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vendredi, 03 juin 2011

Benoît XVI en Croatie selon I.Media

Le "courage d'être en contradiction avec le monde, si le monde est en contradiction avec la Parole de Dieu" : c'est l'exemple donné par le bienheureux Alois Stepinac.

Joseph Cardinal Ratzinger. Rome - 1998. (I.Media)

Les racines chrétiennes de l’Europe et la famille au cœur du bref voyage de Benoît XVI en Croatie (Analyse)

par Agence I.Media, vendredi 3 juin 2011, 10:03

images.jpgLa réaffirmation des racines chrétiennes de l’Europe et la protection de la famille seront parmi les thèmes principaux du déplacement que Benoît XVI effectuera les 4 et 5 juin 2011 en Croatie. Pour le 19e voyage hors d’Italie de son pontificat, son 13e voyage en Europe, le pape se rendra à Zagreb, la capitale, foulant pour la première fois le sol des Balkans.

Les 4 et 5 juin, Benoît XVI effectuera ainsi l’un des plus courts voyages de son pontificat - avec Valence (juillet 2006), Malte (avril 2010), Saint-Jacques de Compostelle et Barcelone (novembre 2011) - en se rendant un peu moins de 33 heures en Croatie. La République de Croatie fête, en ce mois de juin 2011, le 20e anniversaire de son indépendance de la Yougoslavie, et pourrait en même temps voir s’achever, dès la fin du mois, le long processus de négociation en vue de son entrée dans l’Union européenne (UE) entamé 6 ans plus tôt.

La 'Pologne des Balkans'

 La rencontre de Benoît XVI avec le corps diplomatique, les responsables de plusieurs religions ainsi que des représentants de la société civile au Théâtre national de Zagreb est l’un des principaux rendez-vous de ce bref voyage. Programmée le 4 juin à 18h15 (heure locale, GMT +2), cette rencontre devrait donner lieu à “un discours de grande importance“, a d’ores et déjà indiqué le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, le père Federico Lombardi. Il y a fort à parier que le pape tentera alors de démontrer aux Croates l’intérêt que représente leur prochaine entrée dans l’Union européenne et insistera sur leur rôle essentiel sur le Vieux continent, fort de l’identité chrétienne du pays qui compte, officiellement, près de 90 % de catholiques.

Dans cette ‘Pologne des Balkans’, dont l’épiscopat voit parfois d’un mauvais œil l’entrée dans l’UE, Benoît XVI devrait au contraire inviter le pays à défendre avec conviction son identité chrétienne, en s’appuyant sur sa culture et son patrimoine. Le pape pourrait aussi, dans le même temps, mettre en garde devant un nationalisme croate trop exacerbé, comme le fit Jean-Paul II (1978-2005) lors de ses 3 visites dans le pays.

 Si le Saint-Siège mise de longue date sur la Croatie catholique pour conserver en Europe des pays à l’identité chrétienne forte, Benoît XVI devra s’armer de diplomatie pour prouver à une bonne partie des Croates le bien-fondé de leur intégration à l’Union européenne. Au sein même de l’Eglise, nombreux sont ceux qui, en effet, ont vu une agression du Vieux continent dans la récente condamnation de l’ex-général Ante Gotovina à 24 ans de prison par le Tribunal pénal international, pour crimes de guerre contre la minorité serbe. L’Eglise locale s’inquiète régulièrement aussi des pressions que Bruxelles exerce sur le pays, encouragées par des courants laïcistes internes, et qui menacent souvent la famille.

 Devant le nouvel ambassadeur de Croatie près le Saint-Siège, en avril dernier, le pape avait déjà assuré que son pays, en entrant dans l’UE, ne serait “pas uniquement récipiendaire d’un système économique et juridique qui a ses avantages et ses limites“, mais pourrait également “apporter une contribution propre et typiquement croate“. “Il ne faudra pas avoir peur de revendiquer avec détermination le respect de votre propre histoire et de votre propre identité religieuse et culturelle“, avait alors insisté le pape devant le représentant de Zagreb après avoir condamné les “voix chagrines“ qui contestent régulièrement “la réalité des racines religieuses européennes“ dans une Europe devenue “amnésique“.

 Comme il l’avait fait en avril, Benoît XVI pourrait alors de nouveau fustiger “une liberté religieuse mal comprise“ qui est le prétexte, en Europe, d’“écueils (…) contraires au droit naturel, à la famille, et à la morale“.

 Les grandes figures

 Devant plusieurs dizaines de milliers de jeunes Croates, dans la soirée du 4 juin, Benoît XVI pourrait tenir le même langage, et insister sur leur responsabilité tout en assurant aux jeunes générations qu’il est possible de se réaliser dans la société actuelle et d’y être heureux tout en étant croyant. Le pape pourrait alors s’appuyer sur l’une des figures de l’Eglise croate, le jésuite et scientifique Roger Joseph Boskovic (1711-1787), dont on fête en 2011 le 300e anniversaire de la naissance.

images-1.jpgUne autre figure de l’Eglise locale sera à l’honneur au cours de ce voyage, celle du cardinal Alojzije Stepinac (1898-1960), archevêque de Zagreb de 1937 à 1960, condamné à 16 ans de travaux forcés en 1946 pour collaboration avec le régime des Oustachis (selon la propagande communiste de Tito ndlr.) . Dans l’après-midi du 5 juin, Benoît XVI ira se recueillir sur la tombe de celui qui fut béatifié par Jean-Paul II en octobre 1998.

C’est la journée nationale des familles catholiques croates qui est officiellement au coeur de ce déplacement du pape. Devant plusieurs centaines de milliers de fidèles, lors de la messe qu’il célébrera sur l’hippodrome de Zagreb le 5 juin à 10h (heure locale, GMT +2), Benoît XVI ne manquera pas d’encourager les familles et de demander aussi à l’Etat de leur venir en aide. Alors que la famille est “corrompue par l’individualisme, l’hédonisme et le matérialisme pratique“, confie le président de la Conférence épiscopale de Croatie, Mgr Marin Srakic, cette célébration entend “attirer l’attention de la société croate, des institutions législatives et des médias sur le mariage, sur la famille qui est une cellule vitale pour le peuple et toute la société“.

Devant les Croates venus de Bosnie-Herzégovine et de la diaspora, le pape pourrait aussi évoquer une autre figure catholique, celle de l’universitaire laïc Ivan Merz (1896-1928), né à Banja Luka, et lui aussi béatifié par son prédécesseur, en 2003.

 Si Benoît XVI se rend pour la première fois en Croatie, Jean-Paul II s’y était rendu quant à lui à 3 reprises : en septembre 1994 alors que le pays indépendant depuis 3 ans était encore en guerre contre la Serbie, en octobre 1998 puis en juin 2003.

 © Antoine-Marie Izoard, I.MEDIA

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