il y a des groupes de prêtres, dans différents pays comme l’Allemagne, la France et l’Australie, qui sont dans l’attente d’adhérer à l’initiative.

Le Cardinal Schönborn

9f664dfff2.jpgLes évêques autrichiens étaient représentés au colloque du Vatican par Christophe Schönborn, cardinal et archevêque de Vienne, Aloïs Kothgasser, archevêque de Salsbourg, ainsi que des évêques de Graz et St.Pölten, Egon Kapellari et Klaus Küng. Etaient également présents différents prélats de la Secrétairerie d’Etat, de la Congrégation de la doctrine de la foi, ainsi que des Congrégations des Evêques et du Clergé.

Dans tous les cas, les propositions de l’intitative « Pfarrer-Initiative » (initiative des curés) de Schüller de juin 2011 ont un « potentiel explosif ». L' « Appel à la désobéissance », entre temps traduite en dix langues expose textuellement : « le refus de Rome d’entreprendre une réforme de l’Eglise, nécessaire depuis longtemps, et l’inaction de nos évêques, non seulement nous le permettent, mais encore d’avantage nous obligent à suivre notre conscience et agir de manière autonome ».

Les consciences

Faisant appel aux consciences, comme il est désormais plus fréquent d’en appeler à elle à l’intérieur de l’Eglise, l”Initiative des curés” entend démontrer que non seulement ils ont des dissensions en regard du Pape et des évêques, mais qu’également ce slogan fera école puisqu’il est à la mode, tout comme l'est aussi la nature déclarée de la dissidence. En fait, dans « l’appel à la désobéissance », on lit également en ce qui concerne les prêtres suspendus ou qui vivent en concubinage : « de plus, nous nous sentons solidaires avec ces collègues qui, à cause de leur mariage, ne peuvent plus exercer leur service, mais nous sommes aussi solidaires avec ceux qui, malgré une relation, continuent à accomplir leur service comme prêtres. Ces prêtres avec leurs décisions suivent leur conscience, et nous  aussi avec notre protestation ».

Pour bien des personnes, Helmut Schüller, déjà vicaire général du Cardinal Archevêque de Schönborn et Président de la Caritas autrichienne, est une star. De plus, Schüller bénéficie de l’appui des catholiques de la République alpine hostile à la Curie de Rome, auquel parmi d’autres s’ajoutent différents groupes des prêtres de l’extérieur.

Le droit canon ?

L’archevêque de Vienne a hésité à mettre en application les mesures prévues par le droit canonique à l’encontre des prêtres en révolte, considérant le succès médiatique de Schüller, craignant alors qu'un éclaircissement officiel, pourtant un conflit publique, puisse dégénérer en schisme flagrant et manifeste, bien que latent comme il est jusqu’à présent.

Parmi les différentes tentatives, la question se profile pour l’heure dans toute son acuité et elle se pose actuellement pour le Vatican. Dans la Curie romaine, se lève actuellement des voix selon lesquelles les prélats de l’Eglise doivent continuer à être contraints d’accepter que sous le toit de l’Eglise en Autriche, il se faufile et se cache un schisme silencieux, toujours à une plus large échelle. Tenir le conflit hors de porté des médias et de l’opinion publique n’aide pas la cause, surtout en considération du fait qu’il subsiste désormais depuis un long temps. Les fidèles ont besoin d’une orientation précise, aussi pour le cas dans lequel il faut fournir des indications précises, mais qui pourrait comporter aussi la défection de bien des croyants.

Benoît XVI préoccupé

Le Pape Benoît XVI est préoccupé par la rébellion des curés en Autriche. Le colloque de lundi dernier s’est déroulé dans une ambiance réservée, avec la plus grande discrétion. Ni les journaux, ni les organes de presse du Vatican ont diffusé la nouvelle. Il faut éviter de donner l’impression que c’est toujours Rome et le Vatican qui doit prendre des mesures contre les petits chefs. Il serait souhaitable que les évêques compétents ou les prélats qui travaillent dans le République alpine, prennent des mesure afin de clarifier les choses avec leurs propres prêtres. Malgré tout le Cardinal Schönborn s’en est retourné à Vienne soulagé. Si entretemps « l'Initiative des curés » a annoncé vouloir s’internationaliser pour instaurer des liens hors de frontières autrichiennes, la question ne regarde plus seulement l’Autriche, car à ce stade là la balle passe dans le camp du Vatican.

Le Cardinal Schönborn s'en distancie

L'archevêque de Vienne a jusqu'à maintenant pris clairement ses distances de l'appel de "l'initiative des curés" qu'il a critiqué tant sur la forme que sur le fond. Mais il n'a ni mis en action ni annoncé des mesures canoniques. En réalité, il ne s'agit pas seulement d'obéissance envers le Pape et des évêques, mais bien plutôt des questions substantielles, comme la compréhension de l'Eucharistie, l'ordination sacerdotale et l'Eglise elle-même, qui dans la mouvance du succès médiatique de Helmut Schüller, trompent les fidèles eux-mêmes. La raison de l'éloignement est constituée par la perception que les prêtres ont de leur propre mission et des principes fondamentaux de l'Eglise. 

(fin de la première partie - à suivre)

Les commentaires sont fermés.