vendredi, 23 septembre 2011
Célibat des prêtres: une réalité finale
La TV Suisse Romande, Temps Présent, a diffusé une émission sur les femmes de prêtres et les enfants de curé, mais l'émission tournait en fait autour du célibat et le mariage des prêtres. Ce thème retient toujours l'attention du grand public, mais surtout lorsque quelques prêtres, à la formation lacunaire, se lancent dans un combat sans aucun avenir. Il est choquant d'entendre des confrères, des ainés, qui ne comprennent pas pleinement l'appel au célibat et qui le conçoivent mal. Merci à l'abbé Pierre-Yves Maillard qui voit dans le Corps du Christ, la présence réelle ou l'Eucharistie, la première raison du célibat sacerdotal.
Vouloir comprendre
Saint Thomas dit avec justesse que "rien n'est voulu qui ne soit connu". Aussi, si la vocation au célibat n'est pas bien présentée, la volonté n'aura plus les forces nécessaires pour la vivre concrètement. Jésus dit bien dans l'Evangile "comprenne qui pourra". Celui qui conçoit et comprend bien cette vocation pourra la vivre et il saura ensuite désirer que d'autres la vivent également. Le bien attire et se diffuse.
2000 ans
Historiquement, le célibat remonte au Christ et aux Apôtres, et non pas au 12ème siècle. Des recherches historiques récentes vont dans ce sens. Le célibat a donc bien 2000 ans d'histoire. Les décisions des Conciles suivent la pratique, la coutume est antécèdente à la loi et la vie engendre le précepte. Le célibat est une croix, donc un plus (+).
Du mariage au célibat
Saint Pierre était marié, puisque Jésus a guérit sa belle-mère. Saint Paul évoque les conditions pour être évêque ou diacre, en étant l'époux d'une seule femme. Mais ce qu'il faut savoir, le sacrement de l'ordre implique l'amour exclusif pour l'Eglise, épouse toujours jeune comme une fiancée, belle et pure. Aussi, vivre le célibat est une réalité finale pour tous les prêtres. Donc, le mariage est une réalité de départ alors que le célibat est bel et bien l'état final.
Certes, le célibat peut entraîner une certaine solitude, mais le don de soi par Amour pour la sainte Eglise, pour la Vierge Marie, pour les âmes, la fraternité sacerdotale (parfois les prêtres sont hélas des vrais loups entre eux) et le soutien des autres sont des appuis indispensables.
Perte de l'état clérical
Tous les prêtres sont conscients de porter ce trésor dans des vases d'argiles et jamais ils ne se permettront de juger un confrère qui a quitté l'état clérical. Parler de réduction à l'état laïc est impropre, car le laïc n'a pas une vocation inférieure, une vocation réduite.
Enfin, le mariage n'est pas un remède, une vocation plus simple et plus facile, mais un don de soi tout aussi exigeant. Ce n'est rien connaître à la vie concrète et quotidienne des époux que de la considérer plus simple que le célibat. Le mariage ou le célibat sont deux vocations avec leurs joies et leurs croix.
Une vocation d'avenir
Aussi, malgré les pressions de certains groupes cléricaux actifs, vieillissants et minoritaires, l'Eglise continue et continuera à suivre l'appel du fondateur du sacerdoce, le seul et unique Grand Prêtre, Jésus Christ, qui appelle qui, où et quand il veut des hommes à être prêtres pour les autres. Cette vocation au célibat résonne depuis 2000 ans.
18:08 | Lien permanent | Commentaires (5) | | |
Commentaires
Merci de votre note qui fait du bien et élève l'âme et le coeur et de dire que le célibat remonte aux origines. C'est très bien de faire le parallèle avec le mariage : ces deux sacrements sont complémentaires et liés. La vocation au mariage est un don de soi et éclaire la vocation sacerdotale et réciproquement...
Merci
Écrit par : Myriam | vendredi, 23 septembre 2011
J'abonde tout à fait dans le sens de Myriam concernant le lien entre le mariage et la vocation sacerdotale. Merci pour ce parallèle.
