Habemus Papam: le vrai Pape sourit et Nanni Moretti rit jaune

Note du 17 avril 2011

A part le début du film qui montre les vraies images de l'enterrement du Pape Jean Paul II, ce film fiction est fantaisiste. Parfois on rit, grâce au psychiatre qui met une bonne ambiance, même sportive, dans un cercle de "vieux". Certes, une satire des attitudes cléricales et hypocrites est parfois un brin réelle, soupoudrée d'une  intéressante "analyse" sociologique remplie de clichés des pays du monde entier, que cela soit l'Amérique latine et le sens fraternel, ou l'Italie marquée par l'art de "la combinazione". Les gardes suisses et les mensonges du porte parole nous accompagnent. A mon avis, bien que l'amnésie du Pape puisse être une question très humaine, tout cela fait que l'on s'ennuit tout de même beaucoup dans un film qui traîne quelque peu en longueur.

On ne va pas préférer l'ombre à la lumière, la simple humanité à l'homme élevé par la grâce, la fiction à la réalité ou la caricature et la satire à la vérité.

Le mettre à l'index ? Même pas .... S'il s'était agi d'un film majeur, la question aurait pu être éventuellement posée.

En fait, c'est bien l'Eglise catholique qui peut simplement sourire avec ce film, car non seulement nous avons bel et bien un Pape mais aussi comme l'ont dit passablement de journalistes (plus de 2500 du monde entier) lors de la béatification de Jean Paul II, couvrir les événements de l'Eglise catholique est parfois plus passionant que d'autres événements tout aussi importants.

Les bonnes limonades sont toujours faites avec une petite goutte insignifiante de citron acide mais jamais amère. Finalement, on devrait presque réclamer les droits d'auteur, car non seulement la réalité est bien plus intéressante, mais sans Pape, pas de film!