jeudi, 22 avril 2010
Victimes de pédophile: une pastorale de l'écoute
Devise de Benoît XVI: "coopérateur de la vérité"
Pourquoi est-ce que je devrais vous croire, adhérer à ce que vous prêchez, si lorsque vous êtes confondus par les fautes de quelques prêtres, vous niez tout et mentez ?
Ce raisonnement, cette simple phrase illustre parfaitement la crise majeure que les polémiques sur la pédophilie ont provoquées dans l'opinion publique. Lorsque l'Eglise prétend être experte en humanité (et je sais qu'elle l'est) lorsqu'elle enseigne (avec raison) les méthodes naturelles, le célibat, que la plénitude de la vérité est dans l'Eglise catholique, alors que certains évêques méprisent les victimes et protègent les coupables, attaquent les médias et mettent la faute sur les journalistes, cela provoque une énorme crise de crédibilité et bafoue la vérité.
En ce sens, le magnifique et tendre commentaire d'Andrea Tornielli est éclairant. Benoît XVI, encore une fois, comme vicaire du Christ, montre la voie et écoute les victimes. Et son action n'en est qu'à ses débuts.
"Les victimes des abus continuent de porter en elles une blessure difficilement guérissable. Même si la grande majorité des cas, les cas dont nous parlons durant ces jours sont anciens ou très anciens, il faut tenter de comprendre que les conséquences de ce qui s'est passé marquent pour toute la vie. Même si un prêtre pédophile qui a peut-être abusé d'un enfant trente ans auparavant, est guéri, ou dans un hospice, les conséquences de ses actions sur la victime demeurent. Le drame est advenu il y a trente ans, mais la personne, encore aujourd'hui, se lève avec des cauchemars.
De plus, sans vouloir atténuer les statistiques, qui démontrent combien le pourcentage des prêtres ayant abusé et mis en action ces comportements criminels, il reste le fait que les abus n'ont pas seulement violenté des corps innocents mais ont en quelques façons violenté des âmes, faisant dans de très nombreux cas perdre toute confiance en l'Eglise et dans l'annonce de la foi.
Cette proximité et cette compassion pour les victimes, la capacité de les écouter et de les aider, l'attention à les protéger, est ce qui a manqué le plus dans la hiérarchie par le passé.
L'exemple de Benoît XVI, sa capacité d'accueil et d'écoute, a une très grande signification. Cela devrait susciter des comportements analogues chez tous les évêques du monde".
Andrea Tornielli
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