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lundi, 06 juin 2011

"Discuter" du célibat des prêtres

Dans un journal suisse, Mgr Félix Gmür, très jeune évêque de Bâle, s'est dit prêt à discuter du célibat des prêtres, l’important pour lui étant les vocations, l’appel reçu*.

Appel à la discussion

Tout dépend de la compréhension du mot "discuter", car être en faveur du célibat ne signifie pas que l'on ne puisse pas en discuter ou l'expliquer afin d'en montrer la pertinence. Mais l'idéologie prend souvent le dessus: vous êtes pour le célibat, vous êtes fermé; vous êtes contre, vous êtes ouvert. Alors on vous ferme la porte, ce qui est le propre d'une porte d'ailleurs, suivant votre réponse. Mais avant cela, on vous classe selon la réponse que vous donnerez à l'autre question: "vous êtes pour ou contre le mariage des prêtres" ?

Un Pape "ouvert" vers le ciel

parisNBGF-pretre.jpgLe Pape Benoît XVI a parlé avec des évêques orientaux du célibat des prêtres. Les Eglise orientales connaissent la tradition, toutefois postérieur à celle de l'Eglise catholique, des prêtres mariés. Les évêques ont alors exposé au Pape les grandes et sérieuses difficultés d'avoir des prêtres mariés. Après cette discussion, le Pape a simplement dit: "alors dans ce cas, il ne vaut mieux pas avoir des prêtres mariés dans l'Eglise catholique".

Cela démontre qu'une conviction, une vocation, un charisme, un appel pour le célibat, qui est une condition fondamentale pour l'ordination sacerdotale dans l'Eglise catholique, ne se fait pas sans discussions, sans consultations et sans réflexions.

Aimer c'est se donner

La vocation au célibat est un appel vers un autre amour, une autre forme du don de soi. Selon l'anthropologie et le personalisme de Karol Wojtilà, le bienheureux Jean Paul II, l'homme se trouve lui-même dans le don de de sa personne. Aussi, l'Amour est un don de soi. Cette vocation commune peut s'épanouir dans le saint sacrement du mariage, dans le sacerdoce, ou dans toutes les autres vocations qui colorent de sainteté la grande famille de l'Eglise.

Le Concile Vatican II fut pour le célibat

Aussi, il est très claire et limpide, que l'Eglise catholique proposera toujours la tradition bi-millénaire du célibat des prêtres comme "deux vocations" qui sont faites pour entrer en harmonie, pour parvenir à l'équilibre humain que chacun recherche. Aussi, pour ceux que le Seigneur choisit comme tête de son Eglise, la vocation au sacerdoce appelle  la vocation au célibat. Toutefois, la vocation au célibat n'implique pas la vocation de prêtre, comme le montre la vocation des laïcs, des religieux et des religieuses. En ce sens, ces deux vocations ne sont pas intrinséquement liées.

Un plus

L'Eglise a toujours eu la possibilité d'ordonner des hommes mariés et n'a donc jamais connu le mariage des prêtres, comme Saint Pierre ou comme tant d'autres saints dans l'histoire des premiers siècles de l'Eglise. Ceci ne veut pas dire qu'il vivait selon l'état matrimonial après leur ordination, bien au contraire. La vocation pour la célébration de la Messe, vocation essentielle du prêtre, engage toute sa personne dans un don de soi, comme celui du Christ qui fut célibataire. Le célibat est en effet une croix, un plus + ou un bonheur qui vient du ciel (célibat: éthymologiquement "caeli" le ciel ou le Royaume des cieux, "beatus" heureux, joie).

*On ne verrait en tout cas pas un mari faire un discours de noce, sur le divorce ou sur la possibilité de quitter sa femme, le jour de son mariage.