La vocation première du couple est d'être signe visible de l'Amour du Christ Epoux pour son épouse l'Eglise (Epître aux Ephésiens 5;25 ).Cela dépasse infiniment notre amour et notre compréhension de notre vocation dans le mariage. A quelle dignité et beauté est élevé l'amour humain! Cela donne le vertige en y réfléchissant ... Nous avons heureusement l'aide de la grâce du Seigneur pour vivre ce sacrement qui nous dépasse.
De même pour la vocation au célibat sacerdotal , j'imagine que les prêtres ont besoin de s'ouvrir à la grâce de Dieu pour comprendre et vivre pleinement l'appel au célibat.
La clé de toute vocation sacerdotale ou au mariage est donc dans notre "dépendance" envers Dieu : "A l'homme c'est impossible, mais à Dieu rien n'est impossible." Le Christ sera fidèle jusqu'au bout !
Merci encore d'avoir relevé l'intervention de l'abbé Pierre-Yves Maillard sur le lien entre l'Eucharistie et le célibat sacerdotal. Adorons donc le St -Sacrement en priant pour nos prêtres et pour les couples et la famille. Nous sommes tellement complémentaires ... il est important de nous épauler dans ces belles vocations !
Écrit par : Solange | mercredi, 28 septembre 2011
Que c'est beau!:
"...Ils témoignent ainsi devant les hommes qu’ils veulent se consacrer sans partage à la tâche qui leur est confiée : fiancer les chrétiens à l’époux unique comme une vierge pure à présenter au Christ [130] ; ils évoquent les noces mystérieuses voulues par Dieu, qui se manifesteront pleinement aux temps à venir : celles de l’Église avec l’unique époux qui est le Christ [131]. Enfin, ils deviennent le signe vivant du monde à venir, déjà présent par la foi et la charité, où les enfants de la résurrection ne prennent ni femme ni mari [132..."
Extrait de "Presbyterorum ordinis" Décret de Vatican II 1965 sur le ministère et la vie des prêtres
Écrit par : Francine | mercredi, 28 septembre 2011
Texte de l'Abbé Hervé Courcelle Labrousse:
Les prêtres ne se marient plus depuis seulement le XIIIè siècle....
Tordre le coup à ces vielles "lunes" qui circulent indéfiniment depuis des siècles est aussi utopique de vider la mer avec une passoire. Essayons quand même, d'un point de vue plus historique.
Depuis les premiers temps, l'Eglise a considéré que l'exercice du ministère sacerdotal était lié à la continence. Les plus anciens documents que nous possédons ( début du IVème -les archives de l'Eglise ayant été détruites lors des dernières persécutions massives de l'Empire Romain) montrent que de tous temps cette discipline a été considérée comme un héritage de l'âge apostolique. En d'autres termes,à ceux qu'elle appelait diaconat, au sacerdoce ou à l'épiscopat,elle a toujours demandé de renoncer à l'usage normal du mariage.
En d'autres termes,le ministère du Christ dans l'Eglise devait être rempli par des hommes qui manifestaient dans leur vie ce don total d'eux-même en renonçant au mariage.
Qu'il y ait eu des faiblesses dans ce domaine ne remet pas en cause cette évidence pluridisciplinaire. On pourrait montrer assez aisément que l'Eglise d'Orient est revenue sur une pratique pourtant solidement établie par la tradition. Mais ceci est un autre débat.
Remarquons, en passant, que la contestation du célibat ecclésiastique a souvent été liée à des périodes de décadence ou de contestation majeure de la foi ( les deux étant parfois liées).
A l'inverse, les plus grandes figures de sainteté de l'Eglise,hommes ou femmes, ont été défenseurs de cet idéal, y apportant leur contribution par exemple ou l'enseignement.
L'insistance sur le célibat ecclésiastique au XIIIème siècle n'est donc pas une nouveauté, mais un rappel que les grands réformateurs ( Saint François,Saint Dominique,, pour ne prendre qu'eux) appuient de toute leur autorité et leur exemple.
Écrit par : Elisabeth | jeudi, 29 septembre 2011
Merci Elisabeth pour cet éclairage historique bien plus exact que le mythe de 12 ème siècle. Merci pour tous vos commentaires.
Écrit par : Dominique Fabien | jeudi, 29 septembre 2011
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