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samedi, 24 juillet 2010

Coire

Article du Journal Le Temps

( pour ma part je suis en attente d'une confirmation de cette nouvelle. Puis, Mgr Huonder est en parfaite concordance avec le droit. Enfin, l' Evêque de Bale est en train d'être élu ... et les médias mettent sans doute la pression )

Suisse alémanique samedi 24 juillet 2010

Evêque de Coire et apôtre de la discorde

 
Depuis sa nomination en 2007, Vitus Huonder rouvre les plaies que Mgr Grab s’était efforcé de fermer. Il veut faire nommer son bras droit ultraconservateur, Martin Grichting, comme évêque auxiliaire

Le diocèse de Coire – qui comporte notamment le canton de Zurich et la Suisse centrale – est en ébullition. Certains catholiques parlent déjà d’une nouvelle affaire Haas. L’évêque de Coire, Vitus Huonder, serait ces jours-ci à Rome pour faire élire son protégé, le conservateur Martin Grichting, comme deuxième évêque auxiliaire. C’est la Conférence des sept Eglises catholiques cantonales du diocèse (GR, GL, SZ, UR, NW, OW, ZH) qui a donné l’alerte au début de la semaine. Dans un communiqué, elle mettait en garde contre une telle élection, qui aurait des «conséquences très négatives pour l’ensemble de l’Eglise catholique en Suisse». La résistance est aussi forte parmi les prêtres. Les doyens de Suisse centrale et de Zurich ont exprimé leurs inquiétudes et demandent que soit nommée une personne «conciliante et ouverte au dialogue».

La mobilisation des Eglises cantonales contre Martin Grichting n’est pas un hasard. Car l’actuel vicaire général est un adversaire acharné de ces structures démocratiquement élues représentant la base des fidèles, qui ont, dans le diocèse de Coire, mais aussi dans une bonne partie de la Suisse, un droit de codécision. Elles gèrent notamment les finances. Cette particularité helvétique est régulièrement source de tensions. En effet, deux systèmes juridiques existent en parallèle, le droit canon de l’Eglise ­catholique romaine, fortement hiérarchisé, et le droit public ecclésiastique. Le conflit avait atteint son sommet à la fin des années 1980 lorsque le Saint-Siège avait imposé Wolfgang Haas comme évêque sans respecter la procédure prévue de nomination. Après huit ans de turbulences, Mgr Haas avait été évacué par le haut en 1998 et promu archevêque du Liechtenstein. Le Genevois Amédée Grab, qui lui a succédé, était arrivé à ramener le calme.

Mais depuis sa nomination en 2007, l’évêque Vitus Huonder, natif de l’Oberland grison, s’applique à rouvrir les plaies. Très vite, il se distingue par ses positions conservatrices. Opposé aux prêches laïcs, il a jugé que Benoît XVI avait fait un acte intelligent en autorisant les messes en latin. Au début de l’année, il a interdit au curé de Schwyz de célébrer une «messe des fous» à l’occasion du carnaval, estimant que la présence de fidèles costumés profane le sens sacré de l’eucharistie. Un geste propre à lui aliéner les sympathies dont il aurait pu jouir dans des régions plus rurales.

Car à Zurich, où l’Eglise est plus libérale, le mécontentement gronde depuis son entrée en fonction. Il a imposé à la région un évêque auxiliaire sur sa ligne, Marian Eleganti, en conflit quasi permanent avec la base des fidèles. La semaine dernière, Vitus Huonder s’est définitivement brouillé avec l’Eglise catholique zurichoise, en lui interdisant désormais de participer au service religieux œcuménique organisé chaque année au début de l’été pour les homosexuels qui participent à la Gay Pride. Une action qui a fait sortir la politique de sa torpeur estivale, puisque les représentants de sept partis, dont l’UDC, lui ont adressé une lettre de protestation.

En 2008, Mgr Huonder avait déjà tenté de faire nommer Martin Grichting comme évêque auxiliaire. Il avait été freiné par une intervention de Pascal Couchepin, alors président de la Confédération, auprès du nonce apostolique à Berne. Les Eglises cantonales envisagent cette fois aussi de demander à Doris Leuthard d’intervenir auprès du Vatican. Pour René Pahud de Mortanges, directeur de l’Institut de droit des religions à l’Université de Fribourg, «le Conseil fédéral n’a pas le devoir de régler les conflits internes des Eglises. Une démarche de sa part serait dictée avant tout par la volonté de sauvegarder la paix religieuse.»

