jeudi, 03 novembre 2011
Mgr Morerod: le choix du Pape
Le 18 octobre, le cardinal Marc Ouellet, préfet de la Congrégation pour les évêques, lui a dit: "Quand le pape a vu les noms, il a voulu que ce soit vous et il vous a nommé", confie le Père Morerod à l'Apic.
Philippe Gardaz, ancien juge suppléant au Tribunal fédéral et surtout grand spécialiste du monde catholique en Suisse, s’est fait le porte-parole de très nombreux fidèles du diocèse: le meilleur choix possible pour reprendre les commandes d’un diocèse réputé très difficile à gérer.
CITE DU VATICAN, 3 NOV 2011 (VIS). Le Saint-Père a nommé:
- Le P.Charles Morerod, OP, Evêque de Lausanne, Genève et Fribourg (superficie: 5.557, population: 1.582.447, catholiques: 687.192, prêtres: 534, diacres: 22, religieux: 1.222), en Suisse. L'Evêque élu, né en 1961 à Riaz (Suisse), a prononcé ses voeux religieux en 1987 et a été ordonné prêtre en 1988. Il était depuis 2009 Recteur de l'Université pontificale St.Thomas d'Aquin, Secrétaire général de la Commission théologique internationale et Consulteur de la Congrégation pour la doctrine de la foi. Après avoir été vicaire de paroisse, il a été aumônier de l'Université de Fribourg (Suisse), où il s'est diplômé en théologie et philosophie. Rédacteur francophone de Nova et Vetera, il a enseigné à Fribourg puis, à partir de 2003, près l'Université St.Thomas.
D'entrée de jeu, le nouvel évêque a révélé une de ses facettes lors de la conférence de presse annonçant jeudi à Fribourg sa nomination par le pape Benoît XVI: avant de prendre la parole, il a circulé en toute simplicité dans les rangs des nombreux journalistes pour les saluer et leur serrer la main, faisant même la bise à une connaissance.
Autre preuve d'un style simple et direct: "En toute franchise, j'espérais bien que ce ne serait pas moi", a-t-il dit sur sa nomination. Mais lorsque la question lui a été posée à Rome, il a dit qu'il y avait répondu, il y a déjà bien longtemps en décidant de consacrer sa vie au Christ et à l'Eglise. Il y a des raisons d'être effrayé de recevoir une telle charge sur les épaules, a-t-il reconnu. "Mais en fait je ne le suis pas; j'y vois même des raisons d'être joyeux", a-t-il dit.
Selon lui, un évêque n'est pas seul. Il a une équipe. Il n'a pas encore idée de ce qu'il va entreprendre: dans un premier temps, il va découvrir, écouter et "après on verra, petit à petit". Le nouvel évêque a précisé que jamais avant le 18 octobre, date à laquelle il a été informé de la décision du pape, la question d'une nomination n'a été à l'ordre du jour pour lui, si ce n'est que ça l'a familiarisé avec la pression médiatique.
Il a reconnu que le maître de son ordre était opposé à son départ. Mais le véritable maître d'un ordre religieux est le pape. "Lorsque j'ai accepté, il a aussi accepté".
Livre et carrière académique
2 doctrorats: théologie et philosophie
Doctorat: Cajetan et Luther
Sa thèse de doctorat, présentée à la Faculté de théologie de l’Université de Fribourg, portait sur l’un des plus grands commentateurs de Thomas d’Aquin, Cajetan, qui avait été chargé par Léon X de remettre Luther sur le bon chemin de la foi : Cajetan et Luther en 1518 (Éditions universitaires de Fribourg, 1994). Thème de fond : le dialogue œcuménique ne peut faire abstraction d’un dialogue philosophique, le luthéranisme s’expliquant notamment par une philosophie nominaliste.
Le Cardinal Journet
Après avoir enseigné la théologie, il a été nommé doyen de la faculté de philosophie à de l’Université Saint-Thomas d’Aquin, l’Angelicum à Rome, tout en étant rédacteur de l’édition française de la revue Nova et Vetera, fondée par le cardinal Journet, auquel a succédé le cardinal Cottier, dominicain comme lui.
Oecuménisme
Sa trajectoire a commencé par le dossier sur l’anglicanisme que lui avait confié Mgr Bertone, alors Secrétaire de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, au nom du cardinal Ratzinger, qui avait remarqué ses articles et écrits. Dans le plus important de ses ouvrages, Tradition et unité des chrétiens. Le dogme comme condition de possibilité de l’œcuménisme (Parole et Silence, 2005), le P. Morerod montre que la différence fondamentale entre catholiques et protestants est à rechercher d’abord dans la philosophie et, en second lieu seulement, dans la théologie.
Doctorat: Philosophie
Il a aussi écrit un livre sur le protestant libéral britannique John Hick : La philosophie des religions de John Hick : la continuité des principes philosophiques de la période « chrétienne orthodoxe » à la période « pluraliste » (Parole et silence, 2006).
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