Commentaires

ah si, justement, l'Eglise catholique a des prêtres mariés: dans les patriarcats et les archevêchés majeurs des Eglises sui iuris orientales; les pasteurs des Eglises réformées, luthériennes, anglicanes, voire méthodistes qui ont rejoint l'Eglise catholique-romaine et qui ont été ordonnés prêtres et demeurent mariés pour ceux qui l'étaient avant leur changement d'Eglise...
L'ordination d'hommes mariés - qui se fera un jour de toute façon - n'est pas à faire parce qu'il y a pénurie dans certains diocèses occidentaux; mais parce que c'est répondre à la vocation de quantité d'hommes appelés par Dieu au sacerdoce ministériel... mais contraints d'y renoncer par une discipline relative (mutable).
En quoi le célibat du Christ engage plus 2000 ans d'histoire de l'Eglise que... sa judéité, le fait qu'il portait peut-être une barbe, qu'il ne parlait pas latin, qu'il ignorait l'existence des Chinois, qu'il ne mangeait pas (probablement) de porc etc ?
@ Sergio: bien-sûr, c'est l'exception qui confirme la règle, soit pour les Anglicans, qui ne le sont plus d'ailleurs lorsqu'ils deviennent prêtres catholiques, puisqu'ils sont ordonnés, car ils ont perdu la succession apostolique.... Quand aux églises orientales, elles sont justement orientales cher ami... donc les prêtres ne peuvent pas servir hors de ces églises ( dans les diocèses latins en Europe ou dans le monde, ils ne peuvent pas exercer leur ministère envers les catholiques latins ).... tout comme les anciens anglicans qui feront partis d'un ordinariat ad hoc. Donc votre raisonnement n'est pas exact, car vous passez directement à l'Eglise latine. Et je viens d'écrire qu' elle ne connaîtra pas l'avénement d'un clergé à deux vitesses, malgré vos pressions pour les viri probati. La seule pression vient de la grâce de Dieu, et elle est légère comme la brise du matin.... Bien à vous

Écrit par : sergio | mercredi, 08 juin 2011

"cher ami", vous m'honorez presque. Mon raisonnement est exact quant à la signification de "Eglise catholique": il ne s'agit pas de l'Eglise catholique "de rite latin", mais de l'Eglise catholique aux divers rites - byzantin, copte, geez, syro-malankare, syro-malabare, chhaldéen, arménien et... latin - dont il s'agit. Sans eux, l'Eglise catholique est moins catholique. Avec eux, elle est vraiment plus encore Eglise catholique.
Vous mettez le doigt sur une injustice loin d'être réparée: l'orgueil romain interdisant aux Orientaux d'exercer leurs traditions disciplinaires - clergé marié - hors des patriarcats historiques. Plus d'un Eparque ne cesse de le redire en visite ad limina...
Mais dans le fond, vous ne répondez pas à la question soulevée par la mienne: pourquoi garder le célibat mais pas l'araméen pour être authentique ?
@j'ai lu cela lors du Synode du Moyen Orient. Il ne s'agit pas d'une injustice. Savez-vous que nous n'élisons pas les Patriarches ? Ce qui nous fait diverger c'est l'amour du célibat.

Écrit par : sergio | mercredi, 08 juin 2011

J'aime les gens, pas les concepts :) Le célibat pour ceux et celles qui y sont appelé-e-s, le mariage ou le partenariat pour les autres également appelé-e-s, voilà qqchose de raisonnable, il me semble, pratiqué par toutes les autres Eglises chrétiennes. L'oecuménisme exige d'apprendre aussi des autres ce qui les rend athentiquement chrétiens.
@pseudo confrère Sergio: le célibat permet justement d'aimer les gens... nous sommes pères, et nous entrons en relations avec les autres qui deviennent des fils et des filles.... C'est pas extraordinaire cette paternité là ? c'est ce plus que nous avons, le célibat est un renoncement pour une autre réalité. Nous ne sommes pas "single", célibataire, pouvant aller à droite... à gauche... sans lien du mariage. Ce n'est pas cela notre célibat. C'est un don de soi, entier, à Dieu, on reçoit l'Eglise comme épouse, les âmes... c'est une autre réalité. Cela ne sont pas des concepts justement...