René Pahud de Mortanges fait également remarquer que le pape est libre de nommer un évêque auxiliaire de son choix, sans écorner le droit public ecclésiastique: «Le chapitre des chanoines de la cathédrale de Coire a le privilège de choisir son candidat sur une liste du Saint-Siège avec trois propositions.» Le cas de Martin Grichting n’est pas non plus comparable à celui de Wolfgang Haas: «Pour ce dernier, nommé en 1988 évêque auxiliaire avec droit de succession, on avait créé un automatisme qui lui assurait de devenir évêque. Cet automatisme ne paraît pas être prévu pour Martin Grichting: le chapitre reste libre dans le futur de désigner un autre évêque ordinaire.»

L’opposition actuelle vient en effet moins des cantons, qui craignent pour leurs prérogatives, que des catholiques engagés dans leur Eglise locale, et qui veulent éviter d’être marginalisés si Martin Grichting devait gagner plus d’influence.

Commentaires

Pauvre Suisse! Votre situation est encore pire que chez nous, au Québec...

Écrit par : Elise B. | samedi, 24 juillet 2010

J'ai eu la chance de venir chez vous pour la JMJ de Toronto en 2002. Le "Bienvenus a Quebec" etait si chaleureux.

Ceci dit, Jean Paul II eu dit qu'il n'y a pas "une Suisse, mais 23". La reponse typique des suisses a propos de la Suisse serait: "cela depend des cantons".

L'histoire de la Suisse a ete marquee par la guerre civile de 1848, perdue par les "cantons catholiques" ou dits "conservateurs" puis par le schisme des vieux catholiques suite au Concile Vatican I, ce dernier proclamant le dogme de l'infaillibilite pontificale. L'Etat a donc essaye de mettre la main sur la hierarchie de l'Eglise. Cela reste ancre dans les esprits, mais je ne crois pas que cela soit encore actuel. Par contre, c'est bien dans l'organisation interne, disons ecclesiastique, de l'Eglise qu'il y a des problemes et des tensions. Mais cela depend encore des cantons et des personnes. L'abbe Martin Grichting est un homme tres fin et tres doux. Il saurait etre l'homme ideal, "just the right man at the right place".

C'est vrai qu'il existe une institution centrale suisse, mais pas tous les cantons sont en accord avec elle.

Aussi, prions pour la liberte de l'Eglise, comme le souhaite le Concile Vatican II.

Écrit par : Dominique | samedi, 24 juillet 2010

Merci cher Dominique pour cette mise au point! Les "pauvres" journalistes qui veulent être "spécialistes" des question religieuses ont beaucoup à apprendre....
Heureusement que ce ne sont pas eux qui décident.
Prions pour que l'Eglise puisse disposer des meilleurs éléments aux postes importants...L'Eglise catholique n'est pas une sorte de "Landsgemeinde" ...Ce serait une catastrophe!

Écrit par : Philippe Boehler | samedi, 24 juillet 2010

Il n'y a rien de conservateur dans les quelques décisions de Mgr Huonder. Juste un peu de discernement pour éviter quelques excès et garder le bon sens. C'est malhonnête de mettre ainsi des étiquettes sur quelqu'un, sans vraiment le connaître.
D'ailleurs, qui connaît personnellement Martin Grichting pour déjà le juger ? Où est le respect humain dans tout cela ?
Je ne comprends pas ces approches qui cherchent à sâlir les réputations des personnes sans aller vérifier leurs qualités et leurs bonnes actions.
Quelqu'un peut-il m'éclairer là-dessus ? Merci.

Écrit par : Christophe Godel | dimanche, 25 juillet 2010

Les adjectifs sont bien le signe d'un certain conflit. En effet, "conservateur" est connote negativement. Aussi, avec vous, je dirais que Mgr Huonder est simplement catholique, donc en harmonie avec le droit. Je connais personnellement l'abbe Martin Grichting. C'est une personne tres posee, tres calme, reflechie et ponderee. Il est surtout grand connaisseur du droit canon et du droit ecclesiastique. C'est un expert.

Il est tres important de garder un certain calme pour prier Saint Nicolas de Flue. Il est le Saint Patron pour la Paix, le saint patron de la Suisse.

Enfin, je me demande si ce communique n'est pas un simple moyen de pression et une sorte de message voile envoye aux chanoines de Bale, et aux autorites etatiques des cantons, qui doivent elire actuellement un nouvel eveque en Suisse.

C'est un fin exercice de diplomatie dont notre Suisse a le secret.

Ceci dit: respect envers les personnes. Parfaitement juste! Et l'amour pousse et invite a la connaissance. Ainsi l'abbe Grichting, eveque auxiliaire ou pas, gagne vraiment a etre connu, egalement avec la pensee qu'il promeut, avec grande competance et professionalite.

Merci

Écrit par : Dominique | dimanche, 25 juillet 2010

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