Écrit par : sergio | mercredi, 08 juin 2011

Appel a l obeissance a Dieu

Des prêtres rebelles font trembler l'Eglise catholique autrichienne
revendications | Les prêtres autrichiens lancent un appel à la désobéissance. Ils demandent une grande réforme de l'Église et sont soutenus par une majeure partie de la population.

Keystone
© Keystone | photo d'illustration

ATS/AFP | 05.09.2011 | 14:10

Un appel à la désobéissance d’un groupe de prêtres avides de réformes rencontre un large soutien dans l’opinion et met en émoi l’Eglise catholique autrichienne. Une institution déjà fragilisée par le départ en masse de ses fidèles après les scandales d’abus sexuels.

Selon un récent sondage, près des trois quarts des Autrichiens estiment «justes» les revendications de ces prêtres qui bravent la loi de Rome et l’autorité du Pape.

«A chaque messe, nous intercéderons désormais en faveur d’une réforme de l’Eglise», déclarent-ils dans leur appel lancé en juin. Parmi leurs autres revendications, l’ordination des femmes et des personnes mariées, deux grands tabous de l’Eglise.

Ces prêtres demandent aussi d’autoriser la communion aux personnes divorcées et de permettre aux pratiquants non ordonnés, hommes comme femmes, de prononcer des sermons et de diriger des paroisses, pour pallier la crise des vocations.

Soutien de 330 prêtres

Environ 330 prêtres soutiennent activement le manifeste, selon le site internet de «l’Initiative des prêtres», créée en 2006. L’Autriche, où le catholicisme est la religion dominante, compte près de 4000 ecclésiastiques. Selon le «meneur» des rebelles, Helmut Schüller, plus de la moitié des ecclésiastiques sympathiseraient déjà avec leurs revendications.

Dans le très traditionnel Tyrol, le supérieur d’une importante abbaye bénédictine, Anselm Zeller, leur a affiché un soutien inattendu: «Quand des prêtres appellent à la désobéissance, c’est un événement inquiétant», a-t-il dit à la Tiroler Tageszeitung.

Il a même été jusqu’à mettre en question le célibat, jugeant plus important d’encourager les vocations de prêtres dont l’Autriche et l’Europe manquent cruellement. «Le célibat n’est pas le plus important», a-t-il ajouté. Dans le sondage de l’institut Oekonsult, plus de 86% des personnes interrogées jugeaient que le célibat avait fait plus de mal que de bien à l’Eglise.

Crise sans précédent

L’Eglise catholique autrichienne traverse une crise sans précédent après les scandales d’abus sexuels commis sur des enfants dans les institutions religieuses. L’an passé, le nombre de fidèles a diminué de 64%, du jamais vu depuis 1945, selon les dernières statistiques compilées par les diocèses.

Mais «il y a aussi des critiques très dures», reconnaît Helmut Schüller, qui a été vicaire général de Vienne et bras droit du cardinal-archevêque Christoph Schönborn à la fin des années 90, puis a dirigé l’organisation Caritas en Autriche. «Beaucoup veulent nous éjecter de l’Eglise catholique, beaucoup nous maudissent», a-t-il affirmé dans un entretien au magazine News.

Critiques

Face à la rébellion, le cardinal Schönborn exprime à la fois émoi et fermeté. «Un appel public à l’insubordination me bouleverse», avait-il répondu aux frondeurs en juillet, tout en n’excluant pas de prendre des sanctions. «Celui qui abandonne le principe d’obéissance détruit l’unité», avait-il fait valoir.

Des théologiens autrichiens ne ménagent pas non plus leurs critiques, moins sur le fond que sur la forme: les prêtres doivent se distancer «d’actes de désobéissance religieuse» pour pouvoir renouer le dialogue avec la hiérarchie, souligne le professeur viennois de théologie des dogmes Jan-Heiner Tück.

L’appel est pain béni pour la presse, qui en a fait un «événement» et la logique médiatique pousse à «l’escalade», avance de son côté le doyen de la Faculté de théologie catholique d’Innsbruck, Jozef Niewiadomski.

Écrit par : dominique | lundi, 05 septembre 2011